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LA FRANCE EN DÉCLIN INCAPABLE DE FAIRE FACE LUCIDEMENT À TROIS CRISES : POLITIQUE, ÉCONOMIQUE, SOCIALE – VERS UN SURSAUT(9) ?

L’INEFFICACITÉ DE L’ACTION PUBLIQUE A PLONGÉ LA FRANCE DANS LE DECLIN

Dans le cadre de ces 3 crises, un certain nombre de choses vont s’imbriquer ensemble. D’un côté, la situation économique, en particulier la faible croissance va exacerber les tensions. Cela a des conséquences en matière sociale et rend difficile le fait de mener une politique. VOIR L’ENTRETIEN CI CONTRE DANS ATLANTICO

Christophe Boutin est un politologue français et professeur de droit public à l’université de Caen-Normandie, il a notamment publié Les grand discours du XXe siècle (Flammarion 2009) et co-dirigé Le dictionnaire du conservatisme (Cerf 2017), le Le dictionnaire des populismes (Cerf 2019) et Le dictionnaire du progressisme (Seuil 2022). Christophe Boutin est membre de la Fondation du Pont-Neuf. 

Alexandre Delaigue est professeur d’économie à l’université de Lille. Il est le co-auteur avec Stéphane Ménia des livres Nos phobies économiques et Sexe, drogue… et économie : pas de sujet tabou pour les économistes (parus chez Pearson). Son site : econoclaste.net

NOS PRÉCÉDENTES PUBLICATIONS RELATIVES AU « SURSAUT » EN FIN D’ARTICLE

ARTICLE – Crise sociale, crise économique ou crise démocratique : qu’est-ce qui nous menace le plus ?

Atlantico : La France est confrontée à de multiples crises, parmi lesquelles la crise politique et démocratique. Dans quelle mesure faut-il penser que l’atomisation des partis, l’absence des chefs et de ligne politique claire peut-elle mettre en péril notre système politique ? Quel est le risque exact auquel nous sommes confrontés ?

Christophe Boutin : L’un des premiers éléments de cette crise, qui est, effectivement, une crise démocratique autant qu’une crise politique, tient sans doute à la difficulté ressentie par nombre de nos concitoyens à reconnaître une ligne politique claire au sein de nos principaux partis politiques. 

Les choses pourraient sembler différentes si l’on s’en tient aux partis dits « extrémistes », à droite, le Rassemblement national, à gauche, la France insoumise, car dans les deux cas quelques items récurrents apportent sans doute une note de clarté. Mais au Rassemblement national on a vu évoluer un certain nombre de thèmes ces dernières années – peut-être pour mener à bien sa « dédiabolisation », peut-être, le parti pouvant envisager de devenir un parti de gouvernement, pour tenir mieux compte d’un certain nombre de réalités institutionnelles, françaises ou européennes. Pour La France insoumise les choses sont un peu différentes, le parti ayant choisi, derrière Jean-Luc Mélenchon, de faire campagne sur un certain nombre d’outrances, peu important finalement leur rapport au réel.

Mais pour le reste des structures partisanes, reconnaissons que nous sommes dans un flou qui n’a rien d’artistique. Le parti socialiste et les écologistes, ralliés à LFI dans le Nouveau. Front populaire, ont du mal à bâtir avec ce dernier un programme commun – et tellement de mal que cela crée des divisions en leur sein, notamment au Parti socialiste. Quant au « bloc gouvernemental », ce mix pour l’instant peu énergétique d’une alliance présidentielle déjà composite – Renaissance, MoDem, Horizons – à laquelle s’ajoute maintenant la Droite républicaine, il est bien difficile de connaître son programme, comme le prouvent les tensions entre les représentants de ses diverses composantes lors des débats parlementaires. 

Les choses sont plus complexes encore si l’on se souvient que lors des dernières élections l’union s’est faite contre le Rassemblement national entre les tenants du l’actuel bloc gouvernemental et ceux qui composent le Nouveau Front populaire, avant qu’elle ne vole en éclats sitôt les résultats proclamés. Au-milieu de ce fatras, nombre de médias dispensent des bons points de morale et se posent en contrôleurs vigilants de la parole populaire. 

Cette parole, justement, dont on peut suivre de manière assez claire les constantes, sondage après sondage, avec des thématiques clefs portant sur l’immigration, l’insécurité ou l’identité, peine à trouver un relai démocratique dans les programmes partisans, et, plus encore, à voir des solutions politiques répondre à ses inquiétudes. Le risque, évident, est que la classe politique soit complètement démonétisée – elle l’est déjà pour nombre de nos concitoyens -, et que ces derniers cherchent ailleurs des modalités d’action.

Les perspectives économiques et sociales sont particulièrement délicates pour le gouvernement Barnier au regard des perspectives de licenciements, du poids de la dette, de la situation économique du pays. Ces difficultés assombrissent-elles les perspectives économiques du pays ? La situation de crise de cet hiver n’est-elle pas plus grave qu’il y a encore quelques années ?

Alexandre Delaigue : Personne n’a véritablement de boule de cristal pour prédire l’avenir. La situation économique en France dépend de toute une série d’éléments. Il est difficile d’affirmer aujourd’hui quelles pourraient être les évolutions. Les perspectives ne sont pas extraordinairement favorables. Un certain nombre de tendances de fond sont à l’oeuvre. La première concerne la question démographique et le vieillissement de la population. Cela conduit à une économie qui a de plus en plus de mal à être innovante et à avoir une forte croissance. Mécaniquement, la proportion de personnes qui travaillent tend à diminuer. La quantité de personnes âgées exerce une pression sur les finances publiques et sur les salaires par le biais du système de retraite. Une population qui vieillit est un frein à l’innovation. Les déficits et la dette publique jouent un rôle négatif également sur la capacité des politiques à agir pour créer de la croissance. Le plan pour les finances publiques d’appliquer des réformes qui soient favorables à la croissance était un défi au début du mandat d’Emmanuel Macron. Son gouvernement a rencontré de nombreuses difficultés jusqu’à la période du Covid. Le constat est assez pessimiste sur la perspective des finances publiques au regard des réformes de structure qui doivent être menées et de l’état de la croissance économique.

Les réformes qui ont été menées sont coûteuses pour les finances publiques et ne s’autofinancent pas. La question des allégements de cotisations sociales, les différentes réformes du marché du travail ont eu un effet. La France start-up nation a essayé de favoriser les entreprises en essayant de mener des réformes sur les questions de l’ISF, sur les investissements. Le résultat est assez décevant. Ces réformes n’ont pas réussi à faire de la France une économie innovante. La France se retrouve au point de départ et va devoir gérer des pertes de croissance. Les perspectives ne sont pas favorables. 

Que dire du volet fondamentalement institutionnel de cette crise ? Quel est le danger qui pèse sur le fonctionnement même de notre système ? 

Christophe Boutin : Si l’on s’en tient aux deux pouvoirs qui sont chargés d’édicter la norme selon la Constitution de la Ve République, les pouvoirs exécutif et législatif, on ne peut que constater qu’ils n’ont pas les moyens d’agir conformément aux vœux de ceux qui ont instauré ce système politique après les erreurs et les flottements de la IVe République, notamment parce que l’esprit du texte a été trahi – même si rien d’explicite dans le texte n’interdisait les choix qui ont été faits. 

La Ve République est un régime dans lequel le chef de l’État, pour pouvoir jouer de manière légitime le rôle majeur qui est le sien, a la possibilité de demander son arbitrage au peuple face à des situations de blocage. Emmanuel Macron a, en 2024, considéré que le fait que, depuis 2022, son gouvernement ne disposait pas d’une majorité suffisante à la Chambre basse, qu’il fallait donc débattre texte par texte et régulièrement utiliser l’article 49-3 pour imposer ses choix, était un blocage. Par la dissolution, il a choisi de demander aux Français de lui donner une véritable majorité de gouvernement, ce que, pour la seconde fois, ces derniers ont refusé. Devant un tel désaveu, l’esprit des institutions aurait dû entraîner la responsabilité politique du président de la République et conduire à son départ de l’Élysée – ce que le Général De Gaulle aurait choisi de faire. Il est cependant vrai qu’à partir de François Mitterrand aucun des successeurs du fondateur de la Vn’a envisagé de démissionner, et que sont restés ainsi en place des Présidents auxquels on avait refusé une majorité parlementaire, et qui devaient ainsi supporter une cohabitation, ou désavoués lors d’un référendum. C’est que, si l’esprit s’y oppose, la lettre le tolère, mais le résultat est aujourd’hui un Président au plus bas de sa côte de popularité, qui ne dispose plus guère en interne que d’une faculté d’empêcher – presque d’une faculté de nuisance. Il cherche bien à rebondir sur la scène internationale, en arguant de la thèse dite du « domaine réservé » – Défense et Affaires étrangères – mais son évident manque de légitimité limite tout ce qu’il peut prétendre y faire. 

Reste une situation de cohabitation, non dite, puisqu’aussi bien la majorité présidentielle, ou du moins ce qu’il en reste, fait partie du bloc gouvernemental, contrairement à ce que l’on a pu connaître lors des véritables périodes de cohabitation sous la Ve République. Ce déséquilibre institutionnel, qui se manifeste par les divisions d’un bloc gouvernemental qui ne peut cependant aller trop loin – pour survivre, il doit éviter la censure, et donc rester uni face à ses oppositions- n’est guère cohérent avec le fonctionnement classique de nos institutions. 

Par ailleurs, cette fois sur le plan parlementaire, le choix qui a été fait après la dissolution, par ses auteurs comme par d’autres partis, de jouer la carte de la lutte unie contre le Rassemblement national, avec comme conséquence de nombreux désistements entre les deux tours, a « faussé » le résultat de l’élection – « fausser » étant un terme un peu impropre, car une élection à deux tours permet justement ces désistements, mais qui traduit le fait que la représentation de certains partis à l’issue du second tour ne reflétait pas les suffrages obtenues au premier. Certaines surreprésentations, auxquelles s’ajoutent les bruits médiatiques, conduisent à ces postures que nous venons de connaître lors du vote de budget, sorte d’écran de fumée à destination des médias sans aucune réelle consistance politique

 Quid de la question juridique ?

Christophe Boutin : Vous voulez sans doute parler ici de la place des juges dans notre système politique, une place qui semble poser un certain nombre de problèmes, et ce quel que soit le juge considéré, qu’il s’agisse du juge judiciaire – on vient d’en voir un exemple avec les tensions nées de la condamnation de Marine Le Pen -, du juge administratif, le Conseil d’État, et, bien sûr, du juge constitutionnel, le Conseil constitutionnel – pour n’évoquer ici que les juges internes, et pas ces juges internationaux, Cour de justice de l’Union européenne ou Cour européenne des droits de l’homme, qui pèsent pourtant d’un poids particulièrement important sur un certain nombre de nos choix politiques. 

Cette place actuelle des juges pose le problème de leur légitimité. Or, la seule légitimation bien souvent avancée pour justifier leurs décisions les plus surprenantes est qu’ils seraient les seuls véritables garants d’un État de droit dont dépendent nos libertés individuelles. Pour autant, l’État de droit n’existant pas en soi, ce sont bien eux qui en définissent les contours à coups de jurisprudences, imposant leur choix et leurs orientations, y compris au besoin en allant à rebours de ceux des auteurs des normes qui leur sont soumises. Cette dérive vers ce que certains n’hésitent pas à qualifier de « gouvernement des juges » doit être questionnée. 

Il n’est pas question ici de nier, et la nécessité de vivre dans un État où le droit soit respecté, faute de quoi les libertés laissent place à une lutte ouverte de tous contre tous, et celle de vivre dans un État où le juge ait un rôle d’interprétation de la norme, ce qui est tout à fait dans la logique de son office. Pour autant, lorsque la dite interprétation d’un pouvoir dont l’indépendance tourne de plus en plus à un bien orgueilleux autisme se fait de manière très fréquente contre les choix des auteurs des normes en question, et reste de manière tout aussi fréquente très éloignée des attentes d’un peuple qui, quoi qu’on en ait, a vocation dans une démocratie à rester souverain, cela commence à poser un problème démocratique important.

Peut-on dire de la crise politique et démocratique qu’elle a un impact sur les crises économique et sociale qui menacent aussi la France ? Dans quelle mesure ces enjeux se conjuguent-ils ensemble et quel est le sujet le plus inquiétant à l’instant T ?

Christophe Boutin : Il y a bien évidemment interaction entre les crises économique et politique. Le premier impact de la crise politique sur la crise économique tient d’abord au fait que ceux qui oeuvrent dans le monde économique ont souvent besoin d’une vision à moyen ou à long terme, et que les hésitations, renoncements et variations des multiples choix politiques qui ont un impact dans le domaine économique ne leur permettent pas de l’avoir. Deuxième impact négatif de cette politique fluctuante, l’absence de confiance des citoyens, qui ne peuvent pas non plus se projeter sur le long terme, ce qui se traduit en termes d’investissement ou de consommation. Autre impact important de la politique sur l’économique, l’approche politique de la « mondialisation heureuse » et ses conséquences catastrophiques pour les producteurs d’Europe de l’Ouest. Un mot enfin d’une Union européenne qui a contribué à déstabiliser le tissu économique français qui reposait partiellement au moins sur l’existence de grandes entreprises publiques, de grands services publics financés par l’impôt de tous les Français, et que l’UE a contraint de vendre à la découpe aux intérêts économiques privés – sachant qu’on ne peut vendre que des entreprises qui fonctionnent correctement et que les autres secteurs sont généreusement laissés à la charge des contribuables. 

Le résultat, et c’est cette fois l’impact inverse, celui de l’économique sur le politique, c’est le déclassement que l’on connaît. Il a d’abord touché le monde ouvrier, mais frappe maintenant l’intégralité de la classe moyenne, tous ceux qui ont vu leur pouvoir d’achat très largement diminuer depuis vingt ou trente ans. Ce sentiment de déclassement que traduit cette perte de pouvoir d’achat, que tout un chacun peut constater dans son quotidien, mais qui a bien d’autres facettes encore, conduit d’abord au rejet de ceux qui, de droite ou de gauche, se sont succédés au pouvoir pour échouer, et, ensuite, à chercher ailleurs des solutions à la crise.

Alexandre Delaigue : Dans le cadre de ces crises, un certain nombre de choses vont s’imbriquer ensemble. D’un côté, la situation économique, en particulier la faible croissance va exacerber les tensions. Cela a des conséquences en matière sociale et rend difficile le fait de mener une politique. Ces difficultés vont jouer à deux niveaux. Cela va entraîner des conséquences au niveau des finances publiques et du creusement de la dette. La moindre politique ou mesure sera de fait subordonnée à la question de la dette publique. Cette contrainte budgétaire s’impose et a des conséquences. Quel que soit le choix qui sera fait, cela interroge sur le risque d’augmentation de la dette et de contraintes pour les finances publiques. Une économie dans laquelle il y aurait plus de croissance serait une économie dans laquelle il y aurait beaucoup de marges de manœuvre politiques car les priorités seraient fixées sur la dette et la gestion des finances publiques. De nombreux travaux économiques sur ce sujet ont permis de constater que la croissance économique a un effet de pacification sociale. Tous les durcissements politiques sont des périodes qui sont précédées et accompagnées d’une situation économique difficile. Il est difficile de considérer qu’en réglant une crise elle pourrait régler toutes les autres. En réalité, les crises économiques, sociales et politiques sont liées. Les différents éléments se combinent et se conjuguent mutuellement. Cela contribue au fait qu’il y ait ce sentiment selon lequel la politique ne peut rien résoudre, qu’il n’y a aucun choix possible pour résoudre la crise.

En général, lorsque les citoyens sont inquiets pour leur avenir, cela ne correspond pas à des moments où il y a des soulèvements. Les révoltes interviennent plutôt lorsque les choses vont moins mal, en sortie de crise. La France semble être actuellement en veille de crise. Pour autant, comme cette crise économique se superpose à la crise migratoire, à la désindustrialisation, à la colère, à l’insatisfaction politique et au manque de représentation, ne risque-t-on pas une explosion générale, pas juste un conflit social classique ?

Alexandre Delaigue : La France est confrontée à une polycrise. Les crises sont imbriquées les unes avec les autres et le fait de résoudre l’une ne fait que retarder une autre, comme par exemple la question de la crise en Ukraine et de la crise énergétique. Cela oblige certains pays à réutiliser des mines de charbon, ce qui a des conséquences négatives pour la crise environnementale. Les crises sont toutes imbriquées.  

Cette situation et ces configurations rendent la situation politique beaucoup plus volatile. Du point de vue de l’électorat, il y a une certaine forme d’apathie et un peu de nihilisme, beaucoup plus qu’un comportement véritablement révolutionnaire qui aboutirait à énormément d’agitations et à une situation relativement chaotique. Ce phénomène n’est pas  spécifique à la France. Il y a une espèce de mécontentement général de ceux qui ne profitent pas de la situation économique. Ils se tournent vers le conservatisme et un mécontentement généralisé. 

En matière économique et sociale, la situation est dans une espèce de stase sans progrès, qui se caractérise par une espèce de déclin. Il n’y a pas d’évolution et une focalisation sur un certain nombre de débats du passé. La véritable explosion sociale arrive plutôt dans des situations dans lesquelles, face à un certain nombre de progrès, une partie significative de la population constate qu’elle n’en bénéficie pas. Cela crée des frustrations qui peuvent conduire à une véritable explosion. Le risque de situations révolutionnaires ne se pose pas encore. 

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