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Du consentement des asservis: malencontreuse modernité de l’essai de La Servitude Volontaire

PRÉSENTATION

Mise à jour de la présentation 16 h

Comment la servitude peut-elle être volontaire?

Comment peut-on avoir le désir de se soumettre? Autant vouloir ne plus vouloir, ou réclamer librement de porter des chaines aux pieds. Pourtant, c’est comme ça que ça marche: telle est l’étrange et imparable leçon du discours de la servitude volontaire.

Telle est l’étrange et imparable leçon du discours de la servitude volontaire.

Un texte construit, scintillant, paradoxal, écrit par Etienne de la Boétie à 16 ans en 1576 

Texte bref, parfaitement construit, scintillant, paradoxal, le Discours de la servitude volontaire d’Etienne de la Boétie est un mode d’emploi pour ne pas être dupe du pouvoir, car ce n’est pas en luttant contre la tyrannie qu’on parvient à l’abattre, mais en comprenant ses mécanismes qu’on parvient à ne pas la subir, ni la désirer.

Réquisitoire contre l’absolutisme et interrogation sur la légitimité des autorités

Ce texte est un court réquisitoire contre l’absolutisme qui étonne par son érudition et par sa profondeur.

Il pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d’analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »).

Petites acceptations, compromis complaisance … en tous temps ?

La Boétie s’attache à démontrer que de petites acceptations en compromis et complaisances, la soumission en vient à s’imposer à soi tel un choix volontaire fait dès les premiers instants. La question avec laquelle il interpelle ses lecteurs touche à l’essence même de la politique : « pourquoi obéit-on ? ».

Il met en évidence les mécanismes de la mise en place des pouvoirs et interroge sur ceux de l’obéissance. Il en vient à observer qu’un homme ne peut asservir un peuple si ce peuple ne s’asservit pas d’abord lui-même par une imbrication pyramidale.

Présentation de l’article : malencontreuse actualité ?

Claudine RENAUD nous a confié le plaisir de la découverte et de la redécouverte que lui procurent ses présences en librairie.  « Le beau texte de La servitude volontaire se trouvait là dans une récente édition, alors que je recherchais les poésies d’Etienne de la Boétie ».

« Grâce à un aimable encouragement d’écriture pour Metahodos, je livre ces quelques lignes autour d’un texte qui défie le temps, les courants de pensée, et appelle à la réflexion, au questionnement».

Elle nous propose de relire La Boétie et de toucher du doigt la « malencontreuse modernité » de l’essai de La Servitude Volontaire.

ARTICLE

Du consentement des asservis : malencontreuse modernité de l’essai de La Servitude Volontaire

« C’est l’acquiescement des peuples à leur sujétion, qui découle de leur envie, de leur égoïsme, de leur convoitise, qui permet à un seul, relayé par un réseau ténu, mais fortement hiérarchisé et solidaire, d’asseoir son pouvoir avec l’assentiment de tous ».

L’amitié, la concorde, la bienveillance

La pensée de La Boétie prône, pour les sociétés humaines, ce que nous recherchons au fil des siècles, dans nos territoires, dans nos relations : les émotions d’amitié, de concorde et de bienveillance, valeurs contraires à l’indifférence à autrui, à l’ignorance, à la convoitise.

Souvent moqué, aujourd’hui encore, ce texte a parfois été renommé  « Le contre Un » (l’honneur de la liberté contre les tyrans)

Depuis plusieurs années, nos sociétés humaines connaissent de bouleversantes mutations que chacun s’essaie à qualifier souvent en des termes de grande dramaturgie, cependant un siècle nouveau se construit depuis 20 ans, une génération nous regarde.

Devant tant de constats de déclins, relire La Boétie

Dans tant  de constats de déclins énoncés – déclin citoyen – déclin civique – déclin professionnel – déclin de la pensée philosophique et sociologique – déclin du libre arbitre – déclin de l’esprit critique salvateur – relisons Etienne de la Boétie qui pose ceci: ‘’ je ne voudrais sinon entendre comment il se peut faire que tant d’hommes, tant  de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a puissance que celle qu’ils lui donnent , qui n’a pouvoir de leur nuire  sinon tant qu’ils ont vouloir de l’endurer, qui ne saurait leur faire mal aucun sinon lorsqu’ils aiment mieux le souffrir que le contredire’’.

Puisse la lecture de cet essai de quelques dizaines de pages favoriser une clairvoyance et une volonté de construire des Demain harmonieux et non belliqueux.

Réinventer le Comment

Des auteurs nombreux observent et commentent, les travaux de recherche entrepris par Metahodos invitent à nourrir une méthode, un Comment,  une approche réinitialisée  pour les sociétés, ce monde pluriel riche de nombreux atouts.

N’ayons de cesse de construire solidement des environnements, des actions nouvelles, des géographies territoriales et humaines en écoutant les aspirations exprimées depuis la fin du 20 siècle et le début du 21 -ème siècle et si possible en écartant toute méthode ‘’ du cas par cas’’, postulat irrémédiablement source d’injustice et d’iniquité.

Agréable lecture et relecture. » (éditions ARLEA – Etienne de la Boétie- La servitude volontaire, 29 Sonnets).

Claudine RENAUD  administrateur territorial HC § Conseil-accompagnement-apprentissages – ScrYptoria

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