
Apres 3 mois de fausses annonces, l’exécutif admet que seuls 10 à 20.000 Français pourront toucher 1200 €
Par le biais d’une lettre, le ministre du Travail a officiellement répondu aux sollicitations du député PS Jérôme Guedj sur cette mesure qui fut la source de nombreuses controverses à l’Assemblée, et sue le ministre avait refuse de répondre aux questions des différents groupes lors du dernier jour des débats.
Le membre du gouvernement indique alors qu’«entre 10.000 et 20.000 personnes franchiront le seuil des 1200 euros.» Pendant les débats, le ministre affirmait à l’époque que 40.000 Français obtiendraient ce montant minimal. «Un retraité sur quatre va avoir une pension revalorisée avec cette réforme. Certains iront jusqu’à 1200 euros, mais pas tous. La revalorisation va aller de 25, 30 jusqu’à 100 euros et elle sera calculée au prorata en fonction de la carrière complète ou non», avait déjà détaillé Olivier Dussopt sur France Inter à la mi-février.
2,5 / 2 / 1,8 MILLIONS, 588 000, 40 000, 10 / 20000
Lors de la campagne, le président candidat avait annoncé que le report progressif à 64 ans ou à 65 ans de l’âge légal de départ serait accompagné d’un geste fort pour les petites retraites, avec la mise en place d’une pension minimale de 1 100 euros pour les anciens comme pour les nouveaux retraités.
En campagne pour sa réélection, le président candidat s’était « ému »du minimum retraite actuel : « Est-ce qu’on vit avec 980 euros par mois ? » Il confirme vouloir augmenter la retraite minimale à 1 100 euros par mois.
Et Emmanuel Macron avait dit sans ambiguïté que la mesure concernera les personnes déjà à la retraite :
« Je veux pouvoir passer la retraite minimale pour nos retraités qui ont une carrière complète (…) pour les nouveaux retraités comme pour toutes celles et ceux qui sont déjà à la retraite. »
Le ministre Veran avait déclaré sur France Inter avec fermeté : « 1,8 million de retraités auront une revalorisation de leur pension ». « Oui mais il manque le chiffre magique de 1 200 euros ? » lui a rétorqué le journaliste. « Les 1 200 euros c’est pour une carrière complète au Smic », a répliqué Olivier Véran.
Le journaliste avait insisté : « Olivier Véran, je vous cite vous-même, vous étiez invité le 11 janvier ici à cette place, (…) vous disiez que 2 millions de retraités actuels qui ont une pension inférieure à 1 200 euros verront leur retraite majorée à 1 200 euros brut par mois. Vous venez de dire le contraire à l’instant. »
« Réforme des retraites : vers une pension minimale de 1200 euros pour tous et tout de suite » BORNE , VERAN
Titrait TFI LE 9 janvier, sui poursuivait r’ commentant les déclarations de mme Borne au Senat :
« Le projet de réforme des retraites du gouvernement comprend un volet sur les pensions les plus petites.
Les retraités futurs ou actuels ayant cotisé toute leur vie au Smic pourront bénéficier d’une pension revalorisée à près de 1200 euros dès septembre.
Au total, 2.5 millions de personnes déjà en retraite devraient être concernées, ainsi que « 200.000 personnes nouveaux retraités » par an. »
Force est de constater sue depuis décembre 2022 l’exécutif a donné a penser qu’un retraite minimale pour tous était dans les tuyaux. Et l’ensemble de la presse a repris cette information. Les négociations avec LR ont également mis ce dispositif en première place.
ARTICLE
Réforme des retraites : « Le plus gros crash » ou comment le gouvernement rétropédale sur le chiffre des 1.200 euros
LE 22/02/23. Lina Fourneau. 20 Minutes
Au fil des différents passages sur les plateaux, les membres du gouvernement ont été pris en flagrant délit de mensonge sur la question du minimum retraite à 1.200 euros
Depuis le début de semaine, les hashtags « menteur » et « mensonges » s’alternent en tête des tendances sur Twitter. La plupart des publications affichent le passage du porte-parole du gouvernement Olivier Véran sur la question de la revalorisation des pensions retraites. L’extrait est un passage de l’émission « Questions politiques » sur France Inter, ce dimanche, où le ministre est revenu sur la question de la retraite minimum en cafouillant sur des éléments déjà annoncés par le gouvernement. « Le plus gros crash de l’histoire », se moquent les internautes.https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/src/q8s5ssu/zone/1/showtitle/1/#amp=1
Des critiques partagées par les députés au sein de l’Assemblée nationale ce lundi, où les élus de l’opposition ont fustigé « les mensonges du gouvernement ». « La retraite à 1.200 euros, aujourd’hui on ne sait plus ce qu’il en est (…). On apprend que le nombre de Français concernés devient ridicule », a notamment critiqué le député RN Jean-Philippe Tanguy. « Vous avez menti aux Français », a condamné l’insoumise Clémente Autain.
Alors qu’Olivier Véran invitait Thomas Snégaroff à « vérifier les archives » ce dimanche, un travail de chronologie s’impose pour mieux comprendre la question de la retraite minimum. 20 Minutes est donc remonté dans le temps.
Une chronologie au fil du fact checking
- 11 janvier 2023 : Véran s’enflamme
Le 11 janvier dernier, Olivier Véran était l’invité du 8h30 sur France Info. Face à Salhia Brakhlia et Marc Fauvelle, le porte-parole du gouvernement annonce que le minimum de pension sera « augmenté de 100 euros par mois ». « Deux millions de retraités actuels, qui ont une retraite inférieure à 1.200 euros, verront leur retraite majorée à 1.200 euros brut par mois », ajoute le politique.
- 28 janvier 2023 : Schiappa planche
Retour sur le plateau de France Info, mais avec une différente protagoniste. Le 28 janvier, Marlène Schiappa a défendu également la réforme des retraites et la pension minimale à 1.200 euros. Une mesure qui serait, selon elle, bénéfique aux femmes. « Aujourd’hui, effectivement, il y a des inégalités très importantes dans la retraite entre les femmes et les hommes. C’est aussi pour ça que nous mettons un plancher à 1.200 euros ».
- 2 et 6 février 2023 : Le Maire s’obstine
Invité sur le plateau de LCI, le 2 février dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire renchérit : « S’agissant de la pension de retraite à 1.200 euros bruts, c’est ouvert à toute personne qui a cotisé l’intégralité de ses trimestres et qui a été rémunérée au niveau du Smic », explique Bruno Le Maire. Et ajoute : « Aujourd’hui, 800.000 personnes partent à la retraite. 200.000 personnes pourront disposer de ce dispositif. Tout le monde ne sera pas forcément à 1.200 euros bruts parce que tout le monde n’aura pas forcément cotisé l’intégralité de ses trimestres », expliquant finalement que la réforme est une « amélioration ».
Lors du Grand Entretien de 8h20 sur France Inter, quatre jours plus tard, le ministre de l’Economie rempile. « lls [les députés LR] ont dit que 65 c’était trop, on a retenu leur proposition de passer à 64. Ils ont dit que la retraite minimum à 1.200 euros, ce serait mieux de le faire aussi pour ceux qui sont déjà à la retraite, nous l’avons fait ».
- 9 février 2023 : Riester s’emmêle
Sur le plateau de BFMTV, cette fois, le ministre chargé des Relations avec le Parlement Franck Riester répondait à la question d’Aurélie Casse : « Pourquoi ne pas juste avoir dit qu’on allait revaloriser certaines petites pensions ? Pourquoi avoir donné ce mirage d’une retraite à 1.200 euros ». « Ça, c’est une fake news. On n’a jamais dit qu’on allait donner 1.200 euros à tout le monde. On a toujours dit qu’il y allait avoir 1,8 million de retraités qui auraient leurs retraites revalorisées », lui répond le ministre. « Même ça c’est faux », renchérit la journaliste, en rappelant que les carrières complètes à temps partiel n’étaient pas concernées.
- 12 février 2023 : Véran recadre son tir
Un mois après sa première intervention, Olivier Véran rétropédale sur le plateau de l’émission Questions politiques de France Inter, le dimanche 12 février. « Quelqu’un qui a cotisé une carrière complète au SMIC pourra percevoir une retraite revalorisée minimale de 1.200 euros. […] 1,8 million de retraités auront une revalorisation de leur retraite minimale qui tient compte du nombre d’années travaillées et du salaire. »
De l’importance de la vérification des informations… Thomas Snégaroff rebondit à cette annonce : « Il manque le chiffre magique de 1.200 euros ». Olivier Véran : « Le chiffre de 1.200 euros, c’est une carrière complète au SMIC. […] Lorsque vous n’avez pas de carrière complète au SMIC, vous pourrez avoir une revalorisation ».
Qui est réellement concerné ?
Depuis le début de la réforme, le gouvernement promet ce fameux minimum de 1.200 euros par mois de pension après une carrière complète au Smic. Mais ne s’avance jamais sur le nombre de personnes concernées [à part pour Olivier Véran au mois de janvier]. Au fil des plateaux, chacun semble se perdre parmi les annonces, malgré les nombreuses relances des journalistes qui doivent endosser en direct le rôle de « fact checkeur ».
Alors qu’en est-il réellement ? Pour toucher ces 1.200 euros – qui correspondent d’ailleurs au 85 % du Smic net – il faudra donc valider tous ces trimestres avec une rémunération au Smic. Les carrières en temps partiel auront une rémunération, mais qui « n’arrivera pas forcément à 1.200 euros, même avec une carrière complète », a rectifié finalement Olivier Dussopt. L’augmentation pourrait donc se situer entre 25 et 100 euros par mois selon les profils, toujours d’après le ministre.
« 250.000 retraités supplémentaires »
Sur France Inter, ce mercredi, le ministre du Travail a avancé de nouveaux chiffres : 1.8 millions de retraités actuels « vont voir leur pension revalorisée ». « Cela signifie que nous avons au total 250.000 retraités supplémentaires dans notre pays qui vont franchir le cap des 85 % du Smic parmi les retraités actuels », a-t-il poursuivi.
Pour les futurs retraités maintenant, le ministre explique que sur les 800.000 nouveaux retraités, le quart aura une pension revalorisée. « Quand on me dit combien grâce à cette réforme vont passer le cap des 85 % du Smic ? On a une prévision, elle m’est arrivée hier soir : 40.000 personnes de plus chaque année », ajoute Olivier Dussopt. Ceux en dessous de ce cap seraient les salariés avec des carrières incomplètes.
Un chiffre une nouvelle fois remis en cause par le député PS Jérôme Guedj, à l’Assemblée nationale, ce jeudi : « Ce chiffre n’a pas été fourni par la sociale. Il n’est pas sourcé, pas documenté, pas étayé ».
Bonjour,
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