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ALAIN BAUER : «LE PROCHAIN VIRUS SERA CYBER». ET L’IMPRÉPARATION TOTALE.

Le CYBER, l’autre crise majeure, « IMPRÉPARÉE » CELLE-CI

Dès le début de la pandémie metahodos avait signalé qu’un tel risque systémique était bien prévu et que les dispositifs logistiques et organisationnels avaient bien été définis ( et on connait à présent comment ils n’ont été mal maintenus et comment ils n’ont pas été mis en œuvre ).

Nous avions également averti que l’autre risque majeur concerne les réseaux et les données du cyber. Ici pourtant la prévention et l’anticipation d’une crise majeure sont très peu avancés.

PUBLICATIONS ANTERIEURES DE METAHODOS

https://metahodos.fr/2021/04/12/la-france-est-dans-le-top-10-des-pays-qui-ont-connu-le-plus-de-cyberattaques-en-2020-dapres-le-fbi/

https://metahodos.fr/2021/03/16/cyber-letat-detaille-sa-strategie-de-securisation-des-reseaux-informatiques-des-etablissements-de-sante/

https://metahodos.fr/2021/03/13/la-cyber-securite-doit-nous-mobiliser-tous/

https://metahodos.fr/2021/03/10/une-cyberattaque-a-touche-plusieurs-entites-francaises-entre-fin-2017-et-2020/

https://metahodos.fr/2021/03/07/cybersecurite-comment-eviter-une-pandemie-numerique-hbr/

https://metahodos.fr/2021/02/14/des-hackers-tentent-dempoisonner-un-reseau-deau-en-floride-korii/

https://metahodos.fr/2021/02/07/comment-evaluer-les-nouveaux-risques-cyber/

https://metahodos.fr/2020/09/13/du-cyber-et-de-la-guerre/

https://metahodos.fr/2020/06/07/la-gestion-des-donnees-quelle-souverainete/

https://metahodos.fr/2021/02/27/linternet-et-la-democratie-numerique/

La cybercriminalité est le principal risque pour l’économie

C’est ce que le patron de la Banque centrale américaine Jerome Powell a précisé récemment, indiquant que la Fed envisageait différents types de scénarios de cyberattaques.

« Le monde évolue. Et les risques aussi. Et je dirais que le risque que nous surveillons le plus est le cyber-risque. »  Le président de la Banque centrale américaine est plus inquiet du risque d’une cyberattaque à grande échelle que d’une crise financière mondiale semblable à celle de 2008. Les risques d’une crise ressemblant à celle de 2008 avec un besoin de renflouement des banques par les gouvernements « sont très, très faibles », a déclaré Jerome Powell dans l’émission « 60 minutes » sur la chaîne américaine CBS News.

« Il existe des scénarios dans lesquels (…) le système de paiements ne peut pas fonctionner. Les paiements ne peuvent pas être effectués. Il existe des scénarios dans lesquels une grande institution financière perdrait la capacité de suivre les paiements qu’elle effectue et des choses de ce genre », a expliqué Jerome Powell. La Fed envisage aussi la possibilité qu’une partie ou même une grande partie du système financier puisse s’arrêter. « Nous passons donc beaucoup de temps, d’énergie et d’argent pour nous prémunir contre ça », a-t-il souligné, en rappelant que des cyberattaques visent de grandes institutions « tous les jours ».

Guerre et souveraineté numériques

« ​La guerre d’internet continue pendant la crise épidémique et la prochaine épreuve de souveraineté dépassera en ampleur celle des masques », prévient le criminologue, Alain Bauer , professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers (équipe en émergence sécurité défense), à New York et à Shanghai.

Voici une tribune qu’il a publiée sur le risque cyber.

TRIBUNE

«Le prochain virus sera cyber».

Alain Bauer 24 avril 2020 L’Opinion

Philip K. Dick, le grand auteur américain de science-fiction, est revenu à la mode. Le Maître du haut château, en version web-série, nous fait vivre un monde dystopique en nous proposant une réalité alternative, du dernier conflit mondial à nos jours. Les vainqueurs remplaçant les vaincus, ce qu’on pourrait appeler une « vérité alternative » selon Fox News.

Ce que nous vivons dans notre réalité ressemble de plus en plus à une nouvelle version de Blade runner, du même auteur, dessinant une sombre réalité confortant les effets de la théorie du chaos et d’un « effet papillon » démultiplié en myriade de conséquences sanitaires, sociales, économiques, industrielles.

Choisir la vie ou l’économie ? Refonder le monde ? Casser la croissance ? Ces questions vitales ne sont pas nouvelles. Souvent le conservatisme, qui n’est pas seulement une idéologie mais aussi une pulsion naturelle plus ou moins contrariée, résiste au changement des modèles.

La tradition gouvernementale du mensonge plus ou moins relatif, l’incapacité à répondre clairement à une question précise par peur de la panique ou d’avouer son ignorance, ce bouclier de la parole qui enfume plutôt qu’elle n’éclaire, ont réduit la capacité de conviction des appareils d’État. Le confondant spectacle des messages sur le port du masque ou l’utilité des tests restera gravé dans les mémoires physiques et informatiques de la population.

Huawei. ​En même temps, l’outil internet a produit des milliers de citoyens enquêteurs allant du meilleur (Bellingcat) au pire (les innombrables trolls déchaînés, solitaires ou mercenaires qui inondent l’espace virtuel). C’est aussi dans ce monde-là que le prochain virus se prépare, s’élabore, se teste.

Outre les innombrables attaques informatiques contre des particuliers, des entreprises ou des institutions, pour vendre de faux produits, de faux médicaments, de faux masques, qui relèvent de l’escroquerie traditionnelle et nécessitent une participation active de la victime trop confiante ou trop insouciante, on assiste à une diffusion exponentielle – virale donc – des rançongiciels et prise de contrôle des équipements informatiques et des stocks de données.

Après des tests menés depuis la fin d’année dernière par des hackers déterminés et coordonnés, des opérations massives ont commencé début 2020 contre de nombreuses cibles privées ou publiques (notamment Bouygues Construction ou les services de Marseille Métropole). Récemment, des attaques ciblées ont touché des institutions médicales, des hôpitaux en première ligne contre le Covid-19. Erreur de débutant, nouveau test de solidité des défenses de sécurité, opération de « profiteurs de guerre » utilisant des technologies modernes ?

«Nous sortirons de la crise sanitaire. Nous allons entrer dans la crise cyber, ce monde dont notre niveau de dépendance croit exponentiellement et qui ne s’y est guère préparé»

En tout état de cause, Interpol, Europol et la Global initiative against transnational organized crime ont sonné l’alarme sur ce qui est en train de se produire. Mais qui n’est rien au regard de ce qui se prépare.

Outre les effets criminels, la révolution qui s’amorce sur la gouvernance d’internet, l’apparition d’un nouveau monde mieux contrôlé par les Etats (New IP), défendu notamment par Huaweï et qui ne l’est pas seulement par la Chine et ses alliés naturels.

Souveraineté. La guerre d’internet continue pendant la crise épidémique. Non seulement sur la 5G, sur le traçage des individus, sur la neutralité du net, sur le contrôle des données, mais aussi sur la gouvernance de l’outil. Certains fonctionnent déjà en mode dégradé et pourraient se passer du réseau mondial. D’autres n’ont pas encore pris la mesure de leur dépendance. La prochaine épreuve de souveraineté dépassera en ampleur celle des masques, des respirateurs ou des réactifs.

Nous sortirons de la crise sanitaire, à un prix humain hélas élevé mais en ayant sauvé l’essentiel et préservé la vie de nombreux citoyens, plus ou moins jeunes.

Nous allons entrer dans la crise cyber, ce monde dont notre niveau de dépendance croit exponentiellement et qui ne s’y est guère préparé. En tout cas pas plus que pour la crise sanitaire et pandémique. On en voit les effets.

Il est plus que temps d’éviter la prochaine. Contre tous les virus.

9 réponses »

  1. Merci, Thierry,J’aime beaucoup les interventions d’Alain Bauer qui à chaque fois nous font regarder autrement le monde et les situations.Bonne journéeJean-Marc

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