

MISE À JOUR 20 06 24
NANTES, VAUCLUSE, LILLE ET PARIS : DE GRAVES RESTRICTIONS AUX LIBERTÉS
Il y a deux semaines à Nantes, aujourd’hui dans le Vaucluse, début juillet à Lille… Et enfin, le 26 juillet, à Paris…
ARTICLE – « Sous-entendus », mails et pressions pour limiter les sorties de patients psy lors du passage de la flamme
Par Margot Brunet. Marianne. 19/06/2024
Des patients seront-ils contraints de rester à l’hôpital sans justification médicale à cause des jeux Olympiques de Paris ? D’après les informations de « Marianne », dans plusieurs départements, il a été demandé, explicitement ou non, de limiter les sorties de patients hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement pendant le passage de la flamme olympique.
Il y a deux semaines à Nantes, aujourd’hui dans le Vaucluse, début juillet à Lille… Et enfin, le 26 juillet, à Paris. Depuis plus d’un mois, la flamme olympique a entamé son périple en France. Et restreint les libertés des patients hospitalisés en psychiatrie ? D’après des documents consultés et témoins interrogés par Marianne, dans plusieurs départements, des consignes plus ou moins explicites ont été envoyées aux établissements comportant des services de psychiatrie afin qu’ils limitent les sorties de certains patients pendant le passage de la flamme olympique.
APRÈS LE DÉPLACEMENT FORCÉ DES SDF, DES RESTRICTIONS AUX LIBERTÉS DES PATIENTS EN PSYCHIATRIE
En raison des manifestations olympiques, des mesures privatives de liberté sont édictées pour les personnes en soin psychiatrique.
EXTRAIT DE L’ARTICLE CI CONTRE :
«Il faut nous attendre à avoir des refus plus importants de la part de la préfecture», note un courriel consulté par Le Figaro résumant un échange entre un chef du service de psychiatrie et un responsable de l’Agence régionale de santé, à la suite d’une rencontre avec le préfet de Loire-Atlantique, Fabrice Rigoulet-Roze.
JEUX OLYMPIQUES, DÉBARQUEMENT, SÉCURITÉ PUBLIQUE, ABUS DE POUVOIR
Toujours selon le mail, «la plus grande vigilance» est demandée aux soignants vis-à-vis des patients SDRE, «au regard du contexte : passage de la flamme olympique ; commémoration du débarquement en Normandie».
DOSSIER : VOIR NOS PUBLICATIONS RELATIVES AUX DÉPLACEMENTS ADMINISTRATIFS DES SDF
LA PROMESSE (81) DU « ZÉRO SDF DANS LA RUE » – ILS ONT DOUBLÉ EN 10 ANS
https://metahodos.fr/2024/02/04/la-promesse-du-zero-personnes-a-la-rue-les-sdf-ont-double-en-10-ans/
L’IMPUISSANCE À METTRE EN OEUVRE LA PROMESSE (83) DU 0️⃣ SDF DANS LA RUE CONDUIT 20 GRANDES VILLES À INTERPELLER LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
https://metahodos.fr/2024/02/18/attaquent-letat-en-justice-pour-son-inaction/
ORLÉANS : DES CARS ADMINISTRATIFS DE SANS ABRIS ARRIVENT RÉGULIÈREMENT DE PARIS, SANS SOLUTION
LE « NETTOYAGE SOCIAL » DE PARIS AU DÉTRIMENT DES AUTRES RÉGIONS – 3000 PERSONNES DÉPLACÉES – PROMESSE (82) DU ZÉRO SDF
DÉPLACEMENT AUTORITAIRE DE 1 700 PERSONNES D’ÎLE DE FRANCE VERS DES SAS EN RÉGIONS
IMMIGRATION (16) Des sans-abris déplacés de Paris en Bretagne
https://metahodos.fr/2023/05/27/immigration-12-des-sans-abris-deplaces-de-paris-en-bretagne/
JO 2024 ET IMMIGRATION (14) : SDF « EXPULSÉS » HORS DE PARIS ET SA RÉGION
https://metahodos.fr/2023/05/25/jo-2024-des-migrants-et-des-sans-abri-expulses-dile-de-france/
IMMIGRATION (12) L’ÉPREUVE DES CŌTES-D’ARMOR
https://metahodos.fr/2023/05/23/immigration-11-les-cotes-darmor-a-lepreuve/
IMMIGRATION (10) – DES « DÉPLACEMENTS PLANIFIÉS » DE MIGRANTS HORS D’ÎLE DE FRANCE
ARTICLE 1. – À Nantes, des malades psychiatriques seront privés de sortie du 1er au 6 juin lors du passage de la flamme olympique
Par Simon Cherner. 31/05/2024
La préfecture de Loire-Atlantique devrait suspendre quelques jours les autorisations de sortie des patients en soins forcés afin de minimiser le risque d’accident. Les professionnels de la filière dénoncent une atteinte «intolérable».
La sécurité de la flamme olympiqueavant tout. La préfecture de Loire-Atlantique s’apprête à tenir la bride haute à quelques personnes atteintes de troubles mentaux soignées au CHU de Nantes, à l’occasion du passage de la flamme olympique dans le département. Cette vigilance accrue concerne en particulier les patients soignés sur décision d’un représentant de l’État (ou patients SDRE). Considérés comme potentiellement dangereux pour l’ordre public, ces malades devraient voir leurs permissions de sortie et autres levées de soins faire l’objet de refus plus fréquents dans la période du 1er au 6 juin 2024, révèle le média en ligne Médiacités, dans une enquête parue jeudi.
«Il faut nous attendre à avoir des refus plus importants de la part de la préfecture», note un courriel consulté par Le Figaro résumant un échange entre un chef du service de psychiatrie et un responsable de l’Agence régionale de santé, à la suite d’une rencontre avec le préfet de Loire-Atlantique, Fabrice Rigoulet-Roze. Toujours selon le mail, «la plus grande vigilance» est demandée aux soignants vis-à-vis des patients SDRE, «au regard du contexte : passage de la flamme olympique ; commémoration du débarquement en Normandie».
«À la limite de l’abus de pouvoir»
Joint vendredi par Le Figaro, un infirmier attaché au service de psychiatrie du CHU de Nantes confirme que les soignants ont été prévenus de ce dispositif exceptionnel. C’était en fin de semaine dernière. «Cela m’a fait bondir», témoigne l’infirmier, sous couvert d’anonymat. «Il est parfaitement inacceptable que les services de l’État s’immiscent dans des décisions de soins et que nos patients soient traités sous le seul impératif du maintien de l’ordre. Il n’est pas certain que cela soit dans l’esprit des Jeux olympiques!».
Les préfets et le ministère de l’Intérieur feraient mieux de cesser de stigmatiser les malades mentaux en faisant de ces patients des personnes dangereuses et susceptibles de passages à l’acte violentPascal Mariotti, président de l’Association des établissements du service public de santé mentale
Confiés aux services de soin sur décision de l’État, les patients SDRE doivent passer par une autorisation préfectorale pour toute sortie, temporaire ou définitive, hors de l’établissement médical. Le défenseur des droits, le contrôleur général des lieux de privation de liberté ainsi que la commission départementale des soins psychiatriques (CDSP) devraient être prochainement saisis par le service de psychiatrie du CHU de Nantes dont les soignants auront à gérer la contrainte préfectorale pendant six jours, sans pouvoir accepter de nouveaux patients dans les quelque 225 lits du service.
«C’est complètement intolérable que le préfet puisse faire ainsi pression. Nous sommes à la limite de l’abus de pouvoir, réagit Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint du syndicat Force Ouvrière, au CHU de Nantes. Le rôle de l’hôpital n’est pas de maintenir l’ordre, mais de traiter les patients. Par cette directive, la préfecture désavoue la parole médicale en soupçonnant chaque patient d’être un fauteur de troubles en puissance». «Ces mesures liberticides sont tout bonnement scandaleuses», renchérit également Pascal Mariotti, président de l’Association des établissements du service public de santé mentale. Les préfets et le ministère de l’Intérieur feraient mieux de cesser de stigmatiser les malades mentaux en faisant de ces patients des personnes dangereuses et susceptibles de passages à l’acte violent.»
Sollicité par Le Figaro, le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaité commenter. Du côté de la préfecture de Loire-Atlantique, on renvoie à l’Agence régionale de santé des Pays-de-la-Loire. Jointe à son tour, l’agence indique que«les demandes d’autorisations de sortie continuent à être étudiées au cas par cas dans le respect de la procédure habituelle», en précisant qu’il «ne peut en aucun cas y avoir d’interdiction générale et absolue de sortie».
Elle réfute par ailleurs avoir communiqué des notes ou des consignes écrites à ce sujet. La flamme olympique devrait arriver en Loire-Atlantique le 5 juin. Son parcours la conduira de Saint-Sébastien-sur-Loire, dans la banlieue nantaise, à la plage de La Baule, sur la côte d’Amour.