
LE MODEM ALERTE POUR LA SECONDE FOIS :
APRES LA PROPORTIONNELLE, LA DEMOCRATIE ET LA DESOBEISSANCE CIVILE
Jean-Louis Bourlanges, souvent considéré comme l’intellectuel du Modem présidé par M Bayrou, a remplacé M de Sarnez à la présidence du groupe Modem de l’AN. Il est député Modem des Hauts-de-Seine, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale
Il était l’invité de « Questions Politiques ». Une émission présentée par Ali Baddou avec Laurence Peuron (France Inter), Solenn de Royer (Le Monde) et Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions).
Le député Modem déplore qu’on « ne mette pas assez sur la table de façon régulière, permanente et pleinement démocratique » tous les éléments sur lesquels sont fondées les décisions prises.
ELISSION
Covid : pour le député Jean-Louis Bourlanges, « il y a un risque » de désobéissance civile
par Ali Baddou 31 janvier 2021 FRANCE INTER
Deux jours après l’annonce par le Premier ministre de restrictions sanitaires, Jean-Louis Bourlanges dit comprendre « les hésitations, le dilemme de l’exécutif » sur les mesures à prendre pour faire refluer l’épidémie de Covid-19. Prendre la décision de ne pas confiner la France pour la troisième fois « est un choix horriblement difficile mais il me parait légitime », dit-il.
Le député Modem déplore néanmoins qu’on « ne mette pas assez sur la table de façon régulière, permanente et pleinement démocratique » tous les éléments sur lesquels sont fondées les décisions prises.
Jean-Louis Bourlanges souligne le « traumatisme énorme » pour les jeunes que représentent les mesures de restriction. « Quand vous êtes jeunes, vous apprenez en société, vous travaillez en société, vous vous divertissez en société. Or ces trois choses sont interdites ! » La question de confiner les plus vulnérables a-t-elle été suffisamment débattue, à ses yeux ? S’il s’y était dit favorable l’an dernier, il reconnaît aujourd’hui qu’il est « très difficile d’expliquer à des gens âgés qu’ils sont coupés de la société. Ils se sent déjà morts ».
« Je pense que c’est l’honneur d’une société de considérer que des gens qui sont peut-être inutiles socialement méritent d’être traités comme des êtres humains et pas comme des futurs rebuts », poursuit le parlementaire, qui appelle à réfléchir à des mécanismes de formation, des phénomènes d’aide au revenu pour les 18-25 ans.
Y a-t-il un risque de désobéissance civiles face aux mesures sanitaires ? « Oui, il y a un risque », répond Jean-Louis Bourlanges. « Mais ce qui me frappe c’est qu’il est moins fort que dans beaucoup d’endroits. Nous n’avons pas eu ce qu’il s’est passé aux Pays-Bas. Je trouve que les Français ont fait preuve de beaucoup de patient, de discipline ».
La France « démunie » sans l’Europe
L’élu Modem estime que l’Europe a fait la démonstration de son utilité pendant cette crise. « Sans l’Europe, nous serions complètement démunis, exposés à la concurrence ». Sur les vaccins, « l’Europe apporte une puissance de négociation dont nous bénéficions. Il y a des difficultés à fournir mais c’est normal ».
Pour Jean-Louis Bourlanges, le lent démarrage de la campagne de vaccination « reflète la domination excessive du principe de précaution » en France.
« Il y a une timidité française qui ne nous rend pas agiles ».
Selon lui, la crise sanitaire a montré les forces et les faiblesses de l’État français : celui-ci a été « un formidable assureur social », en revanche « comme prestataire de services, ça ne marche pas »
Sur la loi « séparatisme »
« Je me réjouis du changement de titre du projet de loi » [désormais intitulé « loi confortant le respect des principes de la République », ndlr], souligne le député des Hauts-de-Seine. « J’étais très gêné par le mot « séparatisme ». Je crois qu’il n’y a en France qu’un groupe séparatiste, le séparatisme corse ». Jean-Louis Bourlanges estime que les dispositions de la loi sont « à peu près satisfaisantes et positives ». « La fabrication de la loi a eu un avantage énorme : la communauté musulmane a énormément réagi, bougé ; il y a quelque chose qui s’est mis en place », note-t-il.https://www.dailymotion.com/embed/video/x7z0qq1?api=1&html=1&app=amp
Il assure que les députés sont « très attentifs » à ne pas mettre en cause de façon abusive l’instruction à domicile.
Sur la commémoration du bicentenaire de la mort de Napoléon
« Je ne suis pas bonapartiste mais je reconnais l’extraordinaire parcours et l’œuvre immense de Napoléon dans notre histoire », déclare Jean-Louis Bourlanges. « On ne peut pas dire que Napoléon n’a pas fabriqué la France moderne ».
Les invités
- Jean-Louis Bourlanges Homme politique et essayiste
L’équipe
- Ali BaddouJournaliste
- Alexandre GilardiProgrammateur