
INTRODUCTION
En prolongement de notre article: L’exemplarité de l’étranger – « policy transfer »
LIEN: https://metahodos.fr/2020/08/27/lexemplarite-de-letranger-policy-transfer/
« L’exception française n’est-elle pas en train de devenir une sorte d’anachronisme, d’archaïsme ?
questionnent Thomas Frinault, Christian Le Bart.
« Tout se passe comme si l’État national, en tant qu’espace traditionnel et quasi naturel du politique et des politiques publiques, apparaissait aujourd’hui comme un cadre de plus en plus étroit et sclérosé. »
Voici un article sur l’Italie qu i montre l’attitude du Parti démocrate s’est beaucoup transformée.
« Nés avec une « vocation majoritaire », les sociaux-démocrates italiens ont désormais abandonné leur ambition de gouverner seuls, et se sont pliés à l’idée qu’il faut faire des alliances après les élections« .
Puisse cet exemple inspirer la France !
PA et AF
ARTICLE
En Italie, les sociaux-démocrates se convertissent à la réforme constitutionnelle
Francesco Maselli 25 août , 2020
Né avec une « vocation majoritaire », le Parti démocrate italien a désormais abandonné son ambition de gouverner seul Les sondages montrent une majorité d’Italiens convaincus par la réduction du nombre de parlementaires
Le 20 septembre, l’Italie vote pour valider la reforme constitutionnelle qui diminue le nombre de parlementaires de 945 à 600, une promesse de campagne du Mouvement 5 étoiles très critiquée par le Parti démocrate… avant qu’il ne rejoigne la coalition gouvernementale.
DEPUIS LE CHANGEMENT de gouvernement d’août 2019, l’attitude du Parti démocrate s’est beaucoup transformée.
C’est notamment le cas sur la réforme constitutionnelle qui diminue le nombre des parlementaires de 945 à 600, sans pour autant toucher aux autres fonctions du Parlement – l’Italie reste le seul pays en l’Europe occidentale à avoir deux chambres avec les mêmes attributions.
La réforme institutionnelle était une promesse de campagne du Mouvement 5 étoiles, à laquelle le Parti démocrate s’était toujours opposé, en la définissant comme « dangereuse pour la démocratie ». Dans la première phase de la réforme, le Parti démocrate avait voté à trois reprises contre. Mais le PD avait changé d’avis lors du dernier vote. Il s’agissait alors d’une condition préalable pour former une nouvelle majorité et éviter les élections souhaitées par Matteo Salvini, le leader de la Ligue. C’était une victoire culturelle pour le Mouvement 5 étoiles, alors sans leadership et sans capacité d’incarner une réelle force de gouvernement stable et crédible.
N’ayant pas obtenu la majorité des deux tiers au Parlement, le changement doit désormais être confirmé par les électeurs. Un référendum se tiendra donc le 20 et 21 septembre, et la victoire du « oui » semble acquise car, à l’exception des petits partis centristes, les principales forces politiques soutiendront la réforme. L’opposition de centre droit votera également pour, malgré des cas isolés qui ont exprimé leur mécontentement, surtout au sein de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi.
Piège. Matteo Salvini aurait pu récupérer un peu d’espace politique en s’opposant, mais il a décidé de se déclarer en faveur du « oui » sans pour autant mener une campagne active. Les sondages montrent une solide majorité d’Italiens convaincus par cette réforme ; or aller à contre-courant n’est pas exactement le fonds de commerce du Capitano…
Cette situation met le centre gauche dans une posture difficile. Il pourrait même être perdant : si le « oui » gagne, ce sera la victoire du Mouvement 5 étoiles ; si le « non » l’emporte, il aura soutenu une réforme populiste, donc contraire à son ADN. Voilà pourquoi le contexte commence à changer. Beaucoup de parlementaires du PD, jusqu’à présent très discrets dans leur opposition à la réforme, font pression sur le secrétaire Nicola Zingaretti pour qu’il change d’avis, ou au moins pour qu’il laisse une liberté de vote aux adhérents.
Certains ont commencé à critiquer ouvertement l’attitude du parti, et ont attaqué le secrétaire général, en l’accusant de n’avoir jamais ouvert un réel débat sur la question.
Le Parti démocrate assure que cette réforme ne sera pas isolée, mais sera suivie par une modification des règles de fonctionnement du Parlement pour adapter les deux Chambres à la nouvelle configuration, et surtout par une loi électorale proportionnelle.
En réalité, cela constituerait un autre grand changement pour le centre gauche italien, et une autre grande victoire pour le Mouvement 5 étoiles, qui réussirait ainsi à rester incontournable dans un Parlement sans majorité claire, et également à changer la nature du Parti démocrate.
Nés avec une « vocation majoritaire », les sociaux-démocrates italiens ont désormais abandonné leur ambition de gouverner seuls, et se sont pliés à l’idée qu’il faut faire des alliances après les élections.
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