
Dans Les Echos, Gaspard Koenig appelle Emmanuel Macron à respecter sa promesse
d’introduire un scrutin proportionnel pour les élections législatives de 2022.
Il souligne que, depuis le début de la Vème République, le système politique français a glissé vers un présidentialisme. Élection au suffrage universel (1962), mis en place du quinquennat (2000) et pratique « jupitérienne » du pouvoir (depuis 2017) ont contribué à cette tendance, et ce jusqu’au discrédit du régime parlementaire. Sous l’ère gaullienne, Raymond Aron s’inquiétait déjà que le peuple confie son sort à un seul homme et démissionne de son rôle de souverain.
Aux yeux de Gaspard Koenig la proportionnelle est essentielle pour permettre à chaque voix de compter.
Démocratie défaillante : « Commençons par la proportionnelle.
Elle est surtout urgente afin de raviver la démocratie en France. Depuis longtemps déjà, nos voisins européens ont adopté ce mode d’élection.
« Le présidentialisme paralyse l’action politique en confiant à une seule personne l’impossible mission d’incarner et de gouverner à la fois. »
Classée récemment première par The Economist parmi les démocraties imparfaites, la France doit revoir son mode de gouvernance. Gaspard cite trois bonnes raisons pour la mise en place du scrutin proportionnel : le respect des engagements pris, le pluralisme politique ainsi qu’une diminution des votes par défaut. Grâce à ce mode de scrutin, les électeurs peuvent voter pour ce qu’ils affectionnent (parti animaliste, patriote, libéral). Naît alors un véritable corps législatif dont les débats, coalitions et alliances seront nécessaires pour gouverner.
« La proportionnelle pourrait permettre de redécouvrir les vertus de la cohabitation et d’atténuer la personnalisation excessive du régime. »
Gaspard Koenig rappelle que la proportionnelle a déjà été introduite en 1986 et qu’elle a engendré une cohabitation. Ce clivage politique a produit plusieurs réformes ambitieuses avec par exemple, sous le gouvernement Chirac (1986-1988), la libération des prix ainsi que les privatisations et, sous le gouvernement Jospin (1997-2002), le Pacte civil de solidarité (Pacs) et les 35 heures.
Il pense qu’avec la proportionnelle la France peut expérimenter de nouveau les vertus de la cohabitation, et donc de la démocratie. La Constitution de la Vème République est suffisamment flexible pour aller en ce sens.
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