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THAÏLANDE : LE POUVOIR MILITAIRE REMPLACÉ PAR UNE COALITION DÉMOCRATIQUE ?

ARTICLE 1.

Thaïlande : défaite des militaires au pouvoir, l’opposition pro démocratie en quête d’une coalition

La Croix le 15/05/2023

Avec un taux de participation record de 75,22 %, les Thaïlandais ont infligé dimanche 14 mai un revers cinglant aux généraux au pouvoir depuis presque 10 ans. Associé à la couleur orange, le parti progressiste Move Forward est bien parti pour devenir la principale force politique du royaume.

Les Thaïlandais ont infligé dimanche 14 mai un revers cinglant aux généraux au pouvoir depuis presque 10 ans, submergés par le parti progressiste Move Forward, surprise des législatives, en quête d’une coalition avec les autres mouvements d’opposition.

Associé à la couleur orange, Move Forward (« Aller de l’avant ») est bien parti pour devenir la principale force politique du royaume, dans la lancée des manifestations massives de 2020, dont il reprend les demandes de démocratie.

Ses positions jugées radicales, de la réforme du controversé article sur le crime de lèse-majesté à la fin de la conscription obligatoire, risquent toutefois de créer des frictions avec l’élite militaro-royaliste qui conserve de l’influence au sein des institutions.

Taux de participation record

Le rejet par les jeunes générations du gouvernement sortant issu du coup d’État de 2014 a nourri un taux de participation record de 75,22 %, un peu au-dessus du scrutin de 2019, a confirmé lundi la commission électorale.

Le visage souriant du jeune leader de Move Forward, Pita Limjaroenrat (42 ans), a fait la une des principaux journaux lundi, contrastant avec la mine basse du premier ministre sortant Prayut Chan-O-Cha.

Move Forward a recueilli plus de 14 millions de suffrages, selon des résultats non définitifs de la commission électorale, devant l’autre force de l’opposition, Pheu Thai (10,8 millions). En troisième place, le parti de la Nation thaïlandaise unie (UTN) de Prayut Chan-O-Cha navigue loin derrière, avec 4,6 millions de voix.

Pour les législatives, Forward et Pheu Thai sont au coude-à-coude selon les dernières estimations (112 députés chacun) sur les 400 circonscriptions en jeu. Les 100 derniers sièges sont distribués à la proportionnelle, ce qui doit donner une avance au parti orange.

Accord de gouvernement

Mais les règles électorales complexes, concoctées par l’armée à son avantage, contraignent les partis d’opposition à obtenir une large majorité, ou à former une coalition pour accéder au pouvoir. Dès dimanche soir, Pita Limjaroenrat a assuré qu’un accord de gouvernement avec Pheu Thai était « sur la table ».

Les deux partis partagent le constat d’une économie thaïlandaise défaillante qui a besoin de réformes, mais s’opposent sur plusieurs sujets de société, comme l’article réprimant la lèse-majesté, sur lequel Pheu Thai se montre bien plus prudent. « Peu importe, nous allons pousser pour une réforme de la lèse-majesté », a insisté Pita Limjaroenrat.

Pheu Thai, le parti le plus populaire des deux dernières décennies, n’a pas obtenu le « raz-de-marée électoral » que sa candidate star Paetongtarn Shinawatra (36 ans) a réclamé durant la campagne. La fille de l’ex-premier ministre en exil Thaksin Shinawatra n’a pas fermé la porte à une coalition : « Nous pouvons travailler ensemble », a-t-elle lancé.

Négociations

Vainqueur de 32 des 33 sièges en jeu à Bangkok, un score d’une ampleur inattendue, Move Forward s’inscrit dans la dynamique des manifestations pro démocratie de 2020 qui ont secoué la capitale avant de baisser en intensité sous l’effet de la pandémie et de la répression des autorités.

Pheu Thai garde de son côté le soutien des milieux ruraux du nord et du nord-est, qui ont bénéficié des politiques de redistribution pionnières de Thaksin au début des années 2000.

Deux partis membres de l’ancienne coalition gouvernementale, Bhumjaithai (68 sièges dans 400 circonscriptions), et Palang Pracharat (39), peuvent également jouer un rôle d’arbitre dans les négociations qui devraient prendre des semaines, avant la nomination du premier ministre attendue durant l’été.

L’opposition a besoin de 376 sièges sur les 500 de l’Assemblée nationale pour contrebalancer l’influence des 250 sénateurs nommés par l’armée. Il suffit au camp pro-armée de 126 députés pour s’assurer une majorité au vote du premier ministre, choisi par les deux chambres.

ARTICLE 2.

Après les législatives en Thaïlande, une coalition de gouvernement pro-démocratie se dessine

15/05/2023 FRANCE 24

L’opposition thaïlandaise s’organise pour tenter de tourner la page du pouvoir militaire. Le principal parti d’opposition Pheu Thai a accepté lundi de rejoindre la coalition de gouvernement pro-démocratie menée par Move Forward, ce qui pourrait permettre à ce mouvement d’obtenir le nombre de sièges nécessaires à l’Assemblée nationale pour choisir son Premier ministre. 

Une vague orange se dessine en Thaïlande. Le chef de l’opposition Pita Limjaroenrat a revendiqué, lundi 15 mai, la victoire du parti progressiste Move Forward aux législatives de dimanche.

Ce mouvement est en route pour former une coalition gouvernementale afin de succéder aux généraux au pouvoir depuis presque dix ans. Le puissant parti d’opposition Pheu Thai a accepté, lundi, de rejoindre cette coalition.

« Je suis Pita Limjaroenrat, le prochain Premier ministre de la Thaïlande », s’est présenté le jeune candidat de 42 ans, lors d’une conférence de presse à Bangkok.  https://431a96c8cd45e32e9497d93ca1e04590.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-40/html/container.html?n=0

Associé à la couleur orange, Move Forward (« Aller de l’avant ») a réalisé une percée historique aux élections législatives de dimanche, avec un programme réformiste dans la lignée des manifestations massives de 2020, qui réclamaient une refonte de la monarchie.  

« C’était le bon moment, les gens ont trop subi. (…) Aujourd’hui est un nouveau jour, et j’espère qu’il apportera du soleil et de l’espoir », a lancé, en anglais, cette figure télégénique diplômée de Harvard.  

Porté par une participation record – autour de 75 % – Move Forward glane en tout 151 sièges sur 500, selon les dernières estimations. L’autre force de l’opposition, Pheu Thai, obtient quant à elle 141 députés.  

Le parti de la Nation thaïlandaise unie (UTN) du Premier ministre sortant, Prayut Chan-O-Cha, navigue loin derrière, avec seulement 36 élus. Une cinquième position qui sonne comme un désaveu cinglant après neuf années au pouvoir, suite au coup d’État de 2014, marquées par une reprise économique atone et le recul des libertés fondamentales.                        

Des règles électorales à l’avantage de l’armée   

Les règles électorales complexes, concoctées par l’armée à son avantage, contraignent les partis d’opposition à former une large coalition pour accéder au pouvoir, ouvrant une période d’incertitudes qui laisse tous les scénarios sur la table.  

L’opposition a besoin de 376 sièges sur les 500 de l’Assemblée nationale pour contrebalancer l’influence des 250 sénateurs nommés par l’armée. Il suffit au camp pro-armée de 126 députés pour s’assurer une majorité au vote du Premier ministre, choisi par les deux chambres.  

Ce système, jugé partial par les organisations de défense des droits humains, a permis à l’ancien général Prayut (69 ans) de se maintenir au pouvoir en 2019, au prix d’une large coalition englobant une quinzaine de partis.  

Briser le tabou du crime de lèse-majesté      

Pour former une coalition, Pita Limjaroenrat a tendu la main à son homologue de Pheu Thai, Paetongtarn Shinawatra, sur la base d’une alliance entre six partis. La fille de l’ancien Premier ministre en exil, Thaksin Shinawatra, a répondu favorablement, ouvrant la voie à une majorité qui recueillerait un peu plus de 300 sièges.  

Les deux partagent le constat d’une économie thaïlandaise défaillante qui a besoin de réformes, mais s’opposent sur plusieurs sujets de société, comme l’article réprimant sévèrement le crime de lèse-majesté, sur lequel Pheu Thai se montre bien plus prudent.  

Pita a répété lundi sa promesse de briser ce tabou, que longtemps les partis politiques n’osaient pas aborder. La loi contre la diffamation royale a été détournée pour réprimer toute voix dissidente, selon ses détracteurs.  

Dynamique des manifestations pro-démocratie de 2020

Pheu Thai, le parti le plus populaire des deux dernières décennies, n’a pas obtenu le « raz-de-marée électoral » que sa candidate star, Paetongtarn Shinawatra (36 ans), a réclamé durant la campagne.  

Vainqueur de 32 des 33 sièges en jeu à Bangkok, un score d’une ampleur inattendue, Move Forward s’inscrit dans la dynamique des manifestations pro-démocratie de 2020 qui ont secoué la capitale avant de baisser en intensité sous l’effet de la pandémie et de la répression des autorités.

Pheu Thai garde de son côté le soutien des milieux ruraux du nord et du nord-est, qui ont bénéficié des politiques de redistribution pionnières du père de Paetongtarn, au début des années 2000.  

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