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SANS ABRIS (SUITE 3) : COMMENT COMPRENDRE QUE L’ÉTAT NE DÉCLENCHE PAS LE PLAN GRAND FROID À PARIS

PRÉCÉDEMMENT SUR METAHODOS

MÀJ 2 – LA SITUATION ENCORE AGGRAVÉE DES SANS ABRIS À PARIS – QUID DU « ZÉRO SANS ABRI DANS LA RUE » ? – À MARSEILLE ÉGALEMENT

https://metahodos.fr/2025/12/23/maj-la-situation-encore-aggravee-des-sans-abris-a-paris-jamais-la-france-na-ete-a-ce-point-eloignee-du-zero-sans-abri-dans-la-rue-a-marseille-egalement/

1. ARTICLE – Face à l’épisode de froid, « il est de l’intérêt des enfants que le plan grand froid soit déclenché » à Paris, réclame la Défenseure des enfants de la Ville

Quelque 23 départements ont déjà activé ce plan qui permet de mettre en place davantage de dispositifs d’urgence pour les personnes les plus vulnérables à la rue.

Radio France Publié le 25/12/2025

« Il est de l’intérêt des enfants que le plan grand froid soit déclenché pour qu’on ne laisse personne risquer de mourir à la rue » à Paris, réclame jeudi 25 décembre sur franceinfo Dominique Versini, cofondatrice du Samu social, Défenseure des enfants à la mairie de Paris, alors qu’une vingtaine de départements ont activé leur plan grand froid.

Chaque hiver, le dispositif national « Grand froid » est instauré du 1er novembre au 31 mars. Activé au niveau local en fonction de la baisse des températures et des vigilances transmises par Météo France, il permet d’ouvrir des places d’hébergements supplémentaires et de renforcer les maraudes. Au moins 23 départements ont pris des mesures face à cette vague de froid

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« Il suffit de sortir dans la rue pour comprendre qu’il fait extrêmement froid à Paris et que des personnes vont dormir à la rue », s’indigne Dominique Versini. « C’est absolument inadmissible », dénonce-t-elle.

Des femmes enceintes non prises en charge 

La Défenseure des enfants à la mairie de Paris rappelle qu’actuellement « hors plan grand froid », tous les jours « 300 personnes, dont la moitié d’enfants » sont recensées par le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) – Samu social de Paris et « sont sans solution ».

« Les critères imposés au SIAO et au Samu social sont incroyables », déplore l’ancienne secrétaire d’État chargée de la lutte contre l’exclusion. « Ne prendre en charge les femmes enceintes que si elles sont dans leur huitième mois de grossesse et ne prendre en charge que les familles avec des enfants que si ces derniers ont moins de trois mois, tout ceci est assez inouï », dénonce Dominique Versini. 

« En ce moment ces critères sont toujours valables », affirme la Défenseure des enfants à la ville de Paris. Et c’est « la préfecture de région qui donne ces instructions au SIAO de Paris », assure-t-elle.

« Le plan grand froid est de la compétence de l’État », souligne Dominique Versini qui rappelle qu’elle est à l’origine de ce dispositif, lorsqu’elle était secrétaire d’État en 2002.

2. ARTICLE – La mairie de Paris presse l’État de déclencher le plan «grand froid» face à une situation «dramatique»

Par Le Figaro avec AFP 27 12 25

La mairie de Paris alerte sur la situation «dramatique» des plusieurs milliers de sans-abri de la capitale, après la chute des températures. Le plan a déjà été déclenché dans plusieurs départements français, l’État affirmant être «largement» mobilisé.

La mairie de Paris a appelé vendredi l’État à déclencher «sans attendre» le plan grand froid, en alertant sur la situation «dramatique» des plusieurs milliers de sans-abri, la préfecture d’Île-de-France assurant elle être mobilisée pour «intensifier l’accompagnement» des populations vulnérables. Le plan grand froid a déjà été activé par plusieurs préfectures mais pas en Île-de-France, qui n’est pas placée en vigilance jaune «grand froid» selon le dernier bulletin de Météo-France.

«À Paris, les températures sont très froides depuis plusieurs jours et risquent de durer», souligne néanmoins dans un communiqué la ville de Paris, qui «demande solennellement à l’État l’ouverture du plan grand froid, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre à l’abri les personnes les plus fragiles». Le plan grand froid permet une extension des horaires d’ouverture des accueils de jour, un renforcement des maraudes et la réquisition de lieux pour ouvrir des places d’hébergement d’urgence.

Sollicitée par l’AFP, la préfecture d’Île-de-France a assuré s’être «largement»mobilisée dès le 23 décembre, «en lien avec les opérateurs et les acteurs de la veille sociale»«pour intensifier l’accompagnement des publics en situation de rue»«Lorsque les conditions d’activation du plan grand froid seront réunies à Paris, il sera immédiatement déclenché par le préfet de région d’Île-de-France, préfet de Paris», a-t-elle affirmé, sans donner davantage de détails.

«Au total, ce sont près de 16.900 places qui sont ouvertes par les services de l’État chaque nuit en ce moment dans Paris pour accueillir les personnes en rue les plus vulnérables», a souligné la préfecture d’Île-de-France. «Ce sont 210 nouvelles personnes en famille qui avaient appelé hier le 115 qui ont pu être hébergées» jeudi soir, a poursuivi la préfecture de région, ajoutant que «plus de 20 maraudes»s’étaient rendues auprès des sans-abri vendredi.

«Plan hiver» lancée début décembre

«Il y a urgence à agir» au regard des «nombreuses alertes» émanant des maraudes sur la présence de sans-abri «transis par le froid» au cours des derniers jours, selon le communiqué. «Les maraudes n’ont nulle part où mettre les personnes à l’abri, c’est dramatique», a déclaré à l’AFP Léa Filoche, adjointe à la maire socialiste Anne Hidalgo en charge des solidarités.

De «nombreux lieux vides» pourraient être réquisitionnés par l’État comme l’ancien hôpital militaire du Val-de-Grâce dans le quartier Latin, selon l’élue qui dénonce le «grave désengagement de l’État auquel la mairie se substitue tant bien que mal»«Au total la ville de Paris met à l’abri plus de 1400 personnes dont la prise en charge relève de l’État», dans 6 gymnases et 8 bâtiments municipaux (anciennes écoles, crèches ou collèges), détaille-t-elle.

«La mairie va pousser les murs dès ce (vendredi) soir mais ça ne créera que quelques dizaines de places, c’est largement en dessous des besoins», a regretté Léa Filoche, soulignant que plus de 3500 personnes dormant à la rue avaient été recensées lors de la dernière Nuit de la solidarité début 2025.

La mairie a mis en place début décembre son «plan hiver» qui ouvre de nouvelles places d’hébergement et augmente l’aide alimentaire. De son côté, la région Île-de-France a annoncé vendredi reconduire son plan pour l’hiver, qui soutient les associations d’aide aux sans-abri à hauteur de 1,25 million d’euros.

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