Aller au contenu principal

Pandémie: un double discours pour couvrir un (pur) pari ?



Un president epidemiologiste et jongleur ?

« Il va finir épidémiologiste » : l’exécutif salue la décision d’Emmanuel Macron de ne pas confiner » titre ce jour un media ( France Inter).

Outre l’aspect moqueur – vraisemblablement involontaire – relatif à une expertise tardive et prétentieuse d’ « épidémiologiste », l’expression l’ « exécutif salue la décision » signifie autosatisfaction, pour le moins.

« Le président a présidé, ce mercredi matin, un nouveau conseil de défense sanitaire. À l’ordre du jour: quelques ajustements, pas de reconfinement puisque les chiffres ne s’emballent pas. Au sein du gouvernement, on salue « le pari réussi » du chef de l’État. », poursuit l’article, qui visiblement rapporte d’opportunes fuites et se soumet aux diktats des éléments de langage.

Autre extrait: « Dans la macronie, la semaine dernière, on observait avec anxiété les courbes du nombre de contaminations. « Maintenant, nous sommes sortis de la zone de danger, se félicite un conseiller du pouvoir. Il nous a fait gagner au moins deux semaines, et s’il fallait reconfiner à cause des variants, les Français ne lui en feraient pas le reproche. »« …pari pas si assurément gagné ?

Voici un autre article relatif au pariextravagante et désormais habituelle technique de gouvernement – et aux contorsions intellectuelles et morales qui soutient ce pari et que celui ci entraîne.

ARTICLE

Double discours

Par Hervé Dacquet
Le Parisien 10 02 21

En cette période de grand flou, les mots des uns et des autres ajoutent parfois à la confusion. Dans une France coupée en deux entre les pro et les anti-reconfinement, chacun développe ses arguments, chiffres à l’appui, pour sortir de l’hiver dans les meilleures conditions et nous offrir un printemps plus radieux.

Pour la très grande majorité des épidémiologistes, il faut agir et vite, alors que le pays vient de franchir la barre des 80 000 décès enregistrés dans les hôpitaux et les Ehpad.

Chaque jour, les morts se comptent par centaines, 439 très exactement en milieu hospitalier dans les dernières 24 heures. «Aujourd’hui en France, c’est l’équivalent d’un avion de ligne qui s’écrase tous les jours et le problème, c’est que ça ne choque personne », nous confiait dimanche avec force l’épidémiologiste Philippe Amouyel.

Le politique se démarque de plus en plus du scientifique

Si le variant anglais, 50% plus contagieux que la souche 2020 du virus, continue de se diffuser au même rythme, il deviendra majoritaire en mars. Ce week-end, la Direction générale de la Santé a également tiré le signal d’alarme concernant les variants brésilien et sud-africain, avec l’instauration de nouvelles mesures sanitaires dont un isolement prolongé et des fermetures de classe le cas échéant.

Face à ce discours et ce constat, alarmistes, on entend pourtant une autre petite musique dans les dernières prises de parole du gouvernement.

En l’espace de quinze jours, la piste possible d’ «un confinement très serré», annoncée par Gabriel Attal, a laissé place à un horizon bien différent. «Il est possible qu’on ne soit jamais reconfinés», a lancé mardi Olivier Véran, le ministre de la Santé.

Presque un an après le début de la crise sanitaire, le politique se démarque de plus en plus du scientifique. Probablement guidé par les dégâts collatéraux créés par la pandémie dans toutes les franges de la société. Et très certainement sensible aussi à l’opinion publique.

2 réponses »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.