
Au moment où le film « Tirailleurs » d’Omar Sy sort sur les écrans, retour sur l’ouvrage « Histoire globale de la France coloniale » avec son co-directeur Pascal Blanchard.
ARTICLE
« Dans la guerre des mémoires, l’histoire doit retrouver sa place »
Propos recueillis par Malick Diawara. Publié le 04/01/2023 LE POINT
Les relations entre la France et l’Afrique subissent bien des soubresauts en ces temps incertains. En cause, des cicatrices, des blessures, des frustrations, des rancunes et des nostalgies, nourries par un passé commun qui n’a pas toujours été un long fleuve tranquille.
Près de 60 ans après les indépendances, en France comme en Afrique, le regard à poser sur la période coloniale fait l’objet de débats pas toujours des plus sereins. Qu’en retenir d’essentiel ? En quoi est-il important de s’en imprégner pour mieux se comprendre et construire un avenir commun ? En quoi et pourquoi le présent en est-il quelque part l’écho ?
Autant de questions qui travaillent nos sociétés contemporaines très marquées par les brassages de populations venues d’horizons divers et qui, à un moment ou à un autre, ont écrit un chapitre important d’une histoire commune bien qu’à plusieurs branches.
L’ouvrage Histoire globale de la France coloniale paru chez Philippe Rey et codirigé par Nicolas Bancel, Sandrine Lemaire, Dominic Thomas et Pascal Blanchard livre un ensemble d’informations qui aident à avoir des réponses, même parfois partielles, à ces questions.
Pour aller plus loin, Pascal Blanchard*, historien, chercheur-associé au Centre de recherche d’histoire internationale et d’études politiques de la mondialisation (CRHIM) à l’université de Lausanne (UNIL) et codirecteur du Groupe de recherche Achac (Paris), a accepté de répondre aux questions du Point Afrique.
Le Point Afrique : Quelle réflexion a prévalu qui a rendu nécessaire de concevoir et publier cet ouvrage sur l’« Histoire globale de la France coloniale » ?
Pascal Blanchard : Depuis des années, une demande forte de connaissance de l’histoire coloniale émerge chez un large public, et notamment auprès des jeunes qui veulent découvrir ou redécouvrir ce passé dans toutes ses dimensions. Mais beaucoup pensaient, aussi, que les historiens n’avaient « pas assez travaillé » ce passé colonial ces dernières années. Qu’il y avait encore des tabous, des silences, des refus de voir. En fait, beaucoup de travaux étaient méconnus ou pas assez diffusés. Il fallait les rassembler dans un livre. C’est désormais chose faite.
Depuis le début des années 1990, la « question coloniale », englobant l’esclavage, la colonisation et leurs conséquences contemporaines, est devenue en France – mais aussi dans la plupart des pays d’Europe occidentale et aux États-Unis, en Inde, au Japon, au Canada et en Amérique du Sud – hautement polémique. Cette configuration se caractérise par la polarisation des positions face à cette question. Il est donc nécessaire de poser un regard à 360 degrés sur ce passé et sur le temps long : depuis la fin du « Premier empire colonial » sous l’Ancien Régime (1763) jusqu’aux décolonisations et aux mémoires dans le présent au XXIe siècle. Il faut sortir des silences. Un regard qui aborde tous les grands enjeux, toutes les questions, toutes les époques.
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L’un des révélateurs de cette configuration se mesure aujourd’hui à la multiplication des destructions de nombreux statues et monuments dans l’espace public, mais aussi par une demande de mémoire et d’histoire de moult « communautés » réclamant des espaces de « mémorisation », des musées, mais aussi de nouveaux monuments pour rendre hommage à ceux et celles qui ont combattu la colonisation ou ceux — à l’opposé — qui ont été les « bâtisseurs d’empire » ou des militants de l’Algérie française. Nous sommes au cœur du « choc des mémoires ». Dans la guerre des mémoires, dans cette guerre des mémoires, l’histoire doit retrouver sa place.
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C’est dans ce contexte qu’est né ce livre ?
Oui, tout à fait. Dès lors est née cette idée de publier de nouveau les meilleures études et articles publiés depuis un quart de siècle (au total 110 textes), de regrouper les meilleurs spécialistes européens, africains mais aussi ceux qui travaillent aux États-Unis (une centaine d’auteurs/autrices au total) et de proposer sur 250 ans d’histoire, depuis le milieu du XVIIIe siècle, un récit global et riche pour les lecteurs. C’est un récit riche sur l’histoire coloniale, la culture coloniale et les décolonisations, les héritages de ce passé dans le présent aussi. Mais ce livre n’est ni un dictionnaire ni une encyclopédie, il cherche à donner un aperçu de la densité des dynamiques historiques à l’œuvre sur toute la période coloniale et postcoloniale, et de la variété des recherches et de la qualité des études des dernières décennies. En parcourant cette centaine d’articles, le lecteur pourra mieux comprendre cette histoire, envisager sa pluralité, son caractère parfois ambigu et les nombreuses connexions qui la relient à l’histoire contemporaine du monde. Au final, nous souhaitons proposer une somme autorisant à dépasser les caricatures et les diverses instrumentalisations de l’histoire coloniale pour revenir à l’essentiel : la connaissance, le savoir, la pluralité des approches et des regards sur toutes les aires géographiques.
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Comment cet ouvrage a-t-il été reçu ?
Ce livre de près de 800 pages est sorti début novembre et a eu un écho incroyable. Nous avons organisé le 3 novembre, jour de la sortie du livre, un grand colloque au Musée de l’Homme qui a montré l’écho auprès du public et surtout la diversité des enjeux et des questionnements. Depuis, c’est plus d’une vingtaine de conférences et de signatures dans toute la France autour du livre que nous avons organisées. Chaque fois, les attentes sont très fortes, comme les débats. Le public répond présent.
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Nous le constatons, soixante ans après la grande vague des décolonisations s’engage dans la société française une nouvelle dynamique de réflexion sur l’histoire coloniale de la France — particulièrement la période qui va de la Révolution française aux derniers référendums en Nouvelle-Calédonie — et rend d’autant plus nécessaire la lecture ou la relecture des travaux des chercheurs et des historiens qui, depuis plus d’un quart de siècle, ont rendu lisible ce passé, en multipliant les approches, les questionnements, les recherches, les fonds d’archives, les problématiques et en renouvelant en profondeur le regard sur ces deux siècles et demi d’histoire. Le temps présent souhaite comprendre cette histoire et la connaître ; le silence des autorités publiques (absence d’un musée sur la colonisation par exemple) devient de plus en plus inacceptable… Nous n’acceptons plus le silence, les manipulations de ce passé, les nostalgies et, depuis des années, les historiens y ont travaillé.
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Le temps des colonies n’est plus. Celui des mémoires qui emplit ce premier quart du XXIe siècle, et dans cette perspective le travail des historiens/historiennes, est essentiel car il ne peut y avoir de « reconnaissance » sans connaissance. Cela est très sensible lorsque nous échangeons avec le public présent lors de nos conférences. À titre d’exemple, celle autour du livre au « Rendez-vous de l’Histoire de Blois » où étaient présents Alain Mabanckou, Sandrine Lemaire et Erik Orsenna, les échanges et les questions du public… ont montré en quoi ces enjeux sont encore forts dans le présent. À la fin de l’année 2022, nous avons été aux Antilles et aux États-Unis autour du livre. Les déplacements dans l’Hexagone vont reprendre dès mi-janvier avec une vingtaine de dates et des déplacements sont programmés jusqu’à mi-avril, avec début mars le festival Atlantide. Les mots du monde à Nantes, et au mois de mai 2023 le festival Étonnants voyageurs à Saint-Malo.
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Quels sont les axes essentiels au cœur de cet ouvrage ?
Ce livre, sans être une réponse à ce contexte intellectuel et politique exacerbé, doit cependant permettre à chacun de mieux comprendre ce que fut la période coloniale pour la France et comment la colonisation a profondément transformé non seulement les pays colonisés, mais aussi la France et ce, dans tous les domaines. Il fallait donc appréhender tous les grands sujets. Mais nous avons dû choisir, sélectionner, retenir, équilibrer et, après une première sélection de 300 textes, en retenir une centaine pour ce volume, avec cette ligne directrice pour les directeurs et directrices de publication et les Éditions Philippe Rey de sélectionner au final des articles qui avaient à chaque époque ouvert de nouveaux champs, questionnés autrement le passé colonial, proposer des analyses très diverses et même parfois issues d’écoles de pensées ou de démarches méthodologiques fort différentes.
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Ce livre est au final construit selon cinq grands ensembles chronologiques.
Le premier ensemble débute en 1763, soit à la fin du Premier empire colonial, et s’achève à la fin du XIXe siècle. Cette partie est notamment marquée par l’esclavage, aboli en 1794 par la Révolution et rétabli en 1802 par Napoléon Bonaparte, lequel va poursuivre une politique d’expansion européenne et ultramarine. Avec la conquête de l’Algérie en 1830 se met progressivement en place une idéologie coloniale dite « moderne » et qui va se développer sur le continent africain, s’exprimant notamment dans la formation d’un lobby colonial et la présence de pavillons coloniaux dans les expositions universelles. Après l’Algérie, le début de la conquête de l’Indochine annonce la période suivante, marquée par une expansion territoriale à outrance jusqu’à l’établissement du protectorat français en Tunisie et la pénétration du continent africain.
La seconde partie s’étend de la fin du XIXesiècle jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, période marquée par la progression spectaculaire des conquêtes coloniales en Afrique noire et au Maghreb, les frontières de l’Empire se stabilisant en 1911 avec l’achèvement de la conquête du Maroc. Dans le champ intellectuel et académique, la science des « races » s’impose, touchant toutes les disciplines dont la médecine.
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La troisième partie commence avant la Grande Guerre. L’entre-deux-guerres voit l’affirmation des premières élites colonisées dans les colonies et en métropole, ferment de l’anticolonialisme, alors que les conflits coloniaux se succèdent sous le cartel des gauches, les gouvernements successifs développent l’organisation de la propagande coloniale. De fait, l’entre-deux-guerres constitue un apogée de l’idée coloniale en France, marqué par le centenaire de l’Algérie en 1930, l’Exposition coloniale de Vincennes en 1931.
La quatrième partie commence avec la Seconde Guerre mondiale. Après la victoire, alors que les mandats français au Levant engagent un premier processus de décolonisation et que l’empire connaît des répressions en Algérie, en Syrie, à Madagascar et en Syrie, d’importantes réformes politiques sont promulguées. C’est dans ce contexte de réformes globales de l’empire que débute la guerre d’Indochine, ouvrant la période des décolonisations. En effet, en Algérie, la fracture se dessine après les émeutes dans le Constantinois, fracture qui ne cessera de s’approfondir jusqu’aux événements de novembre 1954, marquant le début de la guerre d’Algérie. Alors que les débats sur la colonisation s’enflamment en métropole, la décolonisation de l’Algérie et des pays d’Afrique subsaharienne vient les clore, ouvrant sur une période postcoloniale.
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La cinquième et dernière partie aborde les traces, héritages et mémoires de la colonisation et de ses implications dans le présent, tout d’abord en explorant la politique postcoloniale de la France dans son « pré-carré » africain, en termes de muséographie et à travers l’entreprise de la francophonie, puis en se focalisant sur le poids de la colonisation dans l’immigration. Dans la culture, la colonisation continue de peser dans les univers de la chanson, du cinéma et de la littérature.
C’est donc un voyage sur le temps long qui est proposé aux lecteurs.
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Quels points d’ancrage symbolisent ce qu’a été l’aventure coloniale française et ses spécificités ?
En premier lieu la longue durée, entre l’Ancien Régime et les derniers débats (et référendums) en Nouvelle-Calédonie, c’est une longue histoire, qui traverse presque cinq siècles d’histoire. En second lieu, l’incroyable diversité des pays concernés et notamment la place centrale du continent africain. En troisième lieu, la « continuité » au regard de l’histoire des immigrations et les enjeux contemporains en termes de relations politiques. Enfin, l’impact de cette histoire dans le présent car elle reste le dernier grand tabou de l’histoire de France au XXe siècle. Il faut aussi noter que cette histoire ne se limite pas à l’histoire d’une présence outre-mer, c’est aussi une histoire symbolique, politique, d’imaginaires, de racisme, de lois, de culture, de propagande, de statut juridique, de domination économique ou sur les corps, c’est une histoire à 360 degrés.
Où s’arrête la France coloniale et où commence la France postcoloniale ?
Cette question pourrait faire longuement débat, il y a certes un moment de basculement dans les années 1970 avec les indépendances à Djibouti et aux Comores, puis les toutes dernières décolonisations aux Nouvelles-Hébrides (en 1980), mais le temps colonial et le temps postcolonial se superposent pendant plusieurs décennies.
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Du fait de la diversité de sa population accentuée par l’immigration, la France est au milieu du gué dans l’appréhension de tous les pans de son Histoire. Qu’est-ce qui pourrait en faire une force ?
Votre question induit que l’on aurait été capables de digérer ce passé depuis les décolonisations en France. Ce n’est pas encore le cas… en France.
En France, comme nous l’écrivons dans l’introduction de cet ouvrage, « la question demeure brûlante, car elle parle à des millions de Français et reste un marqueur politique fort concernant la manière dont on pense l’Histoire de France, dont on regarde la République et décrypte le présent. Revenir simplement à la connaissance, comme le propose cet ouvrage, nous semble être la meilleure démarche pour dépasser ces postures idéologiques, mieux comprendre la « rencontre coloniale », marquée certes par la domination et la violence, mais aussi par les échanges culturels asymétriques, les ambiguïtés, la complexité et engager un processus de reconnaissance. »
De fait, l’histoire coloniale a bouleversé le monde et c’est à chacun de prendre la mesure de ces bouleversements et d’en tirer ses propres conclusions. Il est donc nécessaire de prendre en compte cette histoire longue pour mieux éclairer certains traits de notre contemporanéité, et en particulier d’expliquer que, dans certaines pratiques sociales, s’actualise un rapport (post)colonial, dans la mesure où nous sommes pris au piège de schémas de pensée en partie issus de la période impériale. Il faut sortir de ce piège et au contraire bâtir ensemble une histoire commune, même si chacun conserve « sa » mémoire. Regarder un film comme Tirailleurs que porte Omar Sy, c’est ainsi que nous écrivons un récit commun. C’est dans cette nouvelle dynamique que nous voulons, que nous souhaitons nous inscrire désormais malgré tous les conservatismes.
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Histoire, mémoire, imaginaire, cultures, musées, plein de mots s’entrechoquent dans la galaxie de la colonisation et de ses restes dans notre société actuelle. Comment les conjuguer ?
Ce livre est proposé à un moment majeur de notre rapport à ce passé. Nous sommes à la fin du cycle, celui du 60e anniversaire des indépendances en Algérie (1962-2022) et du processus de décolonisations (1960) en Afrique subsaharienne. C’est aussi un moment majeur avec les deux commissions qui ont du mal à se mettre en place depuis quelques mois : celle sur la guerre d’Algérie sous la direction de Benjamin Stora – qui propose la postface du présent ouvrage – et celle sur la guerre du Cameroun initiée par Achille Mbembe – également auteur d’une contribution dans la cinquième partie de l’ouvrage – qui doivent regarder en face ces passés et surtout proposer du concret.
Il est temps que la France engage un travail de mémoire en profondeur et bien au-delà de ces deux commissions, au moment où le débat s’engage désormais sur la création d’un musée d’histoire coloniale (et bien au-delà du musée prévu à Montpellier sur l’Algérie) pour enfin faire de ce passé un « passé commun », alors que beaucoup de pays européens s’engagent sur cette prise de conscience (en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas…), la France doit sortir du temps des commissions pour entrer dans le temps des musées et des récits partagés. Ce n’est pas simple, en effet, les blocages politiques sont nombreux, mais c’est essentiel. La littérature, le cinéma, le théâtre, la musique et les arts investissent ce passé et ses mémoires de manière désormais massive, il est temps que les pouvoirs publics bâtissent ce musée d’histoire coloniale. Un musée qui doit accompagner la politique de retour des biens pillés lors de la colonisation, qui doit regarder en face toutes les faces sombres de ce passé, mais qui doit aussi offrir des moyens pour la recherche entre l’Europe et l’Afrique pour s’inscrire dans une dynamique forte. La France ne peut plus reculer, il est plus que temps…
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Quelle lecture peut-on faire de la société française actuelle mais aussi du sentiment qui prévaut dans les ex-colonies à l’endroit de la France et de cette Histoire ?
On le voit, le choix de refuser depuis 60 ans de regarder ce passé en face en France nous conduit aujourd’hui à une impasse… en Afrique ou aux Antilles par exemple. Le passé colonial ne résume pas tout de la relation actuelle de la France avec l’Afrique, mais il demeure comme un point central d’une forme de ressentiment sans fin. Notre génération — en Europe, en Afrique, aux États-Unis et ailleurs — doit être capable de sortir de ce piège des mémoires et ce livre souhaite, à sa manière, répondre à ces enjeux dans le présent. Le passé hante le présent et nous devons arrêter de fuir nos responsabilités.
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* Pascal Blanchard a publié ou co-dirigé une soixantaine d’ouvrages, notamment Colonisation & propagande. Le pouvoir de l’image, Le Cherche midi, 2022. Commissaire d’expositions, notamment sur Zoos humains, AfricaMuseum Bruxelles, 2022, il est également auteur-réalisateur de documentaires, notamment Décolonisations. Du sang et des larmes, France 2, 2020.