
CERTAINES DE NOS PRÉCÉDENTES PUBLICATIONS RELATIVES À L’ « IMMIGRATION DÉCENTRALISÉE » :
IMMIGRATION (10) – DES « DÉPLACEMENTS PLANIFIÉS » DE MIGRANTS HORS D’ÎLE DE FRANCE https://metahodos.fr/2023/05/19/immigration-lexecutif-organise-un-transfert-des-migrants-d-ile-de-france-vers-les-communes-de-france/
IMMIGRATION (12) L’ÉPREUVE DES CŌTES-D’ARMOR https://metahodos.fr/2023/05/23/immigration-11-les-cotes-darmor-a-lepreuve/
MISE A JOUR 25 mai 23 : « Près de Nice, un projet de centre de rétention pour étrangers en situation irrégulière ne se fera pas »
TITRE 20 Minutes qui poursuit :
« Une structure de 100 places était « envisagée » à La Trinité, commune voisine de Nice, avait indiqué le ministre de l’Intérieur
« Ladislas Polski, le maire MRC de La Trinité, dénonçait un « projet absurde et injuste » auquel il s’opposait vivement. Il a obtenu gain de cause. Le projet d’un nouveau centre de rétention administrative (CRA) de plus de 100 places « envisagé » dans sa commune, voisine de Nice, est finalement abandonné, a annoncé Christian Estrosi à Nice-Matin.
« La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur avait expliqué dans un courrier que cette structure pour des étrangers en situation irrégulière y était « envisagée ». Gérald Darmanin, que le maire de Nice a rencontré mardi soir, « a compris que ni moi, ni mon ami Ladislas Polski n’en voulions à La Trinité, et il m’a assuré qu’il ne l’imposerait pas », a indiqué Christian Estrosi. Et de préciser : « c’est un point final à cette affaire » »
…:..,
ARTICLE 1.
JO 2024 : des migrants et des sans-abri expulsés d’Île-de-France ?
24/05/2023 Par Le HuffPost
Avant le début des Jeux olympiques de Paris, le gouvernement veut déloger des milliers de sans-abri et de migrants installés en région parisienne. Des « sas » seront créés pour les accueillir dans d’autres régions.
Avant les JO de Paris, le gouvernement prévoit de déloger des milliers de sans-abri et migrants d’Ile de France et les inciter à s’installer dans d’autres régions. (Photo : des demandeurs d’asile, originaires d’Afghanistan, cuisinent dans un camp de migrants à Pantin, banlieue nord-est de Paris, en 2022)
JO – Faire place nette dans la ville lumière. À l’approche des Jeux olympiques de Paris en 2024, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter l’Île-de-France pour d’autres régions de l’Hexagone. Leur argument ? Avec l’afflux de touristes venus assister aux festivités olympiques, il n’y aura pas assez d’hôtels pour les héberger.
De nombreux hôteliers ne souhaitent en effet plus accueillir ces publics précaires car ils attendent un afflux de clientèle lors de la Coupe du monde de rugby l’automne prochain, et surtout des JO en 2024, observait le ministre du Logement, Olivier Klein,mi-mai, à l’Assemblée nationale. Près de 5 000 chambres ont ainsi été « perdues » du faut de l’hébergement d’urgence, précisait de son côté la députée Modem, Maud Gatel.
Depuis la mi-mars, l’exécutif a donc demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Île-de-France. Qui sont les personnes concernées par ces expulsions ? Où et comment seront-elles prises en charge ? Comment réagissent les communes qui doivent les accueillir ? et les associations ? Le HuffPost fait le point sur ce dispositif qui suscite inquiétudes et interrogations.
- Qui sont les personnes qui seront délogées ?
Le dispositif concerne surtout des migrants, très nombreux en Île-de-France, qui vivent dans la rue, dans des campements, ou en hébergement d’urgence. Toutefois il ne les vise pas spécifiquement, en vertu du « principe de l’accueil inconditionnel », a précisé à l’AFP le cabinet du ministre du Logement.
- Où seront-elles accueillies ?
Les personnes invitées à partir sont censées être prises en charge pendant trois semaines dans des « sas »d’accueil hors d’Île-de-France. D’après les informations de 20 Minutes, le gouvernement prévoit d’en implanter dix, avec une capacité d’accueil de 50 places, dans dix régions françaises. Puis, ces personnes seront « orientées » dans leur nouvelle région,« vers le type d’hébergement correspondant à leur situation » (français ou étrangers, isolés ou familles…).
- Comment ont réagi les communes à cette annonce ?
Désignée par le gouvernement pour accueillir un tel centre d’accueil, la ville de Bruz, de 18 000 habitants, près de Rennes, a fait part mardi 23 mai de son mécontentement. « Nous ne sommes pas favorables à l’installation d’un tel sas sur notre commune, dans ces conditions que nous jugeons indignes », a fait savoir le maire Divers gauche Philippe Salmon. La commune doit accueillir dans ce centre 50 personnes, « en rotation toutes les trois semaines », a précisé l’édile ce mercredi matin sur BFM.
La mairie bretonne critique ainsi le choix du terrain, jouxtant une voie ferrée et « pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds », et affirme que les futurs occupants du centre d’accueil ne viendraient pas « par choix ». Lors d’une conférence de presse Philippe Salmon a en outre regretté d’avoir été « mis devant le fait accompli » après une « annonce faite hier (lundi) soir ». « On ne nous a pas concertés (sic) nous avons émis un avis défavorable à l’installation de ce sas dans notre commune », a-t-il renchéri sur BFM, comme vous pouvez l’entendre dans la séquence ci-dessous.
- Un rapport parlementaire appelle à mieux protéger les élus locaux
Depuis 2021, le gouvernement a déjà mis en place un dispositif similaire, mais centré uniquement sur les demandeurs d’asile. Selon un rapport parlementaire rendu public mardi, ce système « a fait preuve de son utilité et de son efficacité », mais un quart des personnes concernées ont refusé de quitter l’Île-de-France. Le rapport appelle aussi l’État à mieux coordonner les transferts avec les municipalités, et à mieux protéger les élus locaux.
null
Car ces transferts, rappellent les auteurs, font « l’objet d’une instrumentalisation politique ayant conduit à des menaces et des violences » envers les élus, qui ont culminé avec la récente démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins, Yannick Morrez, en Loire-Atlantique. Depuis qu’un centre d’accueil de demandeurs d’asile était en projet dans sa commune, l’édile a été victime de pressions de l’extrême droite, jusqu’à un incendie volontaire à son domicile.
- Un dispositif pour faciliter le renvoi de migrants dans leur pays ?
Pour le président de la Fédération des acteurs de la Solidarité Pascal Brice, « accueillir des gens dans de bonnes conditions un peu partout en France plutôt qu’à la rue en Île-de-France, sur le principe c’est positif. Mais est-ce qu’on s’en donne les moyens ? ».
Le problème, souligne ce responsable associatif, est qu’« il manque des places d’hébergement d’urgence » dans les régions d’accueil, ainsi qu’une« impulsion politique du ministère de l’Intérieur pour un vrai travail d’accompagnement ». Car « s’il s’agit de mettre des gens dans les bus » et de ne plus s’en occuper ensuite, « c’est de la dispersion, pas de l’accueil », selon lui.
Des associations ont également expliqué à 20 Minutes craindre que ces « mises à l’abri » ou démantèlements ne soient une manière de renvoyer dans leurs pays plus discrètement des migrants qui n’ont pas le droit de séjourner en France.
Eric Constantin, responsable de la Fondation Abbé Pierre en Île-de-France, dit douter de son côté que l’on puisse « trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines » pour sortir durablement de la précarité les personnes réorientées vers les régions. On peut par ailleurs « s’étonner de la concordance de l’arrivée des Jeux olympiques et d’un programme qui vise à envoyer les migrants en province », ajoute-t-il, se demandant si le gouvernement a voulu faire en sorte « qu’il n’y ait plus de campement avant que des millions de personnes arrivent en France ».
ARTICLE 2.
Sans-abri déplacés de l’Ile-de-France : trois questions sur le projet contesté du gouvernement et l’installation d’un centre d’accueil en Bretagne
franceinfo. 24/05/2023
Le maire de Bruz, dans l’agglomération rennaise, conteste l’installation d’un centre d’accueil temporaire sur un terrain de sa commune. Du côté de La France insoumise, on s’interroge sur le potentiel lien entre ces déplacements en régions et l’organisation des JO à Paris l’an prochain.
Le gouvernement s’était déjà vu reprocher de préparer la mobilisation de logements étudiants pour l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024. Il est désormais soupçonné de vouloir camoufler la présence de personnes sans-abri dans la capitale en organisant leur déplacement dans d’autres régions de France. Le conseil municipal de Bruz, en banlieue de Rennes (Ille-et-Vilaine), a ainsi exprimé lundi 22 mai son opposition à l’installation dans sa commune d’un centre d’accueil temporaire.
La préfecture, qui conteste tout lien avec les Jeux, présente le futur site comme un « sas » pour des personnes venues volontairement d’Ile-de-France, en vue de leur répartition dans d’autres structures de Bretagne. Des lieux similaires doivent toutefois ouvrir dans neuf autres régions. Franceinfo vous explique ce que l’on sait de ce projet et des raisons pour lesquelles il est contesté.
1 En quoi consiste le projet du gouvernement ?
Interrogé mardi sur le site envisagé à Bruz, le secrétaire général de la préfecture d’Ille-et-Vilaine a décrit un projet plus large de « solidarité nationale », destiné à remédier au manque particulièrement criant de places d’hébergement d’urgence en Ile-de-France. Le gouvernement a demandé « à une dizaine de préfets de région de créer des lieux d’accueil provisoires », a-t-il expliqué. En mars, la Direction générale des étrangers en France, qui dépend du ministère de l’Intérieur, expliquait déjà à 20 Minutesqu’un centre de ce type ouvrirait dans chaque région de France métropolitaine, à l’exception de l’Ile-de-France, des Hauts-de-France et de la Corse, soit dix centres au total.
Ces lieux accueilleront, sur la base du volontariat, des personnes venues d’Ile-de-France et vivant dans la rue ou en hébergement d’urgence, a expliqué à l’AFP le cabinet du ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein. Si ce dispositif concerne majoritairement des migrants, il ne les vise pas spécifiquement et sera ouvert à tous les profils. Les résidents seront pris en charge pendant trois semaines dans ces « sas » avant d’être « orientées », dans leur nouvelle région, « vers le type d’hébergement correspondant à leur situation ».
Leur séjour doit permettre d’évaluer leur« situation sociale et administrative », a précisé Olivier Klein mercredi sur franceinfo. Il permettra par exemple de déterminer quelles personnes peuvent bénéficier du statut de demandeur d’asile et être hébergées dans les centres qui leur sont destinés. Ces personnes seront « beaucoup mieux accompagnées dans ces lieux en province qu’elles peuvent l’être en Ile-de-France », estime le ministre.
Des associations s’interrogent malgré tout sur la réalité des solutions d’hébergement, y compris loin de Paris. « Ce que l’on sait, sur Rennes Métropole, c’est que c’est complètement saturé », a alerté mardi auprès de France 3 Jean-François Durand, président de l’association Accueil réfugiés Bruz, reconnaissant ne pas connaître la situation dans le reste de la région bretonne.
La mise en place de cet accueil de personnes sans-abri venus d’Ile-de-France est la déclinaison à un public plus large d’une initiative déjà mise en place depuis 2021 concernant plus spécifiquement les demandeurs d’asile. On ignore pour l’instant la liste complète des villes qui accueilleront ces nouveaux « sas ». Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre, a affirmé mercredi sur franceinfo avoir eu des « échos » d’un projet similaire dans la métropole de Strasbourg.
2 Pourquoi fait-il des vagues en Bretagne ?
A Bruz, c’est l’opposition locale qui a mis un coup de projecteur sur ce plan gouvernemental. Philippe Salmon, maire DVG de la commune bretonne, dit avoir été prévenu par la préfecture de l’installation prochaine de ce centre d’accueil, sans concertation préalable. « On est mis devant le fait accompli », déplore-t-il auprès de France Bleu. Lundi, le conseil municipal a émis un avis défavorable, mais la préfecture n’est pas obligée d’en tenir compte, car le terrain appartient à la SNCF.
Outre la manière, l’élu s’inquiète du site choisi, situé à proximité d’une voie de chemin de fer et pollué, selon lui, par des hydrocarbures et des métaux lourds. La préfecture répond que le lieu sera clos pour empêcher l’accès aux rails, et qu’elle suivra les recommandations de l’Agence régionale de santé (ARS) concernant le risque de pollution, notamment en surélevant les logements. La préfecture affirme par ailleurs à Ouest-France que l’étude évoquée par le maire est « un peu ancienne et pas complètement documentée ».
Le maire souligne de son côté que Bruz met déjà à disposition d’une association 22 logements destinés à des ressortissants étrangers en attente de régularisation. Philippe Salmon assure ne pas avoir d’opposition de principe à l’accueil d’autres sans-abri, quelle que soit leur nationalité. « On s’inquiète aussi pour notre sécurité, si ça se passe mal, même s’il n’y a aucune raison », avance-t-il cependant auprès de France Bleu, faisant référence à « ce qui s’est passé à Callac(Côtes-d’Armor) et Saint-Brevin (Loire-Atlantique)« , où des élus ont été menacés de mort, sur fond de mobilisations attisées par l’extrême droite contre des projets de centre d’accueil de demandeurs d’asile. Si le centre de Bruz voit le jour, il sera surveillé en permanence par des vigiles, affirme la préfecture à Ouest-France.
3 Y a-t-il un lien entre ce projet et les Jeux olympiques ?
Trois députées de La France insoumise, Nadège Abomangoli, Clémence Guettéet Clémentine Autain, ont accusé sur Twitter le gouvernement de créer ces « sas » pour éloigner de Paris les sans-abri, notamment migrants, en amont de l’organisation des Jeux olympiques, en août 2024. Une hypothèse également soulevée par des associations et par le maire de Bruz, qui pointe aussi la concordance avec la Coupe du monde de rugby organisée en France en septembre et octobre prochains (dont les matchs se répartiront cependant dans neuf villes du territoire).
« J’espère me tromper, mais puisqu’on nous annonce que ce sas devrait disparaître fin 2024, début 2025, c’est étonnant, non ? », s’interroge Philippe Salmon auprès de Ouest-France. « Personne ne prend prétexte d’un évènement sportif pour régler un problème humanitaire », répond sur franceinfo le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, qui assure que le projet a pour seul objectif de remédier aux difficultés d’accompagnement des personnes sans-abri en Ile-de-France.
Une situation qui est cependant aggravée par les échéances sportives, affirme sur franceinfo Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre. Selon lui, « des milliers » de chambres d’hôtel servant à loger des personnes sans-abri, notamment depuis la pandémie de Covid-19, sont aujourd’hui « reprises par les hôteliers » pour réaliser des travaux en préparation des Jeux olympiques, ou profiter dès maintenant du retour des touristes dans la capitale.