
1,2 milliard d’euros de bénéfices cachés ?
Le gendarme financier italien soupçonne Pfizer d’avoir caché des bénéfices d’au moins 1,2 milliard d’euros en les transférant dans des unités implantées dans des pays où la fiscalité est plus avantageuse.
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ARTICLE
Pourquoi le géant pharmaceutique Pfizer est dans le viseur du fisc italien
Le groupe pharmaceutique américain Pfizer, l’un des premiers à avoir développé un vaccin contre le Covid-19, est soupçonné d’avoir dissimulé au moins 1,2 milliard d’euros de bénéfice.
Par LEXPRESS.fr 29/10/2022
Après les vaccins et désormais la pilule contre le Covid-19, le groupe américain fait parler de lui moins pour ses prouesses de recherche et développement que pour la manière dont il aurait dissimulé une partie de ses revenus au fisc italien. Le gendarme financier soupçonne Pfizer d’avoir caché des bénéfices d’au moins 1,2 milliard d’euros en les transférant dans des unités implantées dans des pays où la fiscalité est plus avantageuse. C’est ce que révèle l’enquête de l’agence d’informations Bloomberg. Selon le média financier, la branche italienne de Pfizer aurait transféré des fonds à des filiales aux États-Unis et aux Pays-Bas pour éviter la taxation italienne pouvant atteindre 26% pour les sociétés. L’enquête a débuté en février et couvre les années 2017, 2018 et 2019.
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Pas de quoi faire frémir le groupe pharmaceutique. L’entreprise a réaffirmé que « Pfizer se conforme aux lois et exigences fiscales de l’Italie », par la voix de l’un de ses porte-paroles, à l’AFP, jeudi. « Les autorités fiscales italiennes procèdent régulièrement à des audits et des enquêtes sur les impôts de Pfizer, et Pfizer coopère à ces audits et enquêtes », a-t-il ajouté. La publication de cette nouvelle n’a pas vraiment perturbé la bonne santé financière du groupe. Le chiffre d’affaires mondial du laboratoire américain a atteint, au second trimestre 2022, un niveau record de 27,74 milliards de dollars. Surtout, vendredi 28 octobre, à la clôture de la Bourse de New York, principale place boursière du monde, la cote de Pfizer avait grimpé de 3,73% par rapport à l’ouverture.
Longue liste de grands groupes
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Pfizer rejoint une longue liste de groupes internationaux cités dans des enquêtes portant sur l’optimisation fiscale. En Italie, il est d’ailleurs loin d’être la première firme étrangère à avoir éveillé les soupçons du fisc. Le groupe français de luxe Kering a déjà été épinglé à deux reprises. Après avoir conclu, en 2019, un accord avec les autorités italiennes la conduisant à payer un « montant d’impôts supplémentaire » de 1,25 milliard d’euros, la multinationale s’est engagée, en avril, à régler un litige de 186,7 millions d’euros autour de sa marque Bottega Veneta.
Cet été, une vaste enquête du Comité sénatorial américain des finances a mis en évidence la multitude de mauvaises pratiques fiscales d’entreprises du monde de la santé, telles qu’Amgen, Merck, AbbVie ou encore Abbott. Tous ces groupes avaient cherché à contourner l’imposition américaine en utilisant leurs filiales dans des juridictions à faible imposition – voire nulle. Le groupe allemand Merck a par exemple été accusé d’avoir délocalisé ses bénéfices provenant du médicament Keytruda pour ne payer que la moitié des 21 % d’impositions réservées aux entreprises du secteur. En 2021, le comité sénatorial a aussi accusé AbbVie de transférer des bénéfices à l’étranger, tout en signalant une perte nationale, pour éviter de payer l’impôt américain sur le revenu des sociétés, a déclaré le sénateur Ron Wyden, président du comité, dans une lettre au PDG Richard Gonzalez. Pfizer est donc loin d’être un cas isolé dans l’industrie pharmaceutique.
Comme le dit ce proverbe au Sénégal : « Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier et fini toujours par arriver… »
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