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Monique CANTO-SPERBER: « Retrouver un langage commun entre tous les élèves »

Monique Canto-Sperber, 

Est philosophe, directrice de recherche au CNRS, Membre du comité d’éthique, ancienne directrice de l’ENS et présidente fondatrice de PSL. Elle est auteure notamment de L’oligarchie de l’excellence : les meilleures études pour le plus grand nombre (PUF) et La Fin des libertés ou comment refonder le libéralisme (Albin Michel).

Nous vous proposons des extraits de 2 émission de France Culture relatives à la liberté de penser.

Monique Canto-Sperber : « Ce retour en classe doit être l’occasion de trouver un langage commun entre tous les élèves »

LE 02/11/2020 L’INVITÉ(E) DES MATINS par Guillaume Erner FRANCE CULTURE

Comment l’idéal laïc est-il enseigné ? Est-ce que l’école résisterait mieux avec l’évolution des institutions ? Que peut la pensée libérale contre l’obscurantisme ?

C’est une rentrée des vacances de la Toussaint qui s’annonce compliquée pour les enseignants, endeuillés par le décès de leur confrère professeur d’histoire-géographie, tué par un islamiste radical après un cours sur la liberté d’expression. Dans toutes les écoles, la lettre de Jean Jaurès sera lue, en hommage à Samuel Paty. Un temps pédagogique sera consacré à la défense des valeurs de la République, de la liberté d’expression et du principe de laïcité.

L’incroyable actualité de la lettre de Jean Jaurès 

La lettre de Jaurès est très instructive : on s’adresse aux élèves de 2020 en leur citant un texte de 1888, écrit alors que la loi sur la laïcité n’avait pas encore été votée. Le contexte intellectuel et culturel était très différent : peu d’enfants accédaient à l’enseignement secondaire et encore moins au supérieur. Ce texte est actuel et profond car il atteste de la réalité de la tradition française et de la continuité de la transmission, il exprime des valeurs républicaines et est émouvant pour le respect du aux élèves. Cette lettre enseigne aux professeurs de respecter leurs élèves en étant exigent. La vocation de l’école dans une conception républicaine n’a pas changé. 

La polémique entre universalisme et relativisme est une histoire très ancienne. 

Elle se pose évidemment de manière extrêmement aiguë dans un monde multiculturel comme le nôtre. Nous vivons dans une civilisation où plusieurs cultures sont en rapport très étroit les unes avec les autres. Mais ce sont des débats très anciens : on peut en trouver l’origine en philosophie entre l’empirisme et le rationalisme. Je suis en ce qui me concerne plutôt universaliste. Néanmoins, la manière dont les débats se répercutent dans l’opinion publique est autre chose. Les universitaires qui sont à l’origine de ces débats n’en sont pas nécessairement responsables. 

Monique Canto-Sperber : « Une caricature n’est pas une thèse »

01/11/2020 France Culture

L’assassinat du professeur Samuel Paty a tragiquement remis le thème des caricatures au centre du débat public. S’appuyant sur des dessins satiriques datant de la Révolution française jusqu’à aujourd’hui, la philosophe Monique Canto-Sperber explique comment agit la caricature.Des caricatures du journal satirique Charlie Hebdo projetées sur la façade de l’Hôtel de Région à Montpellier, le 21 octobre 2020, lors d’un hommage national au professeur Samuel Paty.• Crédits : PASCAL GUYOT – Getty

En juin 2019, un mois après la publication controversée d’une caricature moquant Donald Trump et Benyamin Nétanyahou, le New York Times, l’un des quotidiens les plus lus au monde, annonçait sa décision d’arrêter la publication de dessins satiriques dans les pages de son édition internationale. Cette décision importante, abusive pour ceux qui l’assimilait à de la censure, légitime pour ceux qui jugeait le dessin antisémite, avait été l’objet de débats autour de la caricature et la liberté d’expression.

Cette année, tandis que se déroule le procès des attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo, c’est l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty survenu à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020, qui remet le thème des caricatures dans l’actualité et en fait un sujet de débat public. Dans le cadre du cours d’éducation civique sur la liberté d’expression, l’enseignant avait montré deux caricatures de Mahomet parues dans Charlie Hebdo.

Quel est le but d’une caricature : faire rire, critiquer ou offenser ? Pourquoi certaines caricatures peuvent-elles être condamnées en justice et d’autres non ? Quel contrat de lecture existe-t-il entre le dessinateur et son lectorat ? En s’appuyant sur plusieurs caricatures datant de la Révolution française jusqu’à aujourd’hui, la philosophe et directrice de recherche au CNRS Monique Canto-Sperber revient sur la tradition de la caricature, les ressorts qu’elle met en œuvre, et son rapport au blasphème.

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