
TotalEnergies enregistre en 2023 le meilleur bénéfice de son histoire, les actionnaires gâtés
Malgré un contexte moins porteur pour les cours du gaz et du pétrole, le géant pétrolier a encore encaissé des superprofits record : 19,8 milliards d’euros, en hausse de 4%. De quoi relancer la polémique sur ses superprofits « climaticides », malgré une lente diversification dans les renouvelables.
Serait-ce une assurance plus grande, ou la distance géographique ? Pour la présentation des résultats annuels de TotalEnergies, son PDG qui a pris la parole depuis Londres a choisi de tomber la veste et de s’exprimer en bras de chemise. Il est vrai que le boss du groupe présent dans le pétrole, le gaz et – transition oblige – les énergies renouvelables, a de quoi être décontracté.
Pour l’année 2023, ses bénéfices atteignent 19,8 milliards d’euros, soit 4% de mieux qu’en 2022. Patrick Pouyanné ne boude pas son plaisir : «Nous avons une rentabilité élevée de l’ordre de 20% et c’est la meilleure des majors» (les grandes entreprises mondiales du secteur : ExxonMobil, Shell, BP…). Et pour cause : Total a pu profiter d’un baril qui s’est négocié en moyenne à 80 dollars l’an dernier.
En outre, contrairement à 2022, l’entreprise n’a pas eu à passer une énorme provision de 15 milliards afin de prendre en compte son désengagement de Russie. En 2023, son chiffre d’affaires a néanmoins reculé, à 237 milliards de dollars, contre 281 milliards. La faute à un contexte moins irrationnel pour les cours du gaz et du pétrole, qui sont un peu retombés l’an dernier après la folle flambée déclenchée par l’invasion russe en Ukraine, le marché s’étant adapté a …
METAHODOS A RÉGULIÈREMENT TRAITÉ DE LA QUESTION DU REFUS FRANÇAIS DE TAXER LES SUR PROFITS :
EXEMPLES
https://metahodos.fr/2023/03/08/superprofits-et-petits-salaires/
metahodos.frhttps://metahodos.fr › 2023/07/25SURPROFITS : « UN RAPPORT POUR RIEN ? ». 25 juil. 2023 — SURPROFITS, SUITE : LE PR S’ÉTONNE DU RACHAT D’ACTIONS – VERS UNE TAXATION …
metahodos.frhttps://metahodos.fr › 2022/09/09QU’EST CE QU’UN SURPROFIT ? LA FRANCE ISOLÉE DOIT CLARIFIER … 9 sept. 2022 — https://metahodos.fr/2022/09/06/surprofits-suite-la-presidente-de-lassemblee-sinvite-au-debat/. SUPER-
1. ARTICLE : TotalEnergies fait un bénéfice record en pleine crise climatique, et suscite l’indignation de la gauche et des ONG
07/02/2024 Par Le HuffPost
Le géant pétro-gazier a dégagé en 2023 un bénéfice net de près de 20 milliards d’euros, grâce à la « croissance des hydrocarbures », selon son patron, Patrick Pouyanné.
Patrick Pouyanné a annoncé le mercredi 7 février que son entreprise TotalEnergies a dégagé en 2023 un bénéfice net de près de 20 milliards d’euros.
Total s’« engraisse » sur « le dos du climat et des gens ». Alors que les scientifiques du monde entier appellent à sortir au plus vite d’un modèle basé sur les énergies fossiles, le géant pétro-gazier TotalEnergies a dégagé en 2023 un bénéfice net de 21,4 milliards de dollars, soit 19,8 milliards d’euros. Ce nouveau record, après un résultat déjà historique pour Total en 2022, a suscité l’ire des ONG et de la gauche française.
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La 4e major mondiale a ainsi amélioré son bénéfice net de 4 % par rapport à 2022, grâce à la « croissance des hydrocarbures, en particulier du gaz naturel liquéfié (GNL) et de l’électricité », a souligné ce mercredi 7 février son PDG Patrick Pouyannédans le communiqué des résultats de l’entreprise. Le GNL, contrairement à ce qu’affirme Total dans ses publicités, n’est pas « propre ». C’est une énergie fossile, composée à 90 % de méthane, un gaz qui réchauffe l’atmosphère 83 fois plus que le CO2.
« Record de chaleur, record de foutage de gueule »
Face à ces profits indécents, les premières à réagir ont bien évidemment été les ONG environnementales. « 100 ans et la politique climaticide de TotalEnergies n’a pas pris une ride », a tancé sur X (Twitter) Sarah Fayolle, chargée de campagne chez Greenpeace France. Avant d’asséner : « Cette entreprise contribue activement et sciemment à notre sortie de route climatique ».
« 7,1 % d’augmentation du dividende par action… en exploitant et vendant des énergies fossiles qui détruisent nos conditions de vie. On marche sur la tête ! », a, quant à elle, critiqué Anne Bringault, directrice des Programmes au Réseau action climat.
« Record de chaleur dans le monde, record de bénéfices et de foutage de gueule pour TotalEnergies, qui affirme œuvrer pour la transition énergétique tout en ayant des projets pétrogaziers dans 53 pays », s’est également insurgée l’organisation altermondialiste Attac France.
« Exproprier Total »
Des politiques aussi, surtout chez les écologistes et la gauche, ont exprimé leur ressentiment. À l’instar de l’eurodéputée écologiste et tête de liste EELV des prochaines européennes, Marie Toussaint qui a écrit sur son compte X : « Il est temps de réagir face aux géants des fossiles qui tirent profit de détruire le monde ! Arrêtons-les ! » « C’est cette spirale infernale, cynique et irresponsable qu’il faut casser », appuie, de son côté, le sénateur écologiste Yannick Jadot.
La gauche dénonce également l’image que de tels bénéfices renvoient en pleine crise énergétique, alors « que les factures d’électricité des Français explosent, [que] le prix à la pompe ne baisse pas », souligne Thomas Portes. Et le député LFI de Seine-Saint-Denis ajoute : « Le peuple souffre, les multinationales se gavent. »
« Quand je vois ça, je pense aux travailleurs, qui comptent chaque euro. Je pense à ceux qui se chauffent à 15-16 degrés (…) Je pense aux petits agriculteurs qui se retrouvent asphyxiés car les charges de l’énergie ont bondi », abonde Nathalie Artaud, porte-parole du parti d’extrême gauche Lutte Ouvrière. Sur BFMTV, elle appelle à « réquisitionner les superprofits » et à « exproprier Total », comme vous pouvez l’entendre dans la séquence ci-dessous.
TotalEnergies est régulièrement visé pour ses projets pétroliers et gaziers jugés « climaticides » par les associations écologistes, mais aussi par des scientifiques du Giec. Une dizaine d’associations a notamment porté plainte contre son projet d’oléoduc géant « Eacop » en Afrique de l’Est.
2. ARTICLE : 20 milliards d’euros de bénéfices : pourquoi TotalEnergies et Patrick Pouyanné se gavent autant
TotalEnergies a réalisé 19,8 milliards d’euros de bénéfices en 2023, a annoncé le géant pétrolier français ce 7 février. En dépit d’investissements dans le renouvelable, la multinationale a notamment misé sur le gaz naturel liquéfié, qui lui a permis de maintenir une bonne santé économique.
Il n’y a plus autant de foie gras qu’à Noël dans les rayons des supermarchés, mais le gavage continue. TotalEnergies a dégagé en 2023 un bénéfice net de 21,4 milliards de dollars (19,8 milliards d’euros), un nouveau record après son résultat historique de l’année hors norme 2022. Malgré un contexte déprimé pour les prix du gaz et du pétrole, la quatrième major mondiale a amélioré son bénéfice net de 4 % par rapport à 2022, grâce à la « croissance des hydrocarbures, en particulier du gaz naturel liquéfié (GNL) et de l’électricité », a souligné le 7 février son PDG, Patrick Pouyanné, dans le communiqué des résultats de l’entreprise.
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Ce bilan est cependant en deçà des prévisions des analystes, qui attendaient entre 21 et 22 milliards d’euros de bénéfice net. Le bénéfice ajusté, l’indicateur de référence pour les investisseurs, a, lui, reculé de 36 % à 23,2 milliards de dollars, par rapport à 2022, en raison de son retrait de ses activités en Russie.
MISER SUR LE GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ
Le groupe a certes opéré une diversification dans l’électricité renouvelable. Mais il reste très critiqué pour la poursuite de ses investissements dans les énergies fossiles, néfastes pour le climat. En 2023, TotalEnergies a notamment annoncé des projets ou acquisitions en Namibie, au Suriname et au Brésil, et il s’est renforcé aux États-Unis dans le gaz liquéfié (GNL), une énergie très convoitée par l’Europe qui cherche à remplacer le gaz russe. « On est quand même durablement lié à l’importation de gaz naturel liquéfié en Europe », affirmait mi-janvier Patrick Pouyanné, à la tête du groupe qui revendique la place de troisième acteur mondial du GNL.
En septembre, le groupe s’était encore attiré les critiques en annonçant vouloir augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 à 3 % par an dans les cinq prochaines années, tandis que plusieurs pétroliers comme Enel, Shell et BP ont annoncé en 2023 une révision en baisse de certains de leurs objectifs de transition énergétique.
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Mis sous pression par les militants du climat et des droits humains, le groupe est visé par plusieurs actions judiciaires contre sa stratégie ou contre ses projets gaziers et pétroliers, dont le très controversé projet Tilenga/Eacop en Ouganda et en Tanzanie. Il soutient que ces projets sont encore nécessaires pour répondre à la demande mondiale, et fait valoir qu’il consacre aussi un tiers de ses investissements aux énergies bas carbone, notamment dans l’éolien et le solaire. TotalEnergies compte maintenir son cap de 35 GW de capacités d’électricité renouvelable en 2025, avant 100 GW en 2030, un objectif ambitieux. La publication des résultats de TotalEnergies lancera une année 2024 particulière pour le groupe, qui fête en mars ses 100 ans d’existence et devrait reconduire son PDG Patrick Pouyanné pour un quatrième mandat lors de sa prochaine assemblée générale en mai.
GÉANT DES GÉANTS PÉTROLIERS
Le groupe français fermait ce 7 février le bal des résultats annuels des majors pétrolières et gazières, dont les profits ont reflué sur fond de baisse des prix des hydrocarbures. Tout le secteur avait profité en 2022 de la flambée des prix du gaz et du pétrole, dans un marché bouleversé par la reprise économique post-pandémie et l’invasion russe de l’Ukraine. Précédant les résultats de TotalEnergies, le géant Shell a publié la semaine dernière un bénéfice divisé par plus de deux en 2023, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures. L’autre britannique, BP, et les américaines Exxon-Mobil et Chevron ont elles aussi pâti du reflux des hydrocarbures.
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Dans cet environnement baissier pour l’énergie, TotalEnergies a mieux résisté. Alors que ses milliards de profits donnent lieu chaque trimestre à des débats alimentés par les politiques et les ONG, le groupe a d’ores et déjà tenu à publier, ce 6 février, la veille de publication de ses résultats, ses « contributions et engagements » pour la France. Il a notamment annoncé qu’il débourserait « 320 millions d’euros d’impôt sur les bénéfices et taxe de solidarité sur l’électricité au titre de 2023 ». Mais le groupe, interrogé par l’AFP, n’a toutefois pas précisé quelle est la part des impôts sur ce montant.