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ÉCONOMIE NATIONALE ET MARGES DE MANŒUVRE PUBLIQUES : DES «MAUVAISES NOUVELLES» INSCRITES DANS LA RÉALITÉ D’AVANT LES DEUX ÉLECTIONS

LES CAMPAGNES PRÉSIDENTIELLE ET LÉGISLATIVES CONTRE LES «EXTRÊMES« INTERDISAIENT LE RÉALISME ET LA SINCÉRITÉ SUR LES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES DU PAYS ?

Inflation, Covid-19… “les mauvaises nouvelles s’accumulent, une bonne finira par arriver !”, juge Jacques Chahine, président de JAJ Investment Group. Mais la hausse des taux pourrait favoriser des faillites, l’éclatement de la bulle de l’immobilier…

« Faillites, chute de l’immobilier, crise de l’euro… “la hausse des taux pourrait faire surgir de mauvaises nouvelles” » titre Capital dont nous proposons un extrait d’article.

« La procédure financière du gouvernement ne respecte pas la légalité »

Titre l’IFRAP QUI ÉCRIT : « Le printemps et le début d’été sont des périodes généralement propices au foisonnement des textes à portée financière pour le Gouvernement. Pour autant, en cette année électorale, rien ne s’est déroulé comme prévu : la France qui assurait la présidence française de l’Union (1er janvier-30 juin 2022) a demandé et obtenu de surseoir à son obligation de dépôt en avril de concert avec la publication de son programme national de réforme (PNR). Le texte sera finalement présenté d’après l’agenda officiel de la nouvelle assemblée nationale, le 27 juillet. Par ailleurs le projet de loi de règlement sera examiné quant à lui le 13 juillet à l’Assemblée nationale (et le lendemain au Sénat), enfin le débat d’orientation des finances publiques 2023 serait examiné au-delà du 27 juillet probablement en août, la session extraordinaire projetée par le Gouvernement, devant s’achever probablement autour du 15 août. Ce processus atypique de publication et d’examen des textes financiers parfois en violation de dispositions organiques ne peut s’appuyer uniquement sur l’urgence et la difficulté de la situation économique et financière. «

« Il semble qu’il s’agisse d’un dysfonctionnement institutionnel « politique » que l’on espère totalement ponctuel. En effet la suspension du calendrier habituel a interféré avec la campagne présidentielle, empêchant toute actualisation de la trajectoire financière (avant les dernières publications de la banque de France) et empêché tout bilan de l’exécution 2021 durant la campagne présidentielle. »

VOIR NOS PUBLICATIONS SUR LES PROGRAMMES ÉCONOMIQUES IRRÉALISTES DE LA PRESIDENTIELLE ET DES LÉGISLATIVES

RÉVEIL ÉCONOMIQUE POST- PRÉSIDENTIELLE DIFFICILE : « LA NOUVELLE CRISE DE LA DETTE EN EUROS COMMENCE ». https://metahodos.fr/2022/06/20/la-nouvelle-crise-de-la-dette-en-euros-commence/

« LA FIN DE L’ARGENT FACILE » : LEÇONS TARDIVES DES ÉVOLUTIONS ÉCONOMIQUES ENGAGÉES DEPUIS FIN 2021. https://metahodos.fr/2022/06/17/la-bce-enterine-la-fin-de-largent-facile/

UN RÉVEIL ÉCONOMIQUE DIFFICILE : CE QUI A ÉTÉ DISSIMULÉ DÈS FIN 2021 … ET PENDANT LA PRÉSIDENTIELLE ET LES LÉGISLATIVES. https://metahodos.fr/2022/06/16/un-reveil-economique-difficile-ce-qui-a-ete-mis-sous-le-tapis-des-avant-la-presidentielles/

OCCULTÉ JUSQU’AU MATIN DU QUINQUENNAT : L’ÉCONOMIE FRANÇAISE MENACÉE DE STAGFLATION.  https://metahodos.fr/2022/06/02/ce-qui-a-ete-occulte-avant-le-2-tour-de-la-presidentielle-leconomie-francaise-dans-la-tourmente/

INFLATION, POUVOIR D’ACHAT, DETTE… COMPTES ET MÉCOMPTES OFFICIELS https://metahodos.fr/2022/06/01/linflation-pouvoir-dachat-consommation/

L’ INSEE BROUILLÉE AVEC UNE JUSTE MESURE DU POUVOIR D’ACHAT?  https://metahodos.fr/2022/05/30/l-insee-en-mal-avec-une-juste-mesure-du-pouvoir-dachat/

APRÈS LE SECOND TOUR, LE VOILE POSÉ SUR LES RÉALITÉS ÉCONOMIQUES EST LEVÉ (SUITE)  https://metahodos.fr/2022/04/26/occulte-2/

Les sujets étouffés pendant la campagne (suite) : inflation, dette, financement des programmes, croissance  https://metahodos.fr/2022/04/26/les-sujets-etouffes-pendant-la-campagne-suite-limpact-de-linflation-sur-la-dette-et-les-equilibres-des-finances-publiques/

APRÈS LE SECOND TOUR, LE VOILE POSÉ SUR LES RÉALITÉS ÉCONOMIQUES VA ÊTRE LEVÉ https://metahodos.fr/2022/04/24/la-bce-va-enfin-parler-vrai-sur-la-situation-economique/.

CES SUJETS QUI AURONT ÉTÉ ÉTOUFFÉS PENDANT LA PRESIDENTIELLE https://metahodos.fr/2022/04/24/ces-sujets-qui-auront-ete-etouffes-pendant-la-presidentielle/

ARTICLE

Faillites, chute de l’immobilier, crise de l’euro… “la hausse des taux pourrait faire surgir de mauvaises nouvelles”

Par Jacques Chahine. CAPITAL Publié le 02/07/2022

Inflation, Covid-19… “les mauvaises nouvelles s’accumulent, une bonne finira par arriver !”, juge Jacques Chahine, président de JAJ Investment Group. Mais la hausse des taux pourrait favoriser des faillites, l’éclatement de la bulle de l’immobilier…

Il faut remonter à la fin de l’année dernière pour retrouver les bonnes nouvelles avec la perspective de la fin d’une cinquième vague de Covid dominée par le variant Omicron, énormément contagieux mais beaucoup moins virulent. La crainte du virus a soudainement disparu partout dans le monde et après tant de restrictions et de confinements, la population n’a eu qu’une envie : vivre quel qu’en soit “le coût”. Une frénésie d’achat, de voyage, de loisirs, de sorties a saisi la planète après tant de privations et pour seule distraction son écran Netflix ou son écran de télétravail. Les ménages n’avaient le choix que d’épargner leurs salaires d’autant plus qu’ils ont été largement versés par les gouvernements en cas de besoin. La production pendant le Covid est restée au point mort, usines fermées, transports à l’arrêt et licenciements massifs dans l’aviation, l’automobile et surtout le secteur des loisirs notamment les hôtels et restaurants.

Dans le même temps, des secteurs entiers tiraient parti du Covid et notamment les GAFAM qui profitaient du télétravail, des livraisons via Internet… Amazon a vu ses profits bondir de 10 milliards de dollars en 2019 à 28 milliards en 2021, les bénéfices de Google multipliés par 2, Netflix par 3, Apple par 2, Nvidia par 3… Et avec des taux proches de 0%, le cours des GAFAM est monté au ciel. La sortie du Covid a donné plus envie aux consommateurs de manger un bon steak que d’ingurgiter une série sur Netflix, d’acheter une nouvelle voiture qu’une nouvelle tablette. Sauf qu’en raison des perturbations dues au Covid beaucoup de produits n’étaient plus disponibles en tête desquels les micro processeurs et autres composants électroniques. Toute la chaîne de fabrication et de logistique n’arrivait plus à fournir. Une masse monétaire colossale était détenue par les ménages et ne trouvait pas de contrepartie dans les produits désirés. Il s’en est ensuivi une inflation gigantesque qui n’est pas prête de s’éponger pour le moment.

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Comme les désordres n’arrivent pas seuls, la guerre en Ukraine a donné le coup de grâce à la reprise. La production d’énergie était déjà réduite faute d’investissements par les sociétés pétrolières durant le Covid et le conflit Ukrainien a ajouté à la pénurie. Les matières premières sont également en forte hausse atteignant le secteur alimentaire à cause du blocage en Ukraine et en Russie. Mais au moment où nous écrivons, on constate une forte détente sur les matières premières comme on le voit sur ce tableau de baisse par rapport à leur plus haut de 2022. Même si globalement les matières premières restent en hausse sur 2022, cette hausse est limitée à 3,5% pour l’indice CRB. Le baril reste en hausse de 32% cette année mais a reflué de 21% par rapport à son plus haut.

L’inflation galopante a amené les banques centrales à ajuster leur tir précipitamment et, au niveau de la Fed avec une hausse historique de 0,75 point de pourcentage d’un coup. La prochaine hausse de juillet risque d’être la même et le marché s’attend à un taux d’intervention se situant légèrement au-dessus de 3% en fin d’année. Le marché a eu du mal à digérer ces hausses de taux massives et le S&P 500 est tombé en territoire de Bear Market (marché baissier) avec une baisse de 24% par rapport à son plus haut. Un Bear Market se définit comme une correction de plus de 20%. Le taux à 10 ans à 3,12% indique que le marché pense que la Fed réussira à juguler l’inflation. D’ailleurs, l’inflation induite par les obligations indexées affiche 2,82% en moyenne, mais venant de 3,59% fin mars. On voit ainsi que l’attitude agressive de la Fed a eu au moins le mérite de briser les fortes anticipations inflationnistes des intervenants. Elle a par ailleurs complètement arrêté d’imprimer “des billets” dans l’attente de commencer à réduire son bilan à partir de septembre.

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Les actions destinées à sevrer le marché de liquidités entraînent la plupart du temps une récession. Un Bear Market est la plupart du temps suivi d’une récession : sur 11 corrections de plus de 20%, 7 ont été suivies par une récession. La semaine passée a vu le marché rebondir fortement, sur une perspective que l’inflation allait refluer et que la Fed ne serait pas si agressive. Certains membres de la Fed pensent qu’une récession n’est pas certaine. Pour le moment, les indices PMI d’activité manufacturière et services montrent une expansion aussi bien aux US qu’en zone euro, mais la tendance est à l’effritement. Les mesures d’inflation font encore très peur avec 8,5% aux US et 8,2% en zone euro, fortement impactées par l’énergie et les matières premières. Hors ces effets, l’inflation US est à 6% et 4,3% en zone euro.

La hausse des salaires est loin de compenser l’inflation avec un ajustement de 5,2% aux USA et encore moins si on tient compte de moins d’heures travaillées. La situation est la même en Europe où les salaires n’ont pas du tout suivi l’inflation. En France, l’inflation a été quelque peu contenue à 5% en bloquant plusieurs prix sur l’énergie. Mais c’est le pays qui revendique le plus sur le pouvoir d’achat. La BCE doit faire face à la quadrature du cercle et n’a pas entamé une lutte sérieuse contre l’inflation. Elle doit faire face à un fort écartement des taux italiens à plus de 3% qui risque de voir revenir la crise sur l’euro et le célèbre “whatever it takes” (quoi qu’il en coûte) de Mario Draghi qui a permis de sortir de la crise. L’inaction de la BCE face à la Fed a entraîné une sérieuse dévaluation de l’euro, qui est passé de 1,19 à 1,05 dollar.

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La croissance économique mondiale subit le choc de l’inflation, du Covid en Chine et un ralentissement dû à la hausse des taux. La croissance mondiale pour 2022 continue d’être fortement revue à la baisse en passant de 4,2% estimé début 2022 à 3,2% aujourd’hui. Tous les pays voient des révisions à la baisse y inclus la Chine qui d’habitude “fabrique” sa croissance. Le Covid a pas mal ralenti l’activité. Il est à craindre que cette croissance soit encore inférieure de 1 point au rythme actuel de révisions.

Malgré l’environnement fortement dégradé, les sociétés américaines résistent remarquablement à la crise. Les banques viennent de passer haut la main le stress test de la Fed qui indique qu’elles seront capables de financer les entreprises et les ménages même en cas de forte récession. Cela n’empêche pas que leur niveau de profit en 2022 sera 10% inférieur au niveau “hallucinant” atteint l’an dernier. Le consensus attend une hausse des profits de 9,3% en 2022 par rapport au niveau record atteint en 2021. Ce chiffre est néanmoins à nuancer car il est partiellement le fruit des sociétés pétrolières bannies par les écologistes. Hors Énergie, la croissance se limite à 3,8%, influencée par la baisse des profits des financières. Exxon devrait engranger 44 milliards de dollars de profits cette année et son acolyte Chevron 33 milliards. Le géant Amazon connait une très mauvaise année mais compte retrouver des profits normaux l’année prochaine. Malgré ça, il se paie… 47 fois les résultats 2023.

Le secteur industriel affiche un fort rebond grâce au retour des passagers aériens et le retour de Boeing à meilleure fortune. Le trimestre en cours devrait afficher 5,5% de hausse des profits, mais sur une base très gonflée l’année dernière. Au final, il devrait être meilleur à cause du jeu habituel de Wall Street de battre le consensus. A ce jour, nous ne constatons pas de révisions à la baisse, mais plutôt des révisions à la hausse, les analystes projetant déjà une forte progression des profits début 2023. La hausse pour cette année est prévue à 9,1%. Du coup, les P/E (PER, capitalisation boursière rapportée aux profits) ont fortement reflué s’établissant à 15,8 fois les résultats 2023 et 16,4 fois Hors Énergie. Cela donne un Earning Yield de 6,3%, bien supérieur au taux à 30 ans.

Pour le moment, nous vivons une accumulation de mauvaises nouvelles : inflation, Ukraine, taux d’intérêt en hausse, baisse de confiance des consommateurs, grave risques géopolitiques et même une reprise du Covid. L’expérience montre que cela ne dure pas éternellement. Une première bonne nouvelle pourrait venir d’un cessez le feu en Ukraine, une autre plus plausible pourrait être le reflux de l’inflation accompagné d’une croissance modeste du PIB espérant éviter une grave récession, une baisse dans les matières premières suite au ralentissement économique…

Mais de mauvaises nouvelles peuvent aussi surgir suite à la hausse des taux et des faillites en cascades de PME très endettés, de l’éclatement de l’énorme bulle dans l’immobilier, d’une crise de l’euro… Les marchés sont déjà en forte baisse et la moindre bonne nouvelle sérieuse pourrait les faire repartir. Notre modèle d’évaluation affiche un objectif de 3.870 points (un niveau non loin des niveaux actuels, à l’heure où ces lignes sont écrites) pour le S&P500 pour un taux à 30 ans de 3,26%. Il est tentant de revenir sur le marché, mais pour ceux qui sont notoirement sous-pondérés. Comme toujours, il y a le risque et la récompense.

Jacques Chahine, président JAJ Investment Group, administrateur Chahine Capital (chronique rédigée le 25 juin 2022)

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