
Pourquoi le Conseil national de la refondation voulu par Emmanuel Macron a déjà du plomb dans l’aile
Le Conseil national de la refondation (CNR), qui doit permettre aux acteurs politiques et à la société civile de dialoguer pour bâtir des solutions communes, doit être installé durant le mois de septembre 2022. Mais l’instance, qui fait l’objet de nombreuses critiques, pâtit déjà de défections importantes.
Ouest-France Publié le 22/07/2022
Le Conseil national de la refondation, imaginé par Emmanuel Macron pour incarner la nouvelle méthode qu’il entend employer, celle de la concertation, a décidément bien des difficultés à voir le jour.
Retard à l’allumage
Initialement prévue en juin, la création effective de cette instance, qui doit permettre aux « forces politiques, économiques, sociales, associatives, (aux) élus des territoires et à des citoyens tirés au sort »de discuter autour de sujets d’envergure, avait été repoussée à la suite du revers enregistré par la majorité aux élections législatives.
Son installation n’interviendra finalement que durant la deuxième semaine de septembre, a annoncé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, jeudi 21 juillet 2022.
Des défections importantes
Surtout, le CNR, lointain successeur de celui qui avait été créé par la Résistance, souffre déjà d’importantes défections.
Par l’entremise d’Olivier Marleix, leur chef de file à l’Assemblée, les Républicains ont déjà annoncé qu’il était pour eux « hors de question de participer à tout ça ». « Que le président de la République fasse le travail institutionnel qui doit être le sien, il est gardien des institutions, et qu’il respecte le Parlement que les Français ont désigné »,a expliqué Olivier Marleix .
Même son de cloche au Rassemblement national. Laure Lavalette, l’une des nouvelles députées du parti de Marine Le Pen, a en effet estiméque ce CNR était « une escroquerie ». « On ne participera pas », a-t-elle poursuivi. « C’est encore un machin de plus, un bidule de plus en France ».
Des critiques persistantes
Ces invitations déclinées illustrent bien les critiques dont cette instance fait l’objet depuis l’annonce de sa future création.
Début juin, Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) estimait ainsi que l’entité qu’il dirige était déjà « un lieu adéquat pour faire vivre cette nouvelle pratique » de la concertation.
Frédéric Souillot, le nouveau secrétaire général de Force ouvrière s’était aussi interrogé sur l’utilité de l’instance. « On va recréer un machin. Pour faire quoi ? », avait-il lancé.
David Lisnard, le président de l’Association des maires de France avait lui estimé que le Conseil national de la refondation était « mort-né ».
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ARTICLE 1 – Extrait
Pourquoi Emmanuel Macron veut absolument mettre en place un Conseil national de la refondation
17 juillet 2022 Par Xavier Martinage JDD
Annoncé avant le premier tour des législatives, le projet de Conseil national de la refondation, qui doit rassembler des acteurs d’horizons divers, est décrié et inquiète aussi une partie de la majorité.
Le chef de l’État l’a annoncé à l’occasion de son interview du 14-Juillet : il veut lancer le plus vite, « dès la fin de l’été », son Conseil national de la refondation (CNR) afin d’« utiliser tous les instruments pour que notre démocratie soit une démocratie vivante ». Parmi les sujets qu’Emmanuel Macron veut revoir, il y a les accords de branches où le salaire minimum est encore en-dessous du Smic. Cette institution qui doit selon l’AFP réunir des forces politiques, économiques, sociales, associatives mais aussi des élus de territoires et des citoyens tirés au sort, doit surtout permettre de débattre de textes de loi avant qu’ils n’arrivent à l’Assemblée nationale.
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Problème, aujourd’hui, ce CNR est loin de faire consensus, même au sein de la majorité. « Ça va être une usine à gaz », lance auprès du Parisienun député Renaissance qui souhaite « bon courage pour faire exister un truc comme cela ». Pour un autre ténor de la majorité, il s’agit d’une « coquille vide ». Contesté au sein de la majorité, ce Conseil le fut aussi dans les rangs de l’opposition, qualifié de « grand blabla » par le président LR de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Alors pourquoi Emmanuel Macron veut absolument le mettre en place ?
Le modèle du Conseil nationale de la résistance
Annoncé pendant la campagne des élections législatives, le CNR doit faire participer les Français et donc établir un dialogue entre différents interlocuteurs. Emmanuel Macron y voit aussi l’occasion de faire référence au Conseil national de la résistance (CNR), fondé en 1943 et qui avait permis de coordonner les différents mouvements au sein de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. A la Libération, le programme politique du CNR fut, en partie, mis en place.
Pour ce conseil national de la refondation, une réunion de lancement avait été programmée le 22 juin, signe de la volonté du président, elle avait finalement été annulée en raison des résultats aux législatives qui n’avaient pas donné de majorité absolue au chef de l’Etat.
Entre cette date et le 14-Juillet, le projet était à l’état de « végétation » selon un ministre, même si Emmanuel Macron avait défini son cadre : « Aucune grande loi ne pourra être présentée au Parlement sans avoir fait l’objet d’une phase de préparation et de concertation avec tous les acteurs de cette instance », indique au Parisienun conseiller. Reste à savoir désormais quand ce CNR sera mis en place, s’il l’est, après un premier camouflet subi par la majorité sur le projet de loi sanitaire. Il pourrait toutefois être rattaché au Conseil économique social et environnemental (Cese). Une « nouvelle méthode » qui laisse aujourd’hui de nombreuses questions en suspens.
ARTICLE 2
Le Conseil national de la refondation installé la 2e semaine de septembre, annonce Véran
Par Le Figaro avec AFP 21/07/2022
Le porte-parole du gouvernement a annoncé l’agenda de création du CNR voulu par Emmanuel Macron, en ajoutant qu’il ne sera «ni un préalable ni un substitut au Parlement».
Le porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, Olivier Véran, a annoncé jeudi 21 juillet que le Conseil national de la refondation voulu par Emmanuel Macron serait installé «au cours la deuxième semaine de septembre».
«Il y aura évidemment plusieurs réunions», a précisé Olivier Véran sur franceinfo. «Le grand cadrage, les grands principes, c’est partager les diagnostics à l’échelle de la Nation sur des grands enjeux, notamment les enjeux prioritaires pour le président de la République et pour Élisabeth Borne la première ministre, le chantier de la santé, le chantier de l’éducation, le chantier de la perte d’autonomie», a dit le ministre.
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«Une structure qui va permettre de produire des données»
Concernant sa composition, le CNR «va associer les responsables des partis politiques, les responsables des groupes parlementaires, des représentants d’associations d’élus des territoires, des représentants des corps intermédiaires, les syndicats en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental». «Ce n’est ni un préalable ni un substitut au Parlement», a-t-il aussi assuré, ajoutant que le CNR «va travailler en réunissant des experts, en auditionnant, en partageant des lignes directrices, ce n’est pas une structure qui va voter des textes, c’est une structure qui va permettre de produire des données».
«Je ne comprends pas la politique de la chaise vide en la matière et je suis sûre que c’est quelque chose qui peut se corriger», a répondu Olivier Véran à propos du refus annoncé des groupes LR au Sénat et à l’Assemblée nationale de participer au CNR. Marine Le Pen pour le RN n’entend pas non plus y participer. «C’est une mauvaise idée. Ça fait partie des bidules macroniens pour contourner et affaiblir le Parlement», avait mis en garde dimanche le président des sénateurs LR Bruno Retailleau.
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Le CNR figure au menu d’une réunion de travail jeudi à Matignon du gouvernement, autour de la première ministre Élisabeth Borne, lors de laquelle seront évoquées aussi les situations politiques, financière et énergétique. Dans son interview du 14-Juillet, le président de la République avait confirmé vouloir lancer son CNR «dès la fin de l’été» et ainsi utiliser «tous les instruments pour que notre démocratie soit une démocratie vivante»
ARTICLE 3
Le RN annonce, à son tour, qu’il ne participera pas au conseil national de refondation
22 juillet 2022 Guillaume Dosda JDD
Par la voix de sa porte-parole Laure Lavalette, le Rassemblement national a indiqué son refus de participer au Conseil national de refondation, prévu pour septembre.
Après les parlementaires des Républicains (LR), c’est donc au tour du Rassemblement national (RN) de confirmer son refus de participer au Conseil national de refondation (CNR). Sur le plateau de franceinfo, ce vendredi 22 juillet, la porte-parole du RN indique : « On ne participera pas, c’est une escroquerie, c’est encore un machin de plus, un bidule de plus en France », alors qu’elle était interrogée sur la volonté du RN de se montrer « constructif », après son vote en faveur du projet de loi sur le pouvoir d’achat.
Elle ajoute : « Qu’est-ce que c’est que cet élément de com’ d’Emmanuel Macron ? C’est assez à son image, ça ressemble un peu au grand débat quand il avait fait son Tour de France, voilà un machin de plus, on aura sûrement un petit teaser style Netflix pour nous amener ce CNR », a-t-elle raillé.
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En juin, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen , avait indiqué, depuis Agde, qu’elle ne participerait pas au CNR : « Je ne participerai pas à quelque structure que ce soit qui vise à retirer du pouvoir à l’Assemblée nationale, qui est la représentation du peuple français ».
Contourner la représentation nationale
Mercredi, le président du groupe LR à l’Assemblée, Olivier Marleix , avait emboîté le pas de son collègue sénateur Bruno Retailleau dans le JDD en indiquant qu’il était « hors de question de participer à tout ça, que le président de la République fasse le travail institutionnel qui doit être le sien, il est gardien des institutions, et qu’il respecte le Parlement que les Français ont désigné », au micro de franceinfo . Et d’ajouter : « Son idée de contourner la représentation nationale, comme il l’a fait systématiquement avec tous les corps intermédiaires dans ce pays depuis cinq ans, je pense que les Français n’en veulent plus ».
Associer les responsables des groupes parlementaires
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait annoncé jeudi que le CNR serait installé « au cours la deuxième semaine de septembre», en plusieurs réunions. Ce rendez-vous doit permettre de « partager les diagnostics à l’échelle de la Nation sur des grands enjeux, notamment les enjeux prioritaires pour le président de la République et pour Élisabeth Borne la Première ministre, le chantier de la santé, le chantier de l’éducation, le chantier de la perte d’autonomie », a-t-il indiqué.
Le Conseil national de refondation doit permettre d’« associer les responsables des partis politiques, les responsables des groupes parlementaires, des représentants d’associations d’élus des territoires, des représentants des corps intermédiaires, les syndicats en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental ».
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