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« JE DISSOUS TOUT DE SUITE » : ISOLEMENT, MENACE ET ESCALADE SUR LES RETRAITES

OSCILLATION ENDÉMIQUE ? : UN ÉNIÈME CHANGEMENT DE CALENDRIER ET DE MÉTHODE

C’est finalement la méthode classique, d’apparence moins brutale, qui a été retenue : présenter la réforme des retraites dans un projet de loi dédié et voté durant l’hiver, fin 2022 ou au tout début de 2023. Laissant un interstice pour la concertation, tout en confirmant l’objectif de reculer l’âge de départ à 65 ans.

UN PRÉSIDENT QUI MENACE LE PARLEMENT VOULANT LE CONTRAINDRE À RENONCER À UNE MOTION DE CENSURE

« Isolé, Emmanuel Macron doit naviguer entre l’écueil de l’empêchement et la tentation de l’autoritarisme » lit on dans Le Monde ( ci contre ).

L’exécutif menace le législatif

La méthode tant cherchée et promise est décidément introuvable : ici le président recule le calendrier une nouvelle fois, annonce une nouvelle concertation, enjoint l’Assemblée de voter un dispositif bouclé en menaçant les députés de dissolution, et – comme très fréquemment – rappelle son camps à l’ordre.

Cette décision est annoncée alors qu’une journée de grèves et de manifestations a lieu ce jeudi.

Cette première mobilisation de l’automne concerne les salaires mais est également présentée comme un coup de semonce sur les retraites.

« Je dissous tout de suite » : Emmanuel Macron menace l’Assemblée en cas de motion de censure sur le texte des retraites »

Titre La Dépêche qui poursuit :

« Emmanuel Macron a menacé de dissoudre l’Assemblée nationale si les oppositions votaient une motion de censure lors du passage du texte des retraites en usant du 49.3.

« …en évoquant la possibilité d’une motion de censure, le chef de l’Etat a assuré être prêt à dissoudre l’Assemblée nationale.

Dissolution immédiate

« On a fait le choix du dialogue et de la concertation », a expliqué Elisabeth Borne jeudi 29 septembre. Toutefois, selon un membre du gouvernement, « si les concertations viraient au fiasco, on ne pourrait pas alors exclure un amendement au PLFSS ( projet de loi de financement de la Sécurité sociale). »

« De son côté, le ministre du Travail Olivier Dussopt a confirmé que le président n’excluait pas une dissolution. «

« Isolé, Emmanuel Macron doit naviguer entre l’écueil de l’empêchement et la tentation de l’autoritarisme »

Titre Le Monde sous la plume de Françoise Fressoz qui poursuit :

« Et si le second mandat d’Emmanuel Macron ne démarrait jamais ? Depuis sa réélection, en avril, le président de la République se heurte à une conjonction inédite d’obstacles qui l’empêchent, depuis cinq mois, de reprendre la main.

« Le dossier des retraites est emblématique. Il révèle l’extrême difficulté qu’éprouve le chef de l’Etat à concrétiser une réforme dont il avait pourtant explicité les termes durant la campagne présidentielle et qu’il estime validée par les urnes. En réalité, la mesure d’âge qu’il préconise pour tenter de rééquilibrer les comptes et financer une partie des dépenses de son quinquennat semble n’avoir d’évidence que pour un cercle restreint de fidèles. Une forte majorité de Français la contestent ; les syndicats y sont tous hostiles ; le patronat juge le moment inopportun ; les oppositions les plus radicales menacent de se retrouver autour d’une motion de censure ; la droite gouvernementale, pourtant partisane de la retraite à 65 ans, refuse de servir de caution. Au sein même de la majorité, une partie des troupes menace de faire sécession en cas de passage en force.

« Isolé, Emmanuel Macron doit naviguer entre l’écueil de l’empêchement et la tentation de l’autoritarisme », alors que le cadrage financier du début de son quinquennat ne s’annonce guère plus facile à faire valider. Avant même l’ouverture de la discussion du projet de budget pour 2023 à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal, le ministre chargé des comptes publics, semble se résoudre à devoir utiliser l’arme du 49-3. La procédure permet de faire adopter un texte sans vote pourvu que la motion de censure déclenchée par l’engagement de responsabilité du gouvernement soit rejetée. »

…/…

ARTICLE

« JE DISSOUS TOUT DE SUITE »: LA MENACE D’EMMANUEL MACRON EN CAS DE MOTION DE CENSURE DES OPPOSITIONS

Le 29/09/2022 BFM

Emmanuel Macron est prêt à attendre l’hiver prochain pour faire adopter la réforme des retraites. Pour autant, il a mis en garde: en cas de motion de censure votée par les oppositions, il « dissou[t] tout de suite » l’Assemblée nationale.

Emmanuel Macron temporise sur la méthode mais reste ferme sur le fond. Le président réunissait les poids lourds de sa marjorité ce mercredi pour définir la voie à suivre concernant la réforme des retraites. Et selon nos informations, celle-ci est reportée à janvier 2023 et ne devrait, en principe, pas passer dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), comme cela était envisagé au départ par le chef de l’État.

Pendant les mois à venir des discussions vont s’engager avec les partenaires sociaux et politiques jusqu’à Noël. « On a fait le choix du dialogue et de la concertation », a ainsi expliqué Élisabeth Borne ce jeudi, ajoutant souhaiter une « entrée en vigeur de la réforme à l’été 2023 ».

Un choix qui pourrait toutefois être remis en question, si les discussions débouchaient sur une impasse.

« Si les concertations viraient au fiasco, on ne pourrait pas alors exclure un amendement au PLFSS », confie un membre du gouvernement.

« Là-dessus, on ne bougera pas »

En choisissant cette stratégie, le président satisfait les poids lourds de sa majorité, en désaccord sur la marche à suivre. Car si François Bayrou, patron du MoDem, demandait du temps afin de parvenir à un accord avec les partenaires sociaux, Édouard Philippe voulait, lui, « décider vite ».

« Il y a une forme d’équilibre dans cette histoire. Le Béarnais n’est pas humilié, le Normand non plus et tous les réformistes de la majorité s’y retrouvent », analysait ainsi un participant au dîner de l’Élysée.

Des concertations donc, mais pas sur tous les sujets pour autant. Si les questions de pénibilité ou des carrières longues pourront être discutées, Emmanuel Macron a réaffirmé vouloir porter l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans d’ici 2027 puis à 65 ans en 2031. Le cœur de la réforme telle qu’il l’avait présentée pendant la campagne présidentielle n’a donc pas changé.

« Là-dessus, on ne bougera pas », a commenté un membre du gouvernement présent au dîner.

« Je dissous tout de suite »

Dernier sujet abordé par le chef de l’État: la motion de censure. Les élus de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) et ceux du Rassemblement national (RN) sont prêts à en voter une si le gouvernement passe en force sur son texte des retraites en utilisant le 49.3.

« S’il y a une motion de censure qui est votée, je dissous tout de suite » l’Assemblée nationale, a menacé Emmanuel Macron.

Une menace claire à l’égard des oppositions tentées de faire tomber le gouvernement via une alliance de circonstance. Car pour être adoptée, une motion de censure doit recueillir une majorité absolue des voix des députés de l’Assemblée, soit 289 suffrages. Dans la composition actuelle de l’hémicycle, il faudrait donc réunir les députés de la Nupes, du RN et du parti Les Républicains.

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