
Jean Pisani-Ferry – jadis proche du président de la République – donne tardivement son point de vue
« Le gouvernement devrait assumer l’objectif de reconquête de marges budgétaires que dissimule mal son discours sur « l’équilibre » du système, estime l’économiste dans sa chronique », indique t il en particulier.
ARTICLE Extrait
« La réforme des retraites aurait dû donner la priorité à l’augmentation de la durée de cotisation, au regard de l’équité comme de l’efficacité »
Jean Pisani-Ferry. Economiste. LE MONDE
Le gouvernement devrait assumer l’objectif de reconquête de marges budgétaires que dissimule mal son discours sur « l’équilibre » du système, estime l’économiste dans sa chronique.
Encore une fois – la huitième depuis le début des années 1990 –, la France s’enflamme au sujet des retraites. Encore une fois, il est difficile de distinguer vraies controverses et postures convenues. Et encore une fois, la réforme a peu de chance de rétablir la confiance des Français en leur système de retraite. Le débat se cristallise d’abord sur la nécessité financière d’une réforme. Il oppose les syndicats et la gauche, pour lesquels la soutenabilité des retraites n’est pas en cause, et le gouvernement, selon lequel il y a au contraire urgence à redresser un système aujourd’hui en péril.Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Réforme des retraites : chez Les Républicains, un soutien qui ne fait pas l’unanimité
Cette controverse enserre la discussion dans une perspective trop étroite, parce qu’elle ignore que la France est aujourd’hui confrontée à un durcissement marqué de son équation budgétaire. Nous devons, simultanément, investir dans l’éducation, la santé, la transition écologique, la réindustrialisation et la défense, pour ne citer que les grandes priorités. Ce besoin d’accroître les dépenses publiques n’est pas propre à notre pays, mais il y est plus aigu que chez nos principaux voisins.En direct : Grève du 19 janvier en direct : les syndicats annoncent une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites le mardi 31 janvier
Or si elles ne sont pas nulles, nos marges de manœuvre pour un financement par l’endettement, l’impôt ou le redéploiement des dépenses sont trop étroites pour répondre aux besoins. C’est le problème économique central de ce quinquennat et ce sera aussi celui des suivants. La voie de sortie est donc d’abaisser le poids des dépenses de retraite dans le produit intérieur brut (PIB), et pour cela d’accroître le taux d’emploi des seniors. Les marges de manœuvre sur ce …
….//…