L’Opinion Ivanne Trippenbach
02 octobre 2020
Le président de la République a livré un discours vendredi en joignant les deux bouts : lutte déterminée contre l’islamisme radical, mobilisation de l’Etat pour faire « de nouveau aimer la République »
Il a prononcé son discours sur le séparatisme islamiste et le réengagement de la République vendredi, aux Mureaux (Yvelines). Le projet de loi visant à « renforcer la laïcité et à consolider les principes républicains » sera présenté le 9 décembre prochain, 115 ans après l’adoption de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905.
Un Président discourant sur le « séparatisme » menaçait de mécontenter tout le monde. Aux Mureaux (Yvelines), vendredi, Emmanuel Macron a réussi le tour de force de parler à tous. D’un côté, il a affiché une fermeté sans précédent contre « l’islamisme radical, le cœur du sujet, cette volonté de créer un ordre parallèle », rompant avec ses prédécesseurs et nombre d’hypocrisies françaises. De l’autre, il a répété sa conviction intime, celle selon laquelle « nous avons nous-mêmes construit notre propre séparatisme » par la ghettoïsation dans les banlieues et le déclin de la promesse républicaine, mais aussi par « des tabous, des non-dits » liés au passé colonial et à la guerre d’Algérie.
« Ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste, a martelé le chef de l’Etat. C’est un projet conscient, organisé, politico-religieux, qui se traduit par la manifestation d’une contre-société, la déscolarisation des enfants, le développement d’activités sportives, culturelles, l’endoctrinement, la négation de l’égalité femmes-hommes, la dignité humaine. Le problème, c’est cette idéologie qui affirme que ses lois propres soient supérieures à celles de la République. » Or cet islam radical « conduit à banaliser la violence, à considérer que le pire est devenu naturel, à créer les conditions de dérives politiques et violentes, du terrorisme islamiste. »
Mais tout en voulant « isoler le problème de l’islamisme radical », Emmanuel Macron a assumé que « chacune de ces étapes peut mécaniquement entretenir l’autre » et mener au « pire ». Une manière d’englober des annonces très diverses, du droit des associations à l’organisation…
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