Aller au contenu principal

« LA CITÉ DES DÉBATS » : SAVOIR, POUVOIR ET DÉMOCRATIE – WOKISME ET MACRONISME

1. ARTICLE

« La cité des débats » : un week-end pour réfléchir aux relations entre savoir, pouvoir et démocratie

Par Arnaud Benedetti. Publié le 25/09/2023 MARIANNE

C’est une problématique qui est partout, dont l’évidence frappe à toutes les portes de notre présent et qui néanmoins est comme peu perçue, voire « invisibilisées », alors que d’un effort de concentration nous pourrions en concevoir la densité. Nous l’effleurons, comme à l’occasion de la crise sanitaire, mais nous ne la voyons pas ou n’en mesurons pas ce qu’elle recèle de fondamental.

Si le politique dans l’exercice suprême de sa fonction, le pouvoir, apparaît si souvent entravé, indécis, inhibé, n’est-ce pas d’abord parce qu’il se heurte à la complexité d’un monde où les avancées de la connaissance à mesure qu’elles se développent rendent plus difficile l’art de gouverner ?

« La cité des débats », rencontres annuelles de Saint-Raphaël de la « Revue Politique et Parlementaire », dont « Marianne » est partenaire, se déroulera du 29 septembre au 1er octobre. Le thème de cette année est « Savoir, pouvoir et démocratie ». Directeur de la revue et organisateur de l’événement, Arnaud Benedetti explique l’importance du sujet.

LA LÉGITIMITÉ DES SAVANTS

Dans la relation du savant et du politique, il y a plus que des vocations irréductiblement distinctes comme l’analysa d’un trait magistral le grand Max Weber en 1919 dans une double conférence érigée désormais en classique de la pensée contemporaine. Il existe un processus de rationalisation, autre concept weberien, qui en vient à rendre plus contraint et plus exigeant la production de la décision. Mais en démocratie, là où le peuple légitime le pouvoir et arbitre les luttes pour la conquête de ce dernier, cette articulation d’un pouvoir étayé par un savoir ne va pas de soi.

Non seulement parce que toute « vérité » n’est pas bonne à dire, mais aussi parce qu’il existe dans le domaine de l’organisation de la cité des vérités parfois relatives mais aussi contradictoires. Tout ce qui se joue à l’intérieur de l’espace politique opère ainsi en fonction de valeurs qui peuvent se concurrencer et fluctuer au gré des âges. Tocqueville voyait dans les enjeux de l’égalité et de la liberté la balance de son temps et des temps à venir. Le débat protection/sécurité d’une part et liberté d’autre part, ou celui opposant libertés individuelles et libertés collectives, comme la confrontation États-nation d’un coté, ensembles globalisés de l’autre, à l’instar de l’Union européenne par exemple, constituent de ces affrontements de longue durée dont on comprend qu’on ne peut forcément les trancher au seul trébuchet de la rationalité.

La cité est un ciel nécessairement de passions, quand bien même voici 2 500 ans Platon imaginait une « République des philosophes »… Sans doute faut-il aussi se souvenir que c’est au nom de certaines prétendues rationalités matérialistes que le XXe siècle aura été également celui des enfermements totalitaires. Donc il nous faut avancer à pas comptés dès lors que l’on se pose la question d’une décision rationnelle, car sous couvert de science peuvent aussi se nicher des idéologies et des visions parfois dystopiques. Les développements technologiques les plus récents ouvrent de ce point de vue un champ d’inquiétudes légitimes quant à leurs impacts existentiels sur nos sociétés.

RENCONTRES DE SAINT-RAPHAËL

Une fois ces précautions posées, le sujet de la construction de la bonne décision n’en demeure pas moins essentiel. Il est au cœur de la philosophie politique et il est l’horizon des démocraties libérales. Par-delà ou en deçà des valeurs, il faut toujours penser la fin au regard du moyen, de sa pondération, de sa capacité à préserver l’ordre sans brutalité et la liberté sans désordre. Vaste interrogation qui nécessite d’abord de débattre alors que là où le doute s’avère nécessaire pour agir avec tempérance, la tempérance exige de disposer des éléments nourris par la raison afin d’éviter l’inertie ou pire encore, la soumission du pouvoir à des forces devenues incontrôlées.

Ce sont ces relations contrastées, soutenues et parfois conflictuelles entre « Savoir, pouvoir et démocratie » que la Revue politique et parlementaire a choisi d’explorer à l’occasion de la troisième édition de « La cité des débats » qui se déroulera à partir du 29 septembre jusqu’au 1er octobre à Saint-Raphaël.

2. ARTICLE Extrait

Arnaud Benedetti : «Wokisme et macronisme, vers une convergence des luttes ?»

Par Arnaud Benedetti LE FIGARO 28 septembre 23

Les différentes facettes du progressisme ne sont pas nécessairement antagonistes, analyse le rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire.

Arnaud Benedetti est professeur associé à l’université Paris-Sorbonne. Il est rédacteur en chef de la « Revue politique et parlementaire », dont le rendez-vous annuel, la Cité des débats, se tient à partir de ce vendredi à Saint-Raphaël. Il a publié« Comment sont morts les politiques ? Legrand malaise du pouvoir » (Éditions du Cerf, 2021).


De quoi le wokisme et la « cancel culture » sont-ils le nom ? Ils sont la pointe avancée de la radicalisation du progressisme. Qu’est-ce que le progressisme ? C’est une croyance selon laquelle il existerait un sens de l’histoire dont l’objectif serait de libérer l’homme. Qu’est-ce qu’au vu de ce progressisme la libération de l’homme ? C’est l’idée que l’homme, stricto sensu, s’appartient à lui-même, qu’il s’autodétermine lui-même, loin de tout ce qui pourrait le déterminer de manière telle qu’il s’affranchirait de son héritage familial, de genre, culturel, etc.

Pour aller au but, le progressisme aujourd’hui est un détournement…

…/..,

1 réponse »

  1. C’est plus une idéologie scientiste qu’une philosophie de la raison qui a émergé lors de la dernière gestion sanitaire. Au regard de sa place dans la construction de la vérité (la raison), une certaine position de la dite science (sa « fille adoptive ») s’est imposée aux commandes. Le dérapage totalitaire qui s’en est suivi n’a rien à voir avec la raison ni la sagesse philosophique. Celles-ci n’en furent que la caution perfide.Bien amicalementJean-Marc 

    Envoyé depuis Yahoo Mail pour Android

    J’aime

Répondre à jean-marc sauret Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.