Aller au contenu principal

Olivier DUHAMEL, homme d’influence et de pouvoir met fin à ses activités

Olivier DUHAMEL, homme d’influence et de pouvoir

Proche du Parti Socialiste et du candidat Macron, le politologue et constitutionnaliste français Olivier Duhamel, accusé d’inceste dans le livre « La Familia grande » qui paraîtra ce jeudi au Seuil, est – comme le résume l’article de France Culture que nous vous proposons ci contre –

« une figure de longue date du monde intellectuel, politique et médiatique. »

Camille Kouchner, dans La Familia grande accuse son beau-père Olivier Duhamel d’inceste sur son frère jumeau alors adolescent. Un an après Vanessa Springora et son Consentement, libère la parole sur l’indicible. Elle brise une omerta très forte pourtant elle assure que les faits étaient connus depuis longtemps par son entourage et les familles qui ont préféré se taire pour éviter tout scandale.

Le politologue est accusé de viols et d’agressions sexuelles sur son beau-fils. Le père de la victime, l’ancien ministre, Bernard Kouchner avait signé – il l’a regretté récemment – la pétition controversée lancée par Gabriel Matzneff en 1977, .lui-même défendant la possibilité d’entretenir une relation amoureuse et sexuelle avec des mineurs.

Dans le livre, l’auteur de 45 ans s’adresse directement à lui. « Je vais t’expliquer que tu aurais pu, au moins, t’excuser. Prendre conscience et t’inquiéter », déplore-t-elle avant de dévoiler le terrible message qu’il lui aurait laissé : « Je vais te rappeler que, au lieu de ça, tu m’as menacée. Message sur mon répondeur : “Je vais me suicider”.

Olivier Duhamel doit aujourd’hui faire face à un véritable séisme dans l’opinion publique

Le constitutionnaliste de 70 ans a mis fin à l’ensemble de ses fonctions. « Étant l’objet d’attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, j’y mets fin à mes fonctions », a-t-il fait savoir sur Twitter quatre jours avant la parution du livre.

Une enquête a été ouverte par le parquet pour «viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur un mineur de 15 ans. » Le parquet de Paris aurait indiqué qu’une « précédente procédure portant sur les faits ainsi dévoilés » avait été classée sans suite en 2011.

Ses interventions sur la vie publique et le fonctionnement des institutions pouvaient apparaître comme tempérées, peut peut-être du fait de ses engagements politiques. Pourtant en février 2020 il ne mâchait pas ses mots sur le locataire de l’Elysée: « dans l’ordre psychologique, une certaine mégalomanie, un narcissisme assez prononcé , un sentiment de tout est permis… »https://actu.orange.fr/societe/videos/megalo-narcissique-olivier-duhamel-ne-mache-pas-ses-mots-en-evoquant-emmanuel-macron-regardez-CNT000001a9gZe.html

Nous avons publié 3 articles concernant le politologue :

Nous avons également une publication en préparation à plusieurs mains et dont le titre envisagé est : Le mandarinat qui sert le « républicain » Macron… et détruit la République

Conseil de lecture :

« La société n’a pas envie de savoir à quel point l’inceste est répandu »

D’après la sociologue Alice Debauche, « entre 2 et 5% des adultes ont vécu des violences sexuelles incestueuses dans leur famille et leur entourage proche dans leur enfance ». Article rédigé par Yann Thompson France Télévisions . https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/affaire-olivier-duhamel/affaire-olivier-duhamel-la-societe-n-a-pas-envie-de-savoir-a-quel-point-l-inceste-est-repandu_4245479.html

ARTICLE

Olivier Duhamel, homme de réseaux et d’influence


06/01/2021 Stéphane Robert FRANCE CULTURE


C’est un grand nom du monde intellectuel, médiatique et politique qui est visé depuis ce mardi par une enquête du parquet de Paris pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans ». Beau-père de Camille Kouchner, Olivier Duhamel est accusé par celle-ci, dans un livre à paraître demain en librairie, d’agressions incestueuses imposées à son beau-fils « Victor », quand ce frère jumeau de Camille était adolescent à la fin des années 1980. Le politologue n’a pas démenti l’accusation et a indiqué sur son compte Twitter qu’en raison « d’attaques personnelles », il « met fin à (s)es fonctions » dans les institutions pour lesquelles il travaillait jusque-là.


« Il a compté et compte encore pour des générations d’étudiants »


Olivier Duhamel s’impose dans les années 80 comme un spécialiste du droit et de la constitution dans la continuité de Georges Vedel et de Maurice Duverger. Aujourd’hui encore, sa thèse sur « La Gauche et la Ve République » (Editions PUF. 1980) est une référence. En 1977, il fonde avec Philippe Ardant la revue « Pouvoirs », une revue toujours publiée aujourd’hui et dont il était encore, ce lundi 4 janvier 2021, le directeur aux côtés notamment de l’ex-Secrétaire général du gouvernement, Marc Guillaume, aujourd’hui préfet de l’Île-de-France.


Il fut, aux débuts des années 2000, un important contributeur de la Convention pour l’avenir de l’Europe dont les travaux ont préparé la rédaction du projet de Constitution européenne. Il a d’ailleurs été un ardent défenseur de cette Constitution européenne que les Français ont rejeté lors du référendum organisé en 2005.  


« Il a compté et compte encore pour des générations d’étudiants », explique un enseignant qui le connait depuis longtemps.  Son cours à Sciences Po était « l’un des plus renommés et l’un des plus suivis » et beaucoup parlent de lui, encore aujourd’hui, avec « les yeux humides et des trémolos dans la voix ». Depuis quelques années, il n’enseignait plus mais était encore très actif. Il continuait d’organiser à Sciences Po des soirées électorales. 
Il était aussi « très fier et très attaché au Prix de la photographie politique qu’il avait créé en 2017 » au sein de cette institution.  


Il est donc considéré comme une sommité. Ce qui lui a valu de devenir, en 2016, à la suite de Jean-Claude Casanova, président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), l’organisme de tutelle qui finance Sciences Po. Olivier Duhamel a annoncé lundi après-midi qu’il quittait son poste à la tête de la FNSP, mais à Sciences Po, les révélations qui accompagnent la parution prochaine du livre de Camille Kouchner (La Familia grande, Editions Le Seuil), résonnent comme un coup de tonnerre. Le directeur de Sciences Po Paris et administrateur de la FNSP, Frédéric Mion, a publié un communiqué, ce mardi matin 5 janvier, faisant état de sa « stupeur » et rappelant l’engagement de Sciences Po dans la lutte « contre les violences sexistes et sexuelles ».  


Il est d’abord « le fils de son père », Jacques Duhamel, deux fois ministre sous Georges Pompidou. 


Lui-même, Olivier, a été conseiller du président du Conseil constitutionnel de 1983 à 1995. 


Puis député européen sous les couleurs du Parti socialiste de 1997 à 2004. 


Il connaît donc bien, et depuis longtemps, les réseaux au sein desquels gravitent les décideurs. Il était d’ailleurs, jusqu’à ce lundi 4 janvier, président de l’un des clubs d’influence parisien les plus importants : « Le Siècle ».


Il en avait pris la tête le 1er janvier 2020. Parmi les membres et anciens membres de ce club, on trouve de grands noms du monde politico-économique français : Jacques Attali, Pascal Lamy, Thierry Breton, Claude Bébéar, Martine Aubry, François Bayrou, Michel Barnier… etc.  


Il était aussi membre d’un autre club prestigieux : le « Club des juristes », présidé par l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. Ce club est un cercle de réflexion d’une quarantaine d’éminentes personnalités telles que Jean Veil, François Sureau, Augustin de Romanet (PDG du groupe ADP) ou encore Antoine Frérot (PDG du groupe Veolia). Quelques heures après la médiatisation des accusations portées à l’encontre d’Olivier Duhamel, le nom, la photo et la qualité de membre du politologue avait disparu du site internet du club. 


Olivier Duhamel est aussi avocat. Il a prêté serment en 2010 et avait rejoint l’année suivante le cabinet Veil-Jourde, cabinet des fils de Simone Veil, pour y traiter des QPC, les Questions Prioritaires de Constitutionnalité. Il avait, à ce titre, co-écrit avec celui qui disait alors être son « ami », Jean Veil, l’ouvrage La parole est à l’avocat (Editions Dalloz. 2014).  


Autre signe qu’Olivier Duhamel était un homme influent et important, il était l’un des invités de la soirée organisée par Emmanuel Macron à la brasserie parisienne « la Rotonde », le 23 avril 2017, pour y célébrer sa qualification pour le second tour de l’élection présidentielle. 


Une personnalité médiatique


Son entregent et sa qualité de politologue lui ont valu d’intervenir régulièrement dans les médias depuis de nombreuses années. Il a entre autres été chroniqueur à France Culture jusqu’en 2010. 


En avril 2012, il avait usé de cet accès aux médias pour publier une tribune dans le journal Libération dans laquelle il dénonçait « les chiens » de la « machine médiatique » qui révélaient « le détail des comportements sexuels » de Dominique Strauss-Kahn et il s’en prenait à « la police des comportements » qui s’indignait de la vie sexuelle du directeur de Sciences Po, Richard Descoings, retrouvé mort quelques jours plus tôt dans sa chambre d’hôtel à New York.


Encore récemment, il continuait à commenter l’actualité politique sur Europe 1 et sur la chaîne LCI.  Ces deux médias ont annoncé mettre un terme à leur collaboration avec le politologue quelques heures après qu’il eût lui-même indiqué, sur Twitter, qu’en raison « d’attaques personnelles », il mettait un terme à ses fonctions au sein des institutions pour lesquelles il travaillait.

1 réponse »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.