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JEUNES AGRICULTEURS : METTRE LE MODÈLE AGRICOLE SENS DESSUS DESSOUS ?

ÉMISSION : Les jeunes agriculteurs vont-ils renverser le modèle agricole ?

Lundi 15 janvier 2024 FRANCE CULTURE

Dimanche dernier, le premier ministre Gabriel Attal affirmait que l’une des grandes priorités serait le renouvellement des générations agricoles. Un projet de loi sera proposé prochainement. Quel modèle agricole adopter face au changement climatique tout en assurant une souveraineté alimentaire ?

Avec

  • Arnaud Rousseau Président de la FNSEA
  • Véronique Marchesseau Secrétaire générale de la Confédération paysanne, éleveuse en vaches allaitantes dans le Morbihan
  • Arnaud Gaillot Président des Jeunes Agriculteurs

À l’automne dernier, un mouvement de jeunes agriculteurs, initié dans le Tarn, a renversé sens dessus dessous les panneaux d’entrée et de sorties de bourgs et de villages pour protester contre l’augmentation de deux taxes, finalement annulées par le gouvernement lors du vote de la loi de finances 2024.

Parallèlement à cette protestation, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau devrait présenter la semaine prochaine un projet de loi pour favoriser la relève, car d’ici à 2030, un agriculteur ou une agricultrice sur deux encore en activité devrait être parti à la retraite. La chute du nombre d’exploitants est en effet rapide puisque leur nombre a été divisé par quatre en cinquante ans.

Il s’agit donc d’un bouleversement à imaginer de l’ordre de celui qui eut lieu sous De Gaulle, dans les années 1960, qui permit aux plus jeunes et aux plus déterminés des jeunes agriculteurs de passer un pacte avec le gouvernement pour moderniser la production. Mais comment et à quel type d’agriculture confier ce chamboulement ?

À écouter : Malgré les subventions de la PAC, pourquoi les agriculteurs ne sont-ils pas europhiles ?

Quelle(s) évolution(s) pour l’agriculture ?

Véronique Marchesseau explique que “les agriculteurs seraient prêts à faire évoluer leur ferme s’ils pouvaient gagner leur vie et être fiers de leur métier. Il y en a beaucoup. Or, nous faisons vivre tout un écosystème au sens économique, à savoir les banques, les vendeurs de produits phytosanitaires, de semences, d’engrais, et les industries agroalimentaires… ont-ils intérêt à ce que nous évoluons et à ce que l’agriculture que nous produisons évolue ? Le blocage est là, c’est-à-dire que ces métiers para-agricoles qui vivent de l’agriculture empêchent cette évolution”.

Les agriculteurs ont la clé, c’est ce que nous avons travaillé dans le “pacte” et la loi d’orientation, c’est continuer d’apporter de la formation et de l’accompagnement pour du savoir. Il y a cet enjeu-là et ensuite il va y avoir les différents types de modèles agricoles, nous devons continuer à avoir cette diversité” répond Arnaud Gaillot. (…) “Nous avons la chance de produire de l’alimentation pour demain et nous allons avoir besoin d’un mix énergétique car nous savons que le pétrole n’est pas la solution pour l’avenir. Les agriculteurs sont prêts à faire la transition, il faut juste que nous ayons un revenu sur les exploitations agricoles”.

Arnaud Rousseau poursuit : “90% des Français achètent leurs produits en grande surface, et souvent en ayant comme première préoccupation le prix, ce que nous comprenons car nous sommes consommateurs, mais ce n’est pas toujours cohérent. Ce que nous observons le plus, c’est que cette agriculture à bas coût est souvent importée, d’où le sujet de la souveraineté alimentaire. Cette problématique est la même partout en Europe, sommes-nous capables de mettre de la cohérence entre ce que nous portons collectivement, ce que sont les demandes de la société sur les modes de production et la réalité d’actes de consommation ?

LIEN VERS L’ÉMISSION

1 réponse »

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