
TWITTER : HONORÉ PAR L’ÉLYSÉE ET VERSAILLES HIER, INTERDIT DEMAIN ?
TITRAIT METAHODOS IL Y A QUELQUES JOURS https://metahodos.fr/2023/06/07/twitter-pourrait-etre-interdit-en-europe-previent-jean-noel-barrot/
Au moment où une nouvelle rencontre entre le PR et le patron de Twitter et de Tesla est annoncée, l’une de nos contributrices nous propose de lire cet article du Monde.
CONSOLIDER UNE PROMESSE HARDIE MAIS FRAGILE ?
Cette nouvelle rencontre permettra t elle de consolider la promesse déjà médiatisée – et pourtant non confirmée par le patron de Tesla qui qui se fait désirer, voire implorer – de la construction d’une usine Tesla en France ?
USINE CONTRE MODÉRATION DES CONTRAINTES ET SANCTIONS POUR TWITTER ?
Twitter pourrait être interdit de l’Union européenne si le réseau social ne se plie pas aux règles européennes, a récemment prévenu le ministre français délégué au numérique, Jean-Noël Barrot ;
« Twitter, s’il ne se conforme pas à nos règles, sera banni, en cas de récidive, de l’Union européenne », a martelé sur France Info le ministre.
Cette déclaration survient après la sortie officielle de Twitter du code de bonnes pratiques de l’Union européenne contre la désinformation en ligne, annoncée samedi par le commissaire européen à l’Industrie, Thierry Breton.
Le ministre français qui annonçait l’interdiction de Twitter à été appelé – semble t il – a conforter le PR et le Mistre Le Maire : « Nous avons également investi dans toute une filière de batteries électriques et nous allons donc essayer de le convaincre que la France est le meilleur endroit possible en Europe pour implanter la prochaine usine Tesla », a déclaré le ministre.
Un réseau social ambigu sur le débat démocratique, dans les abîmes du complotisme et de désinformation.
« Cet engagement très vague n’est pas le réel problème posé par la … mise en scène de la présence d’Elon Musk à Choose France. Le chef de l’Etat et les ministres pensaient sans doute s’afficher avec le visionnaire patron de Tesla, qui a contribué à la popularisation des voitures électriques, et de SpaceX, qui a révolutionné l’industrie spatiale.
« Mais nous sommes en 2023. Nul ne peut plus ignorer qu’Elon Musk est aussi un patron de plus en plus extrême, qui a plongé un réseau social au rôle déjà ambigu sur le débat démocratique dans des abîmes de complotisme et de désinformation. » EXTRAITS DE L’ARTICLE CI CONTRE
« C’est aux côtés du héraut de l’extrême droite américaine, qui multiplie les appels du pied au mouvement suprémaciste blanc américain, que Bruno Le Maire s’est ainsi tenu, épaule contre épaule et le téléphone à bout de bras.
« C’est le patron d’un réseau social ayant, deux jours plus tôt, fait une faveur à l’autocrate Erdogan en censurant son opposition la veille d’une élection, qu’Emmanuel Macron a reçu. C’est avec un patron à la dérive vers un complotisme primaire que Jean-Noël Barrot a mis en scène son échange. »
MISE À JOUR 1
« Et si Macron cessait ses courbettes devant Elon Musk ? »
TITRE LIBÉRATION ( Elise Viniacourt 16 06 23 ) QUI POURSUIT :
Le Président rencontre le milliardaire ce vendredi pour discuter de l’éventuelle installation d’une usine Tesla en France. Mais est-il bien nécessaire de dérouler le tapis rouge à ce businessman aux deux visages, de plus en plus populiste et libertarien ?
« Lorsqu’il s’agit de faire affaire, Emmanuel Macron a la mémoire courte. Le Président retrouve ce vendredi 16 juin le milliardaire Elon Musk afin de discuter de l’éventuelle installation d’une usine Tesla en France. De quoi créer des emplois, dynamiser l’industrie de l’automobile électrique et filer un coup de pouce à la croissance en attirant un groupe aux 82 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2022. Mais tous les biftons sont-ils bons à prendre ? Au cours des derniers mois, et plus que jamais auparavant, le CEO de SpaceX, aussi propriétaire de Twitter, s’est illustré comme un patron abusif, un adepte de théories complotistes et un troll aux multiples contradictions. Tant et si bien que l’attitude de nos représentants devant ce businessman à deux visages interroge : faut-il en finir avec les courbettes ?
« Docteur Jekyll : le génie humaniste
« Des selfies et des compliments. En mai, l’Elysée avait déjà reçu le milliardaire en grande pompe. Macron avait posté une photo de lui à ses côtés sur son compte Instagram, le ministre de la Transition numérique Jean-Noël Barrot avait fait de même et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire le saluait, fayot, «
MISE À JOUR 2
« Une salle en transe : Elon Musk accueilli comme un gourou à Paris «
Concert de rock ou meeting politique ?
Nicolas Lellouche NUMERAMA
« Invité d’honneur du salon VivaTech, Elon Musk n’a rien annoncé lors de sa conférence de presse parisienne, où il s’est anormalement montré très calme. En revanche, la frénésie de certains de ses fans a de quoi faire peur.
« Elon Musk est-il un patron, ou un gourou ? Accueilli comme une rockstar à Paris le 16 juin 2023, à l’occasion du salon Vivatech, Elon Musk a une nouvelle fois prouvé que tout ce qu’il faisait relevait de l’irrationnel. Dans une salle acquise à sa cause, parfois même complètement en transe, le milliardaire a pu mesurer son incroyable cote de popularité, aussi impressionnante que terrifiante. Les 4 000 personnes présentes au Dôme de Paris n’étaient pas toutes des « Musketers », mais les fans hardcores du patron de Tesla, de SpaceX et de Twitter se sont illustrés par leurs comportements défiant parfois toute rationalité.
« Applaudi dès qu’il dit un mot, accueilli par un message d’amour
« Dans un monde normal, les 30 minutes de retard du patron auraient pu refroidir la foule, qui avait déjà attendu près de 2 heures au soleil pour voir son idole. Mais, le milliardaire a eu droit à un accueil délirant. Applaudissements, sifflements, hurlements… Un fan, presque en larmes, a même crié « We Love You Elon », avant d’être repris par d’autres personnes, qui ont toutes en commun d’être de grands admirateurs de l’entrepreneur. De quoi immédiatement mettre à l’aise Elon Musk, qui a vite compris qu’il était ici en terrain conquis (en même temps, la plupart des personnes dans la salle étaient des startupers et des étudiants fans de tech). Elon Musk et Maurice Levy ont longtemps discuté sans autre intervenant. Elon Musk est revenu sur sa carrière. // Source : Numerama
« Habitué aux polémiques, Elon Musk est resté très timide et calme pendant ses 50 minutes de discussion avec Maurice Lévy, le patron de Publicis, rejoint ensuite par Antoine Arnault (Dior), Delphine Viguier Hovasse (L’Oréal) et Christel Heydeman (Orange). Elon Musk est revenu sur son histoire, sans aucune révélation majeure, mais à chaque fois, avec les applaudissements d’une salle qui n’avait pourtant aucune raison d’être surprise. À l’aise, le milliardaire s’est même permis quelques blagues, comme lorsqu’il a affirmé que « Twitter était un peu trop cher » ou qu’il espérait « ne pas provoquer l’apocalypse ». À quelques occasions, il a même dansé.
« Au fur et à mesure de la conférence, qui n’a jamais vraiment tenté de contredire Elon Musk (au contraire, on lui a souvent fait comprendre que l’on croyait en ses projets), les fans les plus hardcores du milliardaire ont commencé à se manifester. Lorsqu’il a été interrogé par Christel Heydeman sur sa décision de retirer Twitter du code de bonne conduite européenne sur la désinformation, qui pourrait coûter à Twitter une interdiction en France, Elon Musk a réussi à ne pas réellement répondre et à recevoir des applaudissements quand il a prononcé les mots « liberté d’expression », en indiquant être pour que l’on dise tout ce que l’on souhaite, dans la limite de la loi. Voir un public français prendre parti contre la régulation française, en faveur de règles qui n’existent pas chez nous, pouvait déjà surprendre. L’échange le plus intéressant était entre Christel Heydeman et Elon Musk. La patronne d’Orange a tenté de l’interroger sur sa vision de la modération. // Source : Numerama
« Quand soudain, l’ambiance déraille
« À la fin de l’événement, les journalistes présents dans la salle étaient pour nombreux stupéfaits. « Wow, c’était quoi tout ça » glisse un confrère, « J’ai eu l’impression de voir un gourou », dit un autre. Pendant 10 minutes, la salle a eu le droit de poser des questions à Elon Musk. Et, cette possibilité a déchainé de nombreuses personnes.
« Quand Maurice Lévy a proposé au public de poser des questions, personne n’aurait imaginé que l’événement basculerait autant dans l’absurde. Des dizaines de personnes se sont mises à hurler, à se lever et à réclamer le micro, dans l’espoir de parler à leur idole. Au milieu de la salle, un homme criait sans cesse « Elon fais moi un câlin, fais-moi un câlin Elon », alors que d’autres profitaient de ce moment pour lui hurler leur amour et leur admiration. Une ambiance qui nous a beaucoup rappelé celle de certains meetings politiques américains.
« Même, les questions posées à Elon Musk relevaient de l’irrationnel. « Avez-vous créé Tesla et Hyperloop pour avoir des moyens de transport sur Mars ? », «Comment gérer la santé mentale des gens qui iront sur Mars ? »… Certains sont allés sur scène distribuer leurs cartes de visite, pendant que les demandes de câlins continuaient. Elon Musk semblait amusé par cette ambiance incontrôlable, pendant que Maurice Lévy essayait tant bien que mal de faire la police.
« Quand une journaliste de Forbes a réussi a obtenir le micro pour poser une question, qui plus est pas du tout anti-Musk (« que diriez-vous à une jeune entrepreneur qui veut commencer ? »), la simple évocation du mot « journaliste » a provoqué la colère d’un fan à l’arrière de la salle : « on s’en bat les couilles !! » a-t-il hurlé. Une conséquence de certains propos d’Elon Musk sur les médias ?
« Quoi qu’il en soit, pour VivaTech, la venue d’Elon Musk est un immense succès. Présent physiquement, alors que de nombreuses personnes pensaient qu’il ne ferait pas le déplacement, le milliardaire a fait du salon l’endroit où il fallait être le 16 juin. Mais, ses nombreuses dérives et prises d’opinion ont peut-être créé un monstre : celui d’un public prêt à tout pour ne pas contredire son gourou. Difficile alors de lui reprocher certains de ses dérapages, alors que ses fans lui donnent l’impression qu’ils sont d’accord avec tout. «
NB : Pendant deux heures au Dôme de Paris, Elon Musk, a fait le show. Mais le milliardaire n’a pas dit un mot concernant l’éventuelle installation d’une usine Tesla en France.
ARTICLE
Elon Musk à l’Elysée : peut-on encore recevoir le patron de Twitter comme n’importe quel patron ?
Martin Untersinger. LE MONDE. Publié le 16 mai 2023
Reçu en grande pompe par Emmanuel Macron et des membres du gouvernement, lundi 15 mai, le dirigeant de Tesla et de SpaceX exprime sans filtre, sur son compte Twitter, des théories complotistes et antisémites et multiplie les appels du pied au mouvement suprémaciste blanc américain.
Pour le gouvernement, la venue d’Elon Musk en France était un petit événement. Lundi 15 mai, le patron de Tesla, SpaceX et Twitter était de passage à Paris et Versailles pour Choose France, le désormais rituel grand raout des patrons conviés par le président de la République, Emmanuel Macron. Plusieurs responsables français n’ont pas manqué l’occasion de s’afficher en sa présence : le ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, Jean-Noël Barrot, a fièrement posé à ses côtés sur son compte Instagram ; Emmanuel Macron a, lui, gratifié ses followers d’une photo prise à l’Elysée, où on le voit, souriant et en bras de chemise, devisant avec l’homme d’affaires ; quant au ministre de l’économie, Bruno Le Maire, c’est sur LinkedIn qu’il a posté un selfie avec l’ancien homme le plus riche du monde.

Le texte qui accompagne cette photo vante un « échange constructif » au sujet du « climat », des « véhicules électriques », de « l’intelligence artificielle », de « l’attractivité de la France » et de « l’espace ». Au-delà de ces discussions pourtant, le gouvernement espérait surtout décrocher de la part du patron de Tesla un investissement dans l’Hexagone. C’est raté. Mollement, Elon Musk s’est contenté de se dire « confiant [sur le fait] que Tesla fera des investissements significatifs en France ».
Mais cet engagement très vague n’est pas le réel problème posé par la venue, la réception et la mise en scène de la présence d’Elon Musk à Choose France. Le chef de l’Etat et les ministres pensaient sans doute s’afficher avec le visionnaire patron de Tesla, qui a contribué à la popularisation des voitures électriques, et de SpaceX, qui a révolutionné l’industrie spatiale. Mais nous sommes en 2023. Nul ne peut plus ignorer qu’Elon Musk est aussi un patron de plus en plus extrême, qui a plongé un réseau social au rôle déjà ambigu sur le débat démocratique dans des abîmes de complotisme et de désinformation.
C’est aux côtés du héraut de l’extrême droite américaine, qui multiplie les appels du pied au mouvement suprémaciste blanc américain, que Bruno Le Maire s’est ainsi tenu, épaule contre épaule et le téléphone à bout de bras. C’est le patron d’un réseau social ayant, deux jours plus tôt, fait une faveur à l’autocrate Erdogan en censurant son opposition la veille d’une élection, qu’Emmanuel Macron a reçu. C’est avec un patron à la dérive vers un complotisme primaire que Jean-Noël Barrot a mis en scène son échange.
Haine et désinformation
Nul besoin d’être un exégète de sa prose pour comprendre qu’Elon Musk n’est pas simplement le patron d’entreprises à succès. Une rapide lecture de ses tweets devrait convaincre n’importe quel responsable politique qu’Elon Musk pourrait davantage relever d’une commission d’enquête parlementaire ou d’un régulateur que d’une invitation à l’Elysée.
Il n’avait ainsi quitté Emmanuel Macron que depuis quelques heures qu’il reprenait à son compte une des principales obsessions antisémites. Dans un tweet, vu, au 16 mai à 21 heures, plus de 6,2 millions de fois, il prête au financier George Soros la volonté d’« éroder le tissu même de la civilisation ». « Soros déteste l’humanité », poursuit le patron de Twitter, qui ne fait même plus mine de cacher ses idées.
Et Elon Musk est loin de s’arrêter là. Il a également appuyé une théorie complotiste remettant en question le caractère néonazi de la dernière tuerie de masse aux Etats-Unis, pourtant perpétrée par un homme arborant un tatouage représentant une croix gammée. Il a accusé notamment le site d’investigation Bellingcat, qui a révélé le profil du tueur, d’être coutumier de psyops (« opérations psychologiques », un terme issu du vocable militaire et à la forte consonance complotiste). Des tweets mensongers qui ont été vus plus de 15 millions de fois.
Lire aussi la synthèse : Complotistes, homophobes, néonazis… Dix comptes emblématiques de la dérive de Twitter sous Elon Musk
Elon Musk a aussi multiplié les références, qui font le bonheur de la droite radicale américaine, au « virus de la pensée woke » (responsable, dans un raisonnement qui n’appartient qu’à lui, des difficultés… de la ville de San Francisco) ; il a aligné les marques d’intérêt pour, voire de soutien à, des théories proches du suprémacisme blanc ; il a montré son intérêt à un tweet hostile au soutien américain à l’Ukraine ; il a aussi publié des tweets conspirationnistes sur le Covid-19, mais aussi sur son rival Facebook ou encore sur les médias américains… Et tout cela en seulement une semaine.
Sauf qu’au-delà de ces sept derniers jours, le fil Twitter d’Elon Musk, c’est aussi l’augmentation « sans précédent » des contenus haineux et le départ d’une bonne partie des équipes responsables de la modération. Un exode qui est allé jusqu’à alarmer l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, que le gouvernement voit en fer de lance de la lutte contre la haine en ligne.
Lire aussi l’analyse : Sur Twitter, Elon Musk et sa « bulle de filtre » très droitière
Le Twitter d’Elon Musk, c’est celui qui suspend (avant de les rétablir sous la pression) les comptes de journalistes critiques, qui amnistie une foule de comptes suspendus, permettant le retour de ce que le réseau social a de pire en matière de désinformation et de haine. C’est aussi celui dont les changements des règles de modération concernant le Covid-19 lui ont attiré les vives critiques de nombreux experts en santé publique.
Depuis des années, ce gouvernement alerte sur les dérives des réseaux sociaux et martèle sa volonté de mieux les encadrer, comme en témoigne son nouveau projet de loi visant à lutter contre « l’insécurité numérique », qui prévoit notamment de mieux lutter contre le harcèlement et l’appel à la haine sur Internet. Cela aurait pu le faire hésiter à se prendre en selfie avec l’un de ses pires représentants, accueilli en grande pompe sous les dorures de Versailles.
Martin Untersinger
Mais où est donc passé le sens de la démocratie en France ? Celui des droits de l’homme, de l’innovation et de la résistance ? La posture de gaulois réfractaires est ce qui a fait la France révolutionnaire, celle de 1945 et post soixante-huitarde ! Elle est aujourd’hui combattue par nos gouvernants et un état profond institutionnel, banal et brutal, castrateur et calomniateur, réactionnaire et régressif.Il serait temps que les français se réveillent, et ils vont le faire…
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