
Choc frontal entre les réseaux sociaux et la démocratie
Une de nos lectrices nous invite à parler de l’ouvrage de Nelly Garnier La démocratie du like (Bouquins essais), cette jeune élue s’interroge sur le choc frontal entre les réseaux sociaux et la démocratie. « Et s’ils avaient pris le pouvoir? », écrit elle.
Nelly Garnier: «Avoir une importante communauté en ligne n’a pas forcément de répercussion électorale. Cela est dû notamment à l’abstention massive chez les jeunes et les classes populaires»
Voir l’article de Ludovic Vigogne
Article
Nelly Garnier: «Le discours sur la violence des réseaux sociaux vise à disqualifier une parole venue déranger le pouvoir établi»
Par Ludovic Vigogne, 19 janvier 2022. L’Opinion
« Peu à peu, le like est en passe de supplanter le vote comme acte citoyen [… ] Démocratie du like et démocratie représentative évoluent dans des mondes parallèles, l’une florissante, l’autre moribonde », constatez-vous dans votre ouvrage. Comment en est-on arrivé là ?
A l’évidence, Internet est, à l’instar de l’imprimerie, qui a permis aux Chrétiens de lire la Bible par eux-mêmes, une rupture technique qui a entraîné une révolution culturelle. Les réseaux sociaux ont fait entrer la parole du citoyen ordinaire dans l’espace public. C’est venu mettre en lumière le fait que, jusqu’alors, la parole publique était réservée à un même cercle, les élus, les intellectuels et les journalistes.
La fracture est-elle irrémédiable ? Ces deux mondes sont-ils condamnés à cohabiter côte à côté sans interférence ?
J’ai été élue conseillère de Paris, en 2020, avec 7 875 voix sur 92 036 inscrits dans le XIearrondissement. Ces proportions valent pour tous les élus de France. Parfois je me demande : que va devenir la démocratie quand ceux qui participent le plus aux élections, les plus de 65 ans, ne seront plus là ? D’un autre côté, je vois la vitalité des débats sur les réseaux sociaux. On en viendrait presque à se demander s’il n’est pas plus efficace pour porter des combats politiques d’ouvrir une chaîne Youtube. Mais je ne crois pas à une démocratie purement numérique. Une vie politique qui n’existerait que sur les réseaux sociaux ne pourrait conduire qu’à une succession de défoulements sans dénouement. J’ai toujours soutenu les vagues #Metoo, mais, après le temps de la libération de la parole, il faut mettre en place des mesures qui protègent les femmes et permettent de construire une société égalitaire. Seule l’action politique dans le cadre des institutions permet ces avancées.
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