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MAJ 15 09 23 – LA RUE ET LE « MAL LOGEMENT » : LA FRANCE SE DISTINGUE EN EUROPE POUR LA GRAVITÉ DE LA SITUATION – DOSSIER « ZÉRO SDF »

LA SITUATION TRÈS CRITIQUE DE LA FRANCE

Selon un rapport sur la lutte contre le sans-abrisme et l’habitat indigne publié par la Fondation Abbé Pierre et la Fédération européenne des organisations nationales travaillant avec les sans-abri, Paris n’obtient pas de résultats particulièrement probants. 

Il n’existe pas de données suffisamment robustes postérieures à 2012 – faute d’un investissement de l’administration et de l’INSEE – sur le nombre de sans-abri.

Les personnes en hébergement d’urgence et celles en centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) s’élèvent à 209 000 personnes, sans tenir compte de celles qui ne sont dans aucune de ces deux categories. (2000 enfants dorment dans la rue, et au moins 15 000 adultes )

Comme le montre l’article ci contre, « La France compte ainsi le plus fort taux de personnes concernées (0,309 % de la population), devant l’Allemagne (0,253 %) et bien au-dessus de la moyenne des treize pays de l’Union européenne (UE) dont les statistiques sont suffisamment fiables (0,174 %), ont calculé les auteurs du rapport. 

« Mais il faut voir qu’il n’y a pas d’enfants à la rue en Allemagne, alors qu’il y aurait au moins 2 000 en France actuellement », souligne le président de la Feantsa, Freek Spinnewijn. »

« 19,2 % de la population française est en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale »

« 18 % de la population en France en logement insalubre »

« La France est même au-dessus de la moyenne des Vingt-Sept concernant les personnes en retard de paiement de loyer ou d’hypothèque (elles sont 5,4 %, contre 3,2 % au niveau européen), et de factures d’eau ou d’énergies (elles sont 7,1 %, en hausse de 30 % en un an, contre 6,4 %) »

MAJ 15 09 23

COMPLÉMENT APPORTÉ À NOTRE PUBLICATION PAR UN LECTEUR SUR LINKEDIN

Rapport de la Fondation Abbé Pierre publié en janvier 2022

le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté a augmenté de 300 000 selon le rapport. Les 5% les plus pauvres ont même perdu jusqu’à 0,5% de leur pouvoir d’achat.

4,1 millions de personnes sont considérées mal logées. Parmi elles :

1 068 000 personnes ne disposent pas d’un vrai logement personnel, elles sont sans domicile fixe (SDF), vivent dans des habitations de fortune, sont hébergées chez des tiers ou sont en chambres d’hôtel ;
plus de 2 millions habitent des logements sans confort (pas d’eau courante, toilettes communes sur le palier, moyen de chauffage très dégradé…).

la France manque de logements sociaux (bon ça fait depuis des années que c’est dit 🤔 mais bon, « le capitalisme social » va nous régler ça 🥱🤑)

12 millions de personnes vivent en précarité énergétique

Dans le même temps, les aides au logement ont globalement diminué depuis dix ans … Par exemple, l’aide personnalisée au logement (APL) a été réduite de 5 euros par mois et par ménage en 2017. 🥱🤑🤡

DOSSIER « ZÉRO SDF DANS LA RUE »

VOIR CERTAINES DE NOS PUBLICATIONS :

MAJ 4/09 – PROMESSE (28) : « PLUS AUCUN ENFANT À LA RUE » – RÉALITÉ : PLUS DE 2000 ENFANTS DORMENT À MÊME LA RUE – 40 000 EN HÉBERGEMENT D’URGENCE ET ABRIS DE FORTUNEhttps://metahodos.fr/2023/09/05/maj-4-09-promesse-28-plus-aucun-enfant-a-la-rue-realite-plus-de-2000-enfants-dorment-a-meme-la-rue-40-000-en-hebergement-durgence-et-abris-de-fortune/

L’INSEE REFUSANT DE COMPTER LES PERSONNES SANS ABRIS, LES MAIRES DEVRONT-ILS LE FAIRE ? – LA PROMESSE (20) DU « ZÉRO SDF » https://metahodos.fr › 2023/07/31L’INSEE REFUSANT DE COMPTER LES PERSONNES SANS ABRIS

ZERO SDF, QUID DE CETTE PROMESSE ELECTORALE ? https://metahodos.fr › 2022/01/07ZERO SDF, QUID DE CETTE PROMESSE ELECTORALE ?7 janv. 2022 

SANS DOMICILE, OÙ DORMIR ? COMMENT SURVIVRE ? https://metahodos.fr/2023/02/07/sans-domicile-ou-dormir-comment-survivre/

MISE À JOUR 25 mai 2023 – JO 2024 ET IMMIGRATION (14) : SDF « EXPULSÉS » HORS DE PARIS ET SA RÉGION https://metahodos.fr/2023/05/25/jo-2024-des-migrants-et-des-sans-abri-expulses-dile-de-france/

ZERO SDF, QUID DE CETTE PROMESSE ELECTORALE ? https://metahodos.fr/2022/01/07/zero-sdf-une-promesse-electorale-impossible-a-tenir/

DE PLUS EN PLUS DE PERSONNES ( DONT DES ENFANTS ) DANS LES RUES FAUTE D’HÉBERGEMENT – MAJ https://metahodos.fr/2022/12/18/de-plus-en-plus-de-personnes-dont-des-enfants-dans-les-rues-faute-dhebergement/

LOGEMENT, POLITIQUE EN ÉCHEC ? FONDATION ABBÉ PIERRE : 300 000 SDF – BESOIN DE 1,5 MILLIONS DE LOGEMENTS – Dossier https://metahodos.fr/2022/02/04/manuel-domergue-fondation-abbe-pierre-il-manque-15-million-de-logements-sociaux/

MAL LOGEMENT : UNE CRISE INSTALLÉE DANS LA RÉPÉTITION RITUALISÉE (?) DE L’ALARME…ET DES ENGAGEMENTS. https://metahodos.fr/2021/08/25/mal-logement-la-crise-est-devant-nous-telos/

POURQUOI L’INSEE N’EST PAS EN MESURE D’EVALUER LE NOMBRE DE PERSONNES SANS DOMICILE ? https://metahodos.fr/2022/01/08/connaitre-les-personnes-sans-domicile-est-encore-plus-important-que-les-denombrer/

Inégalités et pauvreté: Poison mortel pour notre Démocratie et notre Prospérité individuelle et collective https://metahodos.fr/2020/12/25/le-creusement-des-inegalites-de-revenus-ce-poison-mortel-pour-notre-democratie/

ARTICLE

Mal-logement : les résultats insuffisants de la France face à ses voisins européens

Par Claire Ané LE MONDE

La France compte-t-elle une part plus importante de personnes sans domicile ou logées de façon indigne que les autres pays européens, et se distingue-t-elle par l’efficacité – ou l’inefficacité – de ses politiques ? « Il est difficile de comparer, mais la situation sur ces deux points est plutôt moins bonne que celle d’autres pays à la richesse équivalente. Et la France, malgré des annonces prometteuses, ne consacre pas suffisamment de moyens pour améliorer les choses, à la différence de certains de ses voisins », résume Sarah Coupechoux, responsable des missions Europe à la Fondation Abbé Pierre. Ce constat s’appuie sur la huitième édition du rapport « Regard sur le mal-logement en Europe », publié mardi 5 septembre par la fondation française et par la Fédération européenne des organisations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa).

Lire aussi :  Un nombre inédit d’enfants à la rue à la veille de la rentrée scolaire

Concernant les personnes sans domicile, la France est, comme la plupart des autres Etats européens, confrontée à une hausse de leur nombre. Il n’existe pas de données suffisamment robustes postérieures à 2012 sur le nombre de sans-abri dans le pays, mais rien qu’en additionnant les personnes en hébergement d’urgence et celles en centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), le total s’élève à 209 000 personnes.

La France compte ainsi le plus fort taux de personnes concernées (0,309 % de la population), devant l’Allemagne (0,253 %) et bien au-dessus de la moyenne des treize pays de l’Union européenne (UE) dont les statistiques sont suffisamment fiables (0,174 %), ont calculé les auteurs du rapport. « Mais il faut voir qu’il n’y a pas d’enfants à la rue en Allemagne, alors qu’il y aurait au moins 2 000 en France actuellement », souligne le président de la Feantsa, Freek Spinnewijn.

« Résoudre les crises, à défaut de régler le problème »

Les hausses constatées ne sont pas inéluctables. « La Finlande et le Danemark sont parvenus à réduire significativement le nombre de personnes sans domicile sur leur territoire », rappelle le rapport. « Ces pays mènent des politiques au long cours, consensuelles, tandis que la France a fait du sans-abrisme un problème humanitaire, en créant un important dispositif d’urgence, sans doute plus payant politiquement puisqu’il permet de résoudre les crises, à défaut de régler le problème », analyse Nicolas Horvat, chercheur associé à la Feantsa.

La France a pourtant convaincu plusieurs de ses voisins de changer d’approche en montrant, par une étude comparative, qu’elle faisait des économies grâce à son dispositif « Un chez soi d’abord », qui consiste à proposer un logement ordinaire à des sans-abri souffrant de troubles psychiques en grande difficulté, tout en les accompagnant.

« Un plan Logement d’abord, au public plus large, a été lancé, mais il manque de moyens, tandis que les Pays-Bas et l’Allemagne ont décidé après la crise sanitaire de vraiment lutter contre le sans-abrisme, et que l’Espagne a réussi à mobiliser des fonds européens », compare Sarah Coupechoux. « La France a par ailleurs créé le droit au logement opposable, très progressiste, mais il n’est pas suffisamment respecté », regrette Freek Spinnewijn. Compte tenu du grand nombre de logements sociaux existants, le président de la Feantsa suggère d’attribuer 50 % de ceux qui se libèrent à des ménages sans domicile, à l’instar de ce que fait l’Ecosse.

18 % de la population en France en logement insalubre

Le rapport s’intéresse ensuite à l’habitat indigne, tout en soulignant combien sa définition varie selon les pays européens. En France, pas moins de 18 % de la population habite un logement pouvant être considéré comme insalubre. Le pays pointe au 11e rang européen en matière de « privation sévère liée au logement ». En effet, 3,8 % de ses habitants vivent dans un logement surpeuplé et présentant au moins un des trois défauts suivant : trop sombre, toiture qui fuit, absence de baignoire ou douche et de toilettes intérieures. De plus, la situation s’est dégradée en France depuis 2010 (+ 0,8 point) , tandis qu’elle s’améliorait à l’échelle du continent : la part d’habitants en situation de « privation sévère » est passée de 6,1 % à 4,3 %.

Selon Sarah Coupechoux, « le pays manque d’une cartographie permettant de mieux connaître et combattre le phénomène, et de liens entre rénovation énergétique et lutte contre l’habitat indigne. Il faudrait rénover en priorité les logements les plus problématiques, en augmentant les financements et l’accompagnement ». Elle cite néanmoins quelques atouts français : « Une législation plutôt protectrice des locataires, qui prévoit des sanctions pénales à l’encontre des marchands de sommeil, ce qui se fait peu ailleurs », et la mise en place de l’encadrement des loyers dans certaines grandes villes, « d’autant qu’il limite l’intérêt du propriétaire à changer de locataire si celui-ci se retourne contre lui ».

Le rapport cite des exemples étrangers qui pourraient inspirer le législateur, comme la Pologne, où les locataires peuvent réaliser les travaux nécessaires aux frais des propriétaires, sans passer devant le tribunal.

Lire aussi :  L’Europe met des moyens en commun dans la lutte contre le sans-abrisme

Quelles sont les perspectives ? Le rapport rappelle que les vingt-sept pays de l’UE ont lancé à l’unanimité, en 2021, une plate-forme européenne de lutte contre le sans-abrisme, avec l’objectif de résorber celui-ci d’ici à 2030. « On peut donc espérer que les Etats, dont la France, trouvent auprès de l’UE un soutien à des politiques plus ambitieuses en la matière », indique Sarah Coupechoux. D’autre part, l’UE, qui prévoit une « vague de rénovation » énergétique des logements, « peut encore adapter sa législation de garde-fous sociaux pour protéger les ménages d’une hausse des prix et des phénomènes de gentrification », escompte la responsable de mission de la Fondation Abbé Pierre.

Des avancées attendues, car de nombreux indicateurs sont au rouge : 19,2 % de la population française est en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (un peu moins que la moyenne européenne, à 21,7 %), 5,6 % fournit un effort financier excessif pour se loger. La France est même au-dessus de la moyenne des Vingt-Sept concernant les personnes en retard de paiement de loyer ou d’hypothèque (elles sont 5,4 %, contre 3,2 % au niveau européen), et de factures d’eau ou d’énergies (elles sont 7,1 %, en hausse de 30 % en un an, contre 6,4 %), selon les données Eurostat pour l’année 2021, citées par le rapport.

« Pourtant, avec la loi Kasbarian-Bergé entrée en vigueur cet été, la France criminalise les locataires expulsés de leur logement, à contre-courant des politiques de soutien aux ménages vulnérables souhaitées par l’UE », critique Sarah Coupechoux.

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