
« Vers une nouvelle hausse de l’immigration en France en 2022 »
titre Marianne qui poursuit :
« Familial, économique, étudiant : tous les principaux motifs d’admission légale sur le territoire sont orientés à la hausse, tandis que le nombre de demandeurs d’asile augmente lui aussi.Le nombre de premiers titres de séjour délivrés en France n’a cessé d’augmenter depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir.
« Il atteignait 247 000 en 2017 pour culminer à près de 271 000 en 2021 (chiffre encore provisoire), selon les statistiques du ministère de l’Intérieur. Seule l’année 2020 a marqué un coup d’arrêt, en raison de la fermeture des frontières liée au Covid-19. Selon les informations de Marianne, la tendance se poursuit en 2022. Un haut fonctionnaire de l’Intérieur anticipe notamment une hausse de l’immigration familiale (arrivée de conjoints de citoyens français ou regroupement familial entre ressortissants étrangers), en raison du rattrapage du traitement des dossiers retardés par l’épidémie. »
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Immigration : le « en même temps » sans fin de Macron
Décryptage vidéo
Par Louis Hausalter Marianne Publié le 22/09/2022 Powered by Audion
La déclaration du président sur l’envoi de migrants dans les campagnes est susceptible d’alimenter le spectre du « grand remplacement » agité par Zemmour. Mais tout porte à croire qu’elle sera peu suivie d’effets. Car sur l’immigration, Emmanuel Macron parle mais rien ne se passe.
Il a glissé ce propos dans un discours fleuve de près de deux heures devant les préfets réunis. Mais c’est peu dire que cette déclaration d’Emmanuel Macron a fait du bruit. Le 15 septembre à l’Élysée, le président de la République a évoqué les très nombreux arrivants qui engorgent les procédures de demande d’asile en France, et dont l’État ne sait pas trop quoi faire. Son idée ? « Avoir une politique profondément différente de répartition sur le territoire des femmes et des hommes qui sont en demande de titre, et y compris de celles et ceux qui les ont reçues. »
Macron voit « une formidable opportunité »car « les années qui viennent seront des années de transition démographique » dans « les territoires ruraux ». « Si nous savons offrir de l’hébergement, de l’urgence et de l’intégration dans ces régions à des femmes et des hommes qui arrivent sur notre sol, les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, avec une concentration de problèmes économiques et sociaux »
SPECTRE DU « GRAND REMPLACEMENT »
Emmanuel Macron manie de la matière inflammable. Envoyer des immigrés repeupler les campagnes : à première vue, on ne saurait mieux alimenter le spectre du « grand remplacement » agité par Éric Zemmour et ses affidés. Certes, le président fait deux constats justes : trop d’arrivants en France s’entassent dans les mêmes communes de banlieues pauvres qui deviennent des ghettos, et le renouvellement naturel des générations se tarit, notamment en milieu rural. Lier ces deux problèmes pour en faire une solution est politiquement très risqué, mais il y a fort à parier que cette politique de peuplement ne verra pas le jour. Tout simplement parce que lorsqu’Emmanuel Macron parle d’immigration, il ne se produit pas grand-chose !
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Prenons un exemple : l’espace Schengen et le règlement de Dublin. Depuis des années, ces accords conduisent les pays européens à se renvoyer les demandeurs d’asile dont ils ne veulent pas. Le candidat Macron de 2017 prônait déjà une réforme de Schengen et de Dublin… On en est encore loin. Autre cas typique d’immobilisme : les reconduites à la frontière. En 2019, Emmanuel Macron promettait 100 % d’exécution des obligations de quitter le territoire (OQTF). Dans les faits, ce taux tourne autour de 10 %, et rien n’indique pour l’instant qu’il va s’améliorer.
QUEL MACRON FAUT-IL CROIRE ?
Certes, le président est confronté à mille blocages : les divisions de l’Europe, l’inertie de l’État, la folle complexité du droit des étrangers, l’emprise des normes européennes qui protègent le droit à la vie familiale… Mais sans doute est-il aussi victime de lui-même, c’est-à-dire de son « en même temps »permanent. Car quel Macron faut-il croire ? Celui qui saluait l’accueil massif de réfugiés par Angela Merkel en 2017 ou celui qui expliquait en deux ans plus tard qu’il fallait des « limites » et des « frontières » ?
Et aujourd’hui, le président peut-il être compris par l’opinion quand il explique à la fois qu’il veut être ferme sur les expulsions et qu’il faut encourager l’installation d’immigrés dans les campagnes ? Finalement, le plus frappant dans le propos d’Emmanuel Macron, c’est qu’il semble tenir l’immigration comme un fait sur lequel on ne peut agir, et qu’il faudrait simplement tenter d’organiser au mieux. Mais même cela semble mission impossible.
Par Louis Hausalter
LIEN VERS LA VIDEO
https://www.marianne.net/politique/macron/immigration-le-en-meme-temps-sans-fin-de-macron
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