« Travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation »,

UN CONCEPT FORT,

UN ENGAGEMENT MAJEUR,

DES ACTIONS À LA HAUTEUR ?

Le Président inquiet d’une « décivilisation »de la société ? Emmanuel Macron aurait demandé au gouvernement de « travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation », lors du Conseil des ministres, ce mercredi 24 mai 2023.

« Il faut être intraitable sur le fond. Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes. Il faut travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation », aurait ainsi affirmé le chef de l’État devant les ministres réunis à l’Élysée, selon les deux médias qui citent des sources proches.

Le Président aurait développé l’idée que « depuis maintenant un certain temps et dans l’ensemble des pays, il y a une forme de mouvement de décivilisation », et que si « le sens de l’histoire des sociétés a toujours été de réduire la part des pulsions pour accroître le respect de l’autre, dans le monde entier, depuis un certain nombre d’années, c’est le mouvement inverse qui semble s’amorcer », d’après un autre participant cité par Le Parisien.

Un concept issu du champ de la recherche – ELIAS et CAMUS

En novembre, lors du Congrès de l’Association des maires de France, Emmanuel Macron avait appelé à mener un « travail de civilisation » face à la montée de la violence.

Mais d’où provient ce terme de « décivilisation » ?

Il fait directement penser à la notion de « procès » ou « processus de civilisation », développé par le sociologue allemand Norbert Elias (dans un ouvrage publié en deux parties en français : La civilisation des mœurs et La dynamique de l’Occident), et majeur dans les sciences sociales au XX^e siècle. Norbert Elias y analyse les évolutions de mœurs à travers le temps.

L’Elysée dément par ailleurs tout emprunt à Renaud Camus, théoricien du « grand remplacement » et auteur d’un livre intitulé « Décivilisation ».

MAJ : EXTRAIT DU MONDE QUI TITRE : « Insécurité : Macron veut se montrer « intraitable sur le fond » contre une « décivilisation » de la société » 25 mai 2023

« Récusant les accusations de récupération ou de triangulation, comme lorsque le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait évoqué « l’ensauvagement » de la société en août 2020, l’entourage présidentiel précise que M. Macron ne vise pas certaines catégories de la population en particulier, mais veut interpeller « la société dans son ensemble, en profondeur ».

« « Les racines du problème sont multifactorielles et sont anciennes », décrypte l’Elysée avant de citer pêle-mêle la responsabilité des réseaux sociaux, les conséquences des sous-investissements dans l’éducation nationale depuis des décennies mais aussi l’influence du climat politique avec une « trumpisation des esprits et un dénigrement du réel » en visant La France insoumise et le Rassemblement national. Un proche va plus loin et dénonce « les mélenchonistes sans-culottes qui rêvent de rejouer 1793 » et glisse que « l’agression du petit-neveu de Brigitte Macron n’a pas été commise par des gars des quartiers ».

« En dramatisant son discours après une succession de faits divers tous tragiques mais aux causes très différentes, Emmanuel Macron prend le risque de cautionner certains discours plus radicaux. « Je peux partager le constat, c’est une forme de barbarie qui s’est installée dans la société, affirme Eric Ciotti, président de LR, avant de mettre le chef de l’Etat face à ses responsabilités, mais aussi de lier le concept de décivilisation à l’immigration. Au-delà des mots dont M. Macron est adepte, quels sont les actes ? Nous avons besoin d’une politique de civilisation qui préserve notre identité. Il faut qu’il écoute nos propositions que nous avons formulées, notamment en matière d’immigration. »

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ARTICLE

Violences : Emmanuel Macron appelle à être « intraitable sur le fond » pour contrer un « processus de décivilisation »

Le président de la République s’exprimait en Conseil des ministres, mercredi. L’Elysée dément tout emprunt à Renaud Camus, théoricien du « grand remplacement » et auteur d’un livre intitulé « Décivilisation ».

franceinfo. 24/05/2023

Lors du Conseil des ministres, EmmanuelMacron est revenu sur les violences au sein de la société, employant notamment le terme de « décivilisation« , a appris mercredi 24 mai franceinfo auprès de l’Elysée, confirmant une information du Parisien. Pour le chef de l’Etat, « il faut être intraitable sur le fond« . Pour lui, « aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes« . Il faut donc « travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation« .

Interrogé par franceinfo, l’entourage du président affirme que « c’est une interpellation adressée à la société« . Selon un proche, Emmanuel Macron considère que « les violences sont multifactorielles et multicausales, et que si on cherche des responsabilités du côté des politiques, qui peuvent en prendre leur part, le sujet est néanmoins plus global« .

« Décivilisation » : « Pas un concept, une réalité »

Concernant plus précisément le terme de « décivilisation » utilisé par le chef de l’Etat, l’Elysée dément tout emprunt à l’écrivain, militant d’extrême droite et théoricien du « grand remplacement« , Renaud Camus : « Le président ne reprend pas un concept. C’est une réalité« . Renaud Camus est l’auteur d’un livre intitulé Décivilisation, paru en 2011. Plus récemment, début mai, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, avait également employé ce terme, cette fois pour témoigner de son inquiétude face à la hausse des violences contre les élus, déclarant alors : « Ils sont confrontés à une forme de décivilisation de notre société, un ensauvagement« . En septembre 2022, David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), avait également cosigné une tribune dans Le Figaro, « Peut-on arrêter la décivilisation ?« , après l’agression d’une octogénaire à Cannes.

Cette déclaration intervient alors qu’il y a un mois, le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez, a présenté sa démission après l’incendie criminel de son domicile en raison d’un projet de transfert d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada). D’autres élus ont également été la cible de violences. Lundi 22 mai, c’est une infirmière qui a été mortellement agresséeà l’hôpital de Reims par un patient souffrant de troubles psychiatriques.