
Les familles sont particulièrement touchées par la précarité :
75 % des parents français se sont privés de loisirs ; et 42 %, de nourriture pour « offrir de bonnes conditions de vie » à leurs enfants. Voir l’article ci contre.
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Un Français sur quatre déclare être en situation précaire, selon une étude du Secours populaire
Ne pas chauffer son logement malgré le froid ou sauter un repas alors qu’on a faim : un Français sur quatre déclare se trouver dans une situation précaire, selon un baromètre du Secours populaire publié vendredi 4 novembre.
Selon cette étude réalisée par l’institut Ipsos auprès de 6 000 individus originaires de six pays (Allemagne, France, Grèce, Italie, Pologne et Royaume-Uni), selon la méthode des quotas, 62 % des Européens ont déjà restreint leurs déplacements et 47 % ont déjà renoncé à chauffer leur logement malgré le froid en raison d’une « situation financière difficile ».
Il est également arrivé à 34 % de ces personnes d’avoir renoncé à se soigner alors qu’elles avaient un problème de santé et à 29 % d’entre elles de sauter un repas alors qu’elles avaient faim. Au total, 27 % des personnes interrogées déclarent se trouver dans une situation précaire. Dans le détail, 51 % des Grecs s’estiment fragilisés, contre 24 % des Français et 18 % des Allemands.
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Avenir difficile
« Avec l’envolée des prix, la crise énergétique et les conséquences de la guerre en Ukraine, pour beaucoup d’Européens les conditions de vie se sont détériorées en 2022 », souligne le Secours populaire, qui a soutenu près de 3,5 millions de personnes en difficulté l’an dernier en France. Plus d’un Européen sur deux (54 %) ressent ainsi la diminution de son pouvoir d’achat et la hausse des prix – les Français sont 63 %.
« Une situation d’autant plus dure qu’elle succède à deux années où les niveaux de vie avaient été marqués par le choc de la crise sanitaire », ajoute l’association. Deux Européens sur trois déclarent ne plus savoir sur quelles dépenses faire des compromis (64 %) – les Grecs sont 88 % ; les Polonais, 62 %.
Les personnes sondées ne sont pas optimistes sur leur avenir. Selon l’étude, plus d’un Européen sur deux craint de basculer dans la précarité (55 %) – l’angoisse est moins présente pour les Français, mais elle reste très importante (42 %).
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Les familles particulièrement touchées
Les familles sont avant tout touchées par la précarité et la hausse des prix : près d’un parent sur deux a déjà renoncé au départ de son enfant en vacances ou à son inscription à une activité extrascolaire, et 33 % disent qu’ils ne sont pas toujours en mesure de donner à leur enfant une alimentation variée.
Enfin, 76 % des parents européens se sont privés de loisirs (75 % en France) et 48 % de nourriture (42 % en France) pour « offrir de bonnes conditions de vie » à leurs enfants, relève le sondage.
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