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« LA FRANCE A MAL À SA DÉMOCRATIE « 

QUELQUES CITATIONS :

“Les démocraties ont été conçues comme une réponse à la violence du monde.” David Djaïz

“En France, un malaise chronique.” Camille Bedock

“Nous avons abîmé la démocratie en remplaçant le droit par la morale.” Chantal Delsol

“Pourquoi notre capacité à changer s’est-elle grippée ? Pourquoi le train a-t-il déraillé ?” David Wengrow

« Aujourd’hui, la France est le pays d’Europe où les gens font le moins confiance à leurs partis politiques – encore moins qu’en Italie et en Grèce, où la vie politique a été abîmée par de nombreux scandales, prévient Camille Bedock. Comment une telle chose a-t-elle pu arriver ? Et pourquoi rien n’est-il fait ? Le fait est que notre démocratie assure une position confortable aux Présidents – inamovibles pendant cinq ans et protégés par un Parlement le plus souvent aux ordres – ce qui ne les incite pas aux changements d’envergure. Ils s’accommodent très bien d’un régime politique qui, objectivement, fait le bonheur d’une minorité et beaucoup de perdants. Dès qu’on évoque l’importance de réformer le système, ils agitent l’épouvantail de la IVe République et crient à l’anarchie. Pourtant, les pays dans lesquels le pouvoir est réparti de façon plus équitable – comme la Suède, l’Allemagne, la Norvège ou le Danemark – ne donnent pas l’impression de nager dans le chaos… » Jason Stanley

ARTICLE

Présidentielle : la France a mal à sa démocratie

Olivier Pascal-Moussellard Publié le 01/02/22 LE MONDE

Les Français se disent attachés à la démocratie. Mais profondément déçus par leurs élus et leurs institutions, au point qu’un quart d’entre eux accepteraient un régime plus musclé. Radioscopie d’un système en panne et d’un malaise bien enraciné.

Si c’était un titre de film, À bout de souffle ou Paysage dans le brouillard seraient parfaits. Parce qu’à huit semaines de la présidentielle, la démocratie a toujours autant de mal à respirer ; et jamais le rapport des Français avec elle n’a semblé aussi nébuleux. Fin décembre, l’institut de sondages Harris Interactive nous apprenait que 83 % d’entre eux étaient « attachés au régime démocratique ». Mais 46 % (presque un sur deux) voyaient en ce dernier « un régime qui ne fonctionne pas bien ». Un Français sur quatre serait même d’avis que « pour faire face à une crise sanitaire, un régime autoritaire serait plus efficace… », ce qui n’empêche pas 61 % des sondés de penser que notre système politique est en danger. La démocratie, ça vous dit ou pas ? Posez la question à la cantonade, tout le monde répond oui. Mais demandez qui est convaincu par notre démocratie hexagonale, celle dans laquelle nous baignons, débattons et votons… et l’enthousiasme s’effondre. Parce qu’il y a loin, de la démocratie rêvée à la démocratie vécue. Que chaque jour offre un nouvel exemple du grand écart, entre l’angélisme des ravis de la crèche républicaine et la déception flagrante des électeurs vis-à-vis de leurs élus et leurs institutions. Et que le hiatus devient embarrassant entre les autosatisfecits de l’immaculée « patrie des droits de l’homme » et son rang dans le classement mondial des démocraties : 24e !, selon le magazine britannique The Economist.

“Les démocraties ont été conçues comme une réponse à la violence du monde.” David Djaïz

La France a mal à sa démocratie. Qu’elle ne soit pas le seul pays à douter, comme le montre la prolifération des « démocraties illibérales » 1, est une maigre consolation. Peut-être, après tout, était-ce inévitable : « Les nations démocratiques sont le produit de l’ingéniosité humaine la plus raffinée, celle de l’esprit des Lumières, rappelait il y a deux ans le jeune essayiste et haut fonctionnaire David Djaïz dans son essai Slow Démocratie. Elles ont été conçues comme une réponse à la violence du monde, un moyen de le rendre vivable pour tous ». Mais « tous les ouvrages humains, même les plus imposants, même les plus solides, finissent par se défaire si l’on n’en prend pas soin, prévenait Djaïz. Un ouvrage d’art a besoin d’être entretenu. Il suppose un souci et une vigilance constants. Il en va de même pour nos nations démocratiques …»

“En France, un malaise chronique.” Camille Bedock

Nous avons manqué de vigilance, dirait-on. Certes, moins que les Étatsuniens avec Donald Trump, ou que les Hongrois et Polonais au moment d’élire Viktor Orban et Jaroslaw Kaczynski, mais quelque chose s’est cassé. Les Français sont politiquement déprimés et cette lassitude ne date pas d’hier : « Par comparaison avec d’autres démocraties, comme le Danemark et la Suisse, la déception des Français vis-à-vis de leurs élus, leur insatisfaction vis-à-vis des institutions et le sentiment général d’être mal représentés sont de sérieux symptômes d’un malaise chronique, rappelle Camille Bedock, chargée de recherches au CNRS. Or ce malaise n’a fait que s’aggraver depuis les années 1980-90. On est donc en droit de parler de crise. » Quid, alors, de cet attachement à la démocratie claironné sondage après sondage ? « Si vous demandez aux gens quel est le meilleur régime de gouvernement, ils répondront évidemment “la démocratie” – même si une petite minorité se déclare désormais favorable à un régime plus musclé. L’aspiration à une dictature reste marginale dans l’Hexagone. Ce qui ne l’est pas du tout, c’est la baisse continue de la participation aux élections intermédiaires, et de l’implication des citoyens dans la vie des partis et syndicats ! L’un des enjeux de la présidentielle sera d’ailleurs de savoir si l’élection reine  à laquelle on dit les Français si attachés — est encore capable de résister. »

“Nous avons abîmé la démocratie en remplaçant le droit par la morale.” Chantal Delsol

Invoquer la description moqueuse d’une France toujours insatisfaite, comme le fit au XIXe siècle le pamphlétaire Henri Rochefort – une France forte de « trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement » –, ne va pas suffire. D’abord, les politiques ont laissé le système dériver vers autre chose que la démocratie, vers… une morale, regrette la philosophe Chantal Delsol : « Nous avons abîmé cette démocratie en remplaçant le droit, qui devrait nous obliger, par une morale qui pose le bien et le mal comme seuls juges de toutes les décisions qui doivent être prises, y compris les décisions politiques. Cette morale est devenue une nouvelle religion et nos responsables politiques parlent comme nos évêques d’il y a cinquante ans : ils distribuent les bons et les mauvais points du haut de leur chaire dans un déluge d’anathèmes et de bons sentiments, accélérant l’étiolement d’une démocratie qui mériterait certainement mieux. » Méchants antivax que le Président « emmerde » – ce qui n’est pas une politique – dressant ainsi une partie des Français contre une autre. Coupables, forcément coupables habitants des « quartiers », contre lesquels Valérie Pécresse entend ressortir le fameux « kärcher » de Nicolas Sarkozy. Quant aux militants « woke » les plus énervés, ne confondent-ils pas combat d’idées et posture morale, quand ils distribuent blâmes et mérites aux grandes figures de l’Histoire, en rejugeant cette dernière sur des critères d’aujourd’hui ?

Aux États-Unis, l’effrayante chasse aux livres “woke”

Cette cérémonie de distribution des prix cache très mal, en fait, l’incapacité du système à traiter la principale raison du burn-out politique des Français : leur rapport malheureux avec la mondialisation : « Le capitalisme coexiste de plus en plus difficilement avec les nations démocratiques, constate David Djaïz. Le choc a d’abord été sourd. Il se fait aujourd’hui frontal, spectaculaire ». Dans ce contexte, les Trente Glorieuses « pourraient bien n’avoir été qu’une parenthèse durant laquelle les économies étaient relativement fermées, et ou presque tout se décidait et se réglait à l’intérieur des nations. […] Cette parenthèse est aujourd’hui close. Le divorce du capitalisme et de la démocratie est aujourd’hui consommé, sur fond de crise environnementale ».

Pourtant, rien ne bouge. Rien qui laisse penser qu’à la tête de l’État, on a pris note de ce divorce. Wendy Brown, professeur de sciences politiques à l’Université de Berkeley, tirait le signal d’alarme dès 2008 dans une formule ravageuse : « La démocratie jouit aujourd’hui d’une popularité sans précédent dans l’histoire, et pourtant elle n’a jamais été plus vague conceptuellement et plus substantiellement creuse. » D’où la question : « Nous sommes tous démocrates à présent. Mais que reste-t-il de la démocratie ? »

Qu’en reste-t-il en effet – mais surtout pour qui ? Toutes les radiographies électorales montrent que dans sa version hexagonale, elle réussit bien aux catégories sociales favorisées et plutôt mal aux autres. La dérive des continents entre ceux qui, économiquement, ont trouvé leur place dans le système, et ceux que ce même système ne protège plus des infortunes de la finance, a été largement documentée ces trente dernières années. Sa facture politique, aussi, de plus en plus salée : un candidat d’extrême droite qui perce au mitan des années 1980 et se qualifie au second tour en 2002 puis en 2017, deux candidats d’extrême droite en 2022… « Jusqu’ici, ça tient », protestent les esprits habiles. La vérité est pourtant que les moins fortunés ne voient plus très bien pourquoi ils défendraient une démocratie qui les a lâchés ; tandis que les mieux lotis cadenassent un système qui les a jusqu’ici épargnés – voire enrichis. Aux premiers, la tentation des extrêmes ; aux seconds, l’obsession du statu quo.

« Aujourd’hui, la France est le pays d’Europe où les gens font le moins confiance à leurs partis politiques encore moins qu’en Italie et en Grèce, où la vie politique a été abîmée par de nombreux scandales, prévient Camille Bedock. Comment une telle chose a-t-elle pu arriver ? Et pourquoi rien n’est-il fait ? Le fait est que notre démocratie assure une position confortable aux Présidents – inamovibles pendant cinq ans et protégés par un Parlement le plus souvent aux ordres – ce qui ne les incite pas aux changements d’envergure. Ils s’accommodent très bien d’un régime politique qui, objectivement, fait le bonheur d’une minorité et beaucoup de perdants. Dès qu’on évoque l’importance de réformer le système, ils agitent l’épouvantail de la IVe République et crient à l’anarchie. Pourtant, les pays dans lesquels le pouvoir est réparti de façon plus équitable – comme la Suède, l’Allemagne, la Norvège ou le Danemark – ne donnent pas l’impression de nager dans le chaos… » Jason Stanley

Est-ce ainsi que les démocraties s’enlisent ? Il y a un côté Fin de partie, de Beckett, dans cette pièce de théâtre jouée sans allant devant un public intermittent. Une angoisse sourde, comme chez Clov, le personnage principal, qui répète que « quelque chose suit son cours… », sans que l’on sache très bien quoi puisque rien ne change jamais. Même les sondages peinent à nous distraire, égrenant leurs pourcentages comme s’ils ignoraient « qu’il existe un écart majeur entre ce que l’élection représente pour les états-majors politiques, les journalistes ou les réseaux sociaux, et l’intérêt que leur portent les citoyens ordinaires », lit-on dans l’ouvrage collectif Voter par temps de crise.

“Pourquoi notre capacité à changer s’est-elle grippée ? Pourquoi le train a-t-il déraillé ?” David Wengrow

On se doute bien, pour paraphraser le Général de Gaulle, que sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « la démocratie ! La démocratie ! », ne suffira pas pour la rendre de nouveau attrayante. Il faudra faire beaucoup plus, et vite… comme on l’a toujours fait dans le passé, rappelle à brûle-pourpoint un des essais les plus inspirants du moment, Au commencement était… Ses auteurs, l’anthropologue David Graeber et l’archéologue David Wengrow, y rappellent que l’humanité n’a pas attendu l’Athènes de Périclès pour s’interroger sur la meilleure façon de vivre ensemble, de partager le pouvoir et définir le périmètre des libertés. Ils soulignent surtout que l’histoire de la vie politique n’a pas grand-chose à voir avec le récit linéaire qu’on en a fait, courant de chasseurs-cueilleurs infantiles et imprévoyants à nos États « modernes », adultes et bien organisés : « Depuis des millénaires, les hommes et les femmes se demandent comment s’adapter à leur environnement et aux situations inattendues auxquelles ils doivent faire face  modifications du climat, rencontre avec de nouvelles populations, apparition d’une nouvelle technologie, confie David Wengrow. Que l’on soit Inuits, Africains ou indiens Iroquois, qu’on ait vécu en Amazonie, en Égypte ancienne ou dans le bassin mésopotamien, peu importe : ces populations n’ont pas hésité à retoucher leur système d’organisation quand il leur semblait défectueux, et même à l’abandonner s’il leur semblait caduc ou néfaste ». La question que nous devrions nous poser, ajoute Wengrow, est de savoir « pourquoi cette capacité à changer s’est grippée, pourquoi le train a déraillé. » Et comment le remettre sur les rails.

Et si l’on cessait d’accabler les citoyens qui n’y croient plus, les jeunes qui ne votent plus, les intellos qui critiquent ? Si l’on exigeait d’abord des responsables politiques qu’ils rénovent un système à bout de souffle. D’autres pays l’ont fait. Bruyamment et sans violence, comme les Islandais en 2011, lors de leur fameuse « révolution des casseroles », qui conduira à la démission de leur gouvernement, la mise en place d’une assemblée constituante et le renoncement au sauvetage des banques qui avaient coulé le pays. L’Irlande l’a fait aussi, à l’initiative de quelques professeurs de sciences politiques inquiets devant l’ampleur de la crise de confiance des citoyens vis-à-vis de leurs dirigeants : « We the citizens » et l’Assemblée des Citoyens seront à l’origine de plusieurs amendements à la Constitution irlandaise, en particulier sur le droit à l’avortement.

Un Tribunal des droits de la nature pour juger Texaco et son “Tchernobyl amazonien”

Les bonnes idées abondent, nourries par les sciences politiques, grosses de réformes simples, rapides et efficaces pour améliorer la participation des citoyens aux processus de décisions, mais puisant aussi ailleurs, car le salut de la démocratie passera par une approche multidisciplinaire de la situation. De l’indispensable changement de mode de scrutin (voir ci-dessous notre entretien avec le mathématicien Rida Laraki) à la multiplication des « Conventions citoyennes », des expériences pour construire localement une économie circulaire à l’élaboration d’une véritable politique des territoires, de la lutte contre les inégalités au combat pour une réforme des institutions (celles qui permettront aux moins bien nantis d’être mieux représentés), les pistes sont innombrables, mais le plus souvent locales et dispersées.

Seule une impulsion nationale apportera un grand bol d’air à cette démocratie au ralenti. Il y a urgence, car elle est contestée jusque dans sa légitimité : le mois dernier, un article de la très sérieuse American Review of Political Sciences susurrait à l’oreille des (é) lecteurs que les régimes autoritaires sont tout compte fait plus efficaces, et légitimes que les démocraties lorsque la vie des citoyens est menacée – par une pandémie, par exemple… C’est exactement ce que la Chine veut entendre : « Ses dirigeants se délectent de nous faire la leçon, de souligner le manque de réactivité de nos régimes face au réchauffement climatique, aux épidémies, au terrorisme…, soupire David Djaïz. La Chine peut annoncer qu’elle atteindra l’équilibre carbone avant 2060, l’Europe ne le peut pas encore. Les démocraties doivent montrer qu’elles sont capables de relever ces défis, sinon elles seront contestées. Elles le peuvent ». Mais la nôtre doit encore prouver qu’elle respire pour que tous les Français – pas seulement une minorité d’entre eux – recommencent à y croire. Pour qu’ils s’extraient de la mer Morte dans laquelle ils baignent aujourd’hui, et retrouvent la Méditerranée où cette démocratie est née.

1 À mi-chemin entre la dictature et la démocratie, les « démocraties illibérales » – comme la Hongrie, la Russie, le Venezuela – conjuguent généralement le libéralisme politique (droit de vote et élections régulières) avec l’absence ou la restriction des libertés civiles (médias contrôlés, opposition limitée, etc.)

LE JUGEMENT MAJORITAIRE, UNE MÉTHODE DE SCRUTIN PLUS DÉMOCRATIQUE ?

Professeur à Polytechnique, le mathématicien Rida Laraki a longtemps cherché, avec son maître Michel Balinski, un modèle plus démocratique que le scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Puis il a trouvé le « jugement majoritaire », une façon de voter « qui résiste mieux aux manipulations, et aux conséquences graves de la multiplication des petits candidats lors d’une élection présidentielle ». En 2002, les candidatures de Christiane Taubira et de Jean-Pierre Chevènement avaient exclu Lionel Jospin du second tour, alors qu’il était donné favori face à Jacques Chirac comme face à Jean-Marie Le Pen. Un phénomène bien connu des mathématiciens sous le nom de « paradoxe d’Arrow ».

Avec le jugement majoritaire, déjà adopté dans plusieurs élections comme la primaire populaire il y a quelques jours, les électeurs sont appelés à porter un jugement de valeur – très bien, assez bien, bien, passable, insuffisant ou « à rejeter » – sur tous les candidats. On détermine ensuite pour chaque candidat le « jugement majoritaire », celui dans lequel il franchit la barre de 50 % des électeurs. Le vainqueur est celui qui obtient le plus grand pourcentage au-dessus de la ligne médiane. Pour Rida Laraki, ce système « offre une cartographie beaucoup plus précise et nuancée des préférences des électeurs », alors que le format actuel traite tous les suffrages comme des votes d’adhésion. Ensuite, le vote utile disparaît : « les électeurs n’ont plus à sacrifier un candidat au profit d’un autre, puisque la dispersion des votes ne devient fatale à aucun camp. » Et ça change tout : « En 2000 déjà, rappelle Laraki, le candidat favori des présidentielles américaines, Al Gore, avait perdu les élections en Floride pour 500 voix parce que le candidat vert Ralph Nader s’était présenté face à lui. Il faut se rendre compte des conséquences que cela a eues sur la marche du monde : Al Gore élu, la guerre d’Irak n’aurait jamais eu lieu, et les États-Unis se seraient lancés dans la lutte contre le réchauffement climatique avec 20 ans d’avance». Pas question pour Laraki de critiquer ceux qui gagnent avec le système actuel : «ce scrutin est “démocratique”, puisque les gens l’acceptent ». Mais on a le droit «de dire que ce système est mauvais et qu’on peut l’améliorer ». Dans une enquête OpinionWay – MieuxVoter de décembre 2021, 65 % des sondés se disaient favorables à son adoption.


À lire

Slow démocratie. Comment maîtriser la mondialisation et reprendre notre destin en main, de David Djaïz, éd. Allary, 320 p., 20,90 €.

Le Nouveau Modèle français, de David Djaïz, éd. Allary, 236 p., 19,90 €.

La Démocratie dans l’adversitésous la direction de Chantal Delsol et Giulio De Ligio, éd. du Cerf, 1 040 p., 30 €.Au commencement était… Une nouvelle histoire de l’humanité, de David Graeber et David Wengrow, traduit de l’anglais par Élise Roy, éd. Les Liens qui libèrent, 752 p., 29,99 €.

Voter par temps de crise. Portraits d’électrices et d’électeurs ordinaires, sous la direction d’Éric Agrikoliansky, Philippe Aldrin, Sandrine Lévêque, éd. PUF, 272 p., 23 €.

Démocratie, dans quel état ?, contributions de Wendy Brown, Giorgio Agamben, Alain Badiou…, éd. La Fabrique, 150 p., 13,20 €.

2 réponses »

  1. La démocratie française serait malade. C’est devenu un lieu commun de le dire et de l’écrire sur tous les tons. Et pourtant, c’est, je le crois intimement, globalement faux.
    1) Le taux de participation aux élections présidentielles s’est finalement avéré être plus élevé que prévu et supérieur de 2 points au premier tour à celui de 2002. Il est même supérieur à celui des élections qui viennent de se tenir en Australie où pourtant le vote est obligatoire. En Allemagne, aux dernières élections régionales qui viennent de se tenir en Nord Rhein Westphalen, le taux de participation n’a pas atteint 55 % (et on a pas entendu parler de crise de la démocratie).
    Ce taux de participation relativement élevé est sans doute à l’origine du score de JL Mélenchon (comme l’analyse du vote dans les quartiers populaires de Marseille l’a montré).
    2) Il s’agissait d’une élection où comme en 2002, le président sortant se représentait et où 7 des candidats (dont les 3 principaux) avaient déjà été candidats.
    3) le scrutin a eu lieu pendant les vacances scolaires. En outre, la mobilité des français à fortement augmenté (télétravail notamment) et le lieu d’inscription sur les listes électorales ne correspond plus au lieu de résidence.
    4) voter par procuration demeure compliqué : il faut se déplacer physiquement dans un commissariat : difficile pour une population vieillissante et parfois dépendante.
    5) le nombre de bulletins blancs au deuxième tour est inférieur en 2022 de plus de 1 million à 2017 (très peu relevé)
    La démocratie française est donc forte mais elle peut être renforcée.
    1) introduire une dose de proportionnelle
    2) regrouper les scrutins (législatives et présidentielles)
    3) tenir les élections en dehors des vacances scolaires
    4) permettre le vote déplacé (hors son bureau de vote).
    5) faciliter le vote par procuration : déplacement à domicile d’agents administratifs

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