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ÉMISSION – La commémoration peut-elle échapper à la politique ?
Vendredi 22 janvier 2021 RADIO FRANCE
Il arrive que les projets de commémoration fassent polémique, car les débats autour de ces rites de remémoration sont le reflet de notre présent. Communion nationale ou division partisane, qui peut dire ce qui doit être commémoré ?
Avec
- Rémi Dalisson Professeur des universités en histoire contemporaine à l’université-ESPE de Rouen.
- Yves Bruley Maître de conférences en histoire de la diplomatie au XIXe siècle à l’EPHE, correspondant de l’Institut de France
Les célébrations nationales ? Vaste sujet ! Chaque année, il y a des tas d’évènements à commémorer. En 2021 par exemple, la naissance de Madame de Pompadour, celle de Gustave Flaubert, de Jean de La Fontaine, de Georges Brassens, la mort de Napoléon ou encore les débuts de la Commune, à Paris. D’ailleurs, faut-il commémorer ? Nous le faisons naturellement, quand nous nous souvenons d’un anniversaire. Comment commémorer ? Pour cela, nous ne manquons pas d’expériences : cérémonies, expositions, émissions de radio… Que commémorer ? La question est complexe. Par le passé, elle a provoqué de belles polémiques. Surtout, qui peut dire ce qui doit être commémoré, puisque les commémorations n’échappent pas à la politique ? Xavier Mauduit
Samedi 16 janvier 2021, l’Institut de France annonce la création de « France Mémoire ». Ce service des anniversaires et commémorations historiques se veut indépendant de l’État et à vocation pédagogique. Il succède à la mission des commémorations nationales, un service rattaché au ministère de la Culture. Ces commémorations ont été marquées par plusieurs polémiques, dont l’une conduit à retirer Charles Maurras de la liste des figures à commémorer en 2018. Napoléon, Jean de La Fontaine, anniversaire de la Commune : France Mémoire a dévoilé un calendrier d’une cinquantaine de dates anniversaires à commémorer en 2021, avec plusieurs figures populaires comme Fernandel ou Georges Brassens. Ce nouveau service affiche souhaite placer les sujets mémoriels à l’abri des aléas de la politique. À quoi servent les commémorations nationales ? Peut-on commémorer sans polémiques et débats ? Enfin, les commémorations nationales peuvent-elles échapper au politique ?
Avec Yves Bruley, historien, vice-président de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE), directeur de France Mémoire, le nouveau service chargé des commémorations nationales, désormais géré par l’Institut de France.
Et Rémi Dalisson, professeur des universités à Rouen, spécialiste des commémorations et des rapports entre histoire et mémoire. Il est notamment l’auteur de Guerre d’Algérie, l’impossible commémoration (Armand Colin, 2017) et de Célébrer la Nation : Les fêtes nationales en France de 1789 à nos jours (Nouveau monde éditions, 2009).
France Mémoire est un service qui dépend de l’Institut de France, institut qui réunit les cinq Académies. Un service public mais qui ne dépend pas de l’Etat qui est chargé des anniversaires et des commémorations historiques. Il a pour charge de proposer chaque année des contenus fiable. Il ne dit pas ce qu’il faut ou ce que l’on doit commémorer, la liste que nous faisons est indicative et incitative. Yves Bruley
L’intérêt des commémorations c’est qu’elles réunissent deux dimensions : celle de l’évènement et celle de la mémoire de l’évènement. Cela pose des questions : « comment se commémore une défaite » et « faut-il commémorer une défaite ? C’est compliqué, on célèbre les victoires mais pas les défaites. Cette question que l’on s’est posée pour la guerre de 1870, transformée en commémoration presque joyeuse d’une revanche, elle est encore actuelle avec la guerre d’Algérie. On doit se souvenir ensemble d’une défaite donc il faut se rappeler de l’évènement mais aussi de ce qu’il est devenu à travers le prisme des mémoires et se demander pourquoi il est devenu aussi polémique aujourd’hui. Rémi Dalisson