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DE GRAVES ATTEINTES À LA LAÏCITÉ À L’ÉCOLE, ET DE PUISSANTES EXHORTATIONS À PRIER ET À DÉPLOYER DES SIGNES RELIGIEUX – MISE À JOUR

La «mouvance islamiste» remet «en cause le principe de laïcité à l’école»,

selon une note d’un service de l’État.

La majorité des faits d’atteintes à la laïcité à l’école ont eu lieu en septembre 2022 dans des lycées (51%), soit nettement plus que sur la période avril-juillet 2022 (30%).

MISE A JOUR :NOUS VOUS PROPOSONS DEUX ARTICLES

ARTICLE 1

Atteintes à la laïcité à l’école : les derniers chiffres préoccupants du ministère de l’Education

Par J.C. avec AFP, publié le 13/10/2022 L’EXPRESS

Le ministère de l’Education nationale a recensé 313 signalements en septembre pour des atteintes à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées. Une « montée en puissance que l’on observe depuis un an », selon Pap Ndiaye.

C’était le 30 septembre dernier, à l’issue d’un déplacement dans un collège du XVIIIe arrondissement de Paris. Ce jour-là, le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye estime que les remontées de terrain « confirment une hausse des signalements » d’atteinte à la laïcité à l’école depuis la rentrée.

Une donnée désormais confirmée par les chiffres : le ministère de l’Education a recensé 313 signalements en septembre dans les collèges et lycées, avec une hausse des incidents liés au port de tenues religieuses, a-t-il indiqué ce jeudi 13 septembre dans un communiqué.

« Cette rentrée s’inscrit dans le niveau des signalements observé lors du précédent trimestre scolaire, qui en a recensé 904, d’avril à juillet », précise-t-il. Ils sont cependant en hausse par rapport à la moyenne du premier trimestre 2022 (décembre à mars), où 627 incidents avaient été relevés. Ces chiffres étaient auparavant communiqués chaque trimestre, mais leur publication passe à un rythme mensuel à partir de septembre, à la demande du ministre de l’Education Pap Ndiaye, qui a promis la « transparence » sur ces sujets. 

Plus de la moitié des incidents liés aux tenues et signes religieux

Dans le détail, pour septembre, 54% des incidents recensés le sont pour « port de signes et tenues » religieux, soit une proportion plus importante que lors du deuxième trimestre 2022 (41% des signalements), détaille le ministère. Ce motif représentait 22% du total des signalements au premier trimestre 2022, déjà en hausse. Pour cette catégorie, « la tendance à l’augmentation identifiée au cours de l’année 2021-2022 se poursuit », souligne la rue de Grenelle.

Quelque 8% des signalements concernent une suspicion de prosélytisme (inchangé), 7% un refus d’activité scolaire (contre 13% au deuxième trimestre), 7% une contestation d’enseignement (contre 10%), 7% des revendications communautaires (contre 5%), 5% des provocations verbales (contre 7%), 2% un refus des valeurs républicaines (contre 3%) et 10% d’autres formes d’atteintes à la laïcité (contre 14%).

Par type d’établissements, la majorité des faits ont eu lieu en septembre dans des lycées (51%), soit nettement plus que sur la période avril-juillet (30%). Quelque 36% se sont déroulés dans des collèges (contre 51%) et 13% dans le premier degré (contre 19%). Enfin 82% de ces atteintes à la laïcité émanent d’élèves, un chiffre stable (81% avant). Quelque 8% viennent de personnels (7% avant), 5% de parents d’élèves (contre 7%) et 5% d’autres auteurs (contre 4%).  

« Il y a objectivement une montée en puissance de signalements pour port de tenues et d’accessoires religieux, que l’on observe depuis un an, avec peut-être une accélération entre-temps.

Et donc c’est évidemment sur cette question que nous travaillons », a réagi ce jeudi matin Pap Ndiaye en déplacement dans un collège du Val-de-Marne. « Nous incitons les chefs d’établissements et les académies à remonter tous les signalements. Ne mettons rien sous le tapis », a ajouté le ministre. Dans un entretien au Monde, il a également évoqué « une vague de port de tenues pouvant être considérées comme religieuses, notamment les abayas, les qamis et les bandanas ».

Des messages émis par des comptes créés sur TikTok et Twitter 

Une note du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), datée du 27 août 2022, que L’Express avait pu consulter, évoquait déjà une offensive menée sur Internet visant à déstabiliser l’institution scolaire.  

Encouragement à porter des vêtements marquant une appartenance religieuse à l’école, incitation à la prière au sein de l’école…

Ce document énumérait les différentes stratégies en cours, avec des messages émis dans leur grande majorité par des comptes anonymes créés sur les plateformes TikTok et Twitter selon cette note. « A l’approche de la rentrée scolaire, plusieurs messages, sur les réseaux sociaux, de comptes gravitant autour de la mouvance islamiste remettent en cause le principe de laïcité à l’école », pouvait-on lire dans cette note.

Dans une autre note envoyée cette fois à toutes les académies de France en septembre dernier, consultée par L’Express, les services centraux du ministère de l’Education nationale signalaient eux aussi « une mobilisation sur les réseaux sociaux visant à remettre en cause la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école ». Le signalement procédait du pôle national « Valeurs de l’école de la République » du ministère, chargé d’apporter un soutien opérationnel aux équipes sur le terrain, notamment sur les questions de laïcité. « Nous ne sommes pas naïfs vis-à-vis de ces influenceurs, qui ne veulent pas de bien aux élèves, à l’école et à la République (…) La République est plus forte que TikTok », a lancé ce jeudi Pap Ndiaye auprès du Monde.  

En toile de fond de tous ces messages : une remise en cause de la loi de 2004interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école. « Cette loi est considérée, par les militants islamistes, comme la matrice de ‘l’islamophobie’ en France », évoquait la note.

Signe des tensions autour de la laïcité, un professeur d’un lycée de Thann (Haut-Rhin) a reçu début octobre « des menaces de mort de la part de l’oncle d’une de ses élèves » après avoir « abordé en classe la liberté d’expression, les caricatures de Mahomet et Charlie Hebdo« , selon une source judiciaire citée par l’AFP. Le rectorat de Strasbourg a « fermement » condamné mercredi ces « intimidations et menaces ». Dans l’Essonne, cette fois, un professeur d’histoire-géographie d’un lycée d’Evry vient d’être placé sous protection policière après que son établissement a reçu une lettre anonyme le menaçant de lui faire « une Samuel Paty », a indiqué jeudi une source policière à l’AFP. 

Ces incidents interviennent alors que les établissements scolaires s’apprêtent à rendre hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie de 47 ans, décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme radicalisé qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Le drame avait suscité une émotion considérable. Un temps d’hommage aura lieu vendredi 14 octobre ou lundi 17 octobre dans les écoles, collèges et lycées. Il « pourra prendre différentes formes » dont « le contenu sera laissé au choix des équipes », a indiqué le ministre dans un courrier envoyé aux recteurs d’académie.

ARTICLE 2

Atteintes à la laïcité : Darmanin mobilise les préfets

Le ministre de l’intérieur et la secrétaire d’Etat à la citoyenneté Sonia Backès s’inquiètent de la multiplication des « signalements d’atteinte à la laïcité depuis la rentrée scolaire » et invitent les préfets à « soutenir » l’éducation nationale. 

Le Monde 18 octobre 2022

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin et la secrétaire d’Etat à la citoyenneté Sonia Backès ont demandé, lundi 17 octobre, aux préfets de « soutenir la communauté éducative dans une indispensable réaction de grande fermeté face »aux atteintes à la laïcité à l’école qui « se multiplient depuis la rentrée ».

Dans un télégramme aux préfets auquel l’Agence France-presse (AFP) a eu accès, Gérald Darmanin et Sonia Backès font valoir que la multiplication des « signalements d’atteinte à la laïcité depuis la rentrée scolaire, [est] manifestement le fruit d’une offensive islamiste visant les plus jeunes, notamment à travers l’incitation à porter des vêtements traditionnels ».

Dimanche, le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, a estimé que, face à ce phénomène, la loi de 2004 devait « être appliquée de manière stricte et ferme ». Cette législation interdit au sein des enceintes scolaires les vêtements ou les signes religieux ostensibles.

Jeudi, le ministère de l’éducation nationale avait publié les chiffres des atteintes à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées pour le mois de septembre, montrant une hausse des signalements pour le port de tenues comme les abayas et qamis (vêtements longs traditionnels portés respectivement par les femmes et par les hommes).

« Vêtements religieux par destination »

Au total, 313 signalements ont été recensés le mois passé et 904 au deuxième trimestre de 2022. Cela constitue une hausse par rapport à la moyenne de 627 incidents recensés au premier trimestre. Les incidents pour « port de signes et de tenues » religieux représentent plus de la moitié des signalements de septembre (54 %), contre 41 % au deuxième trimestre et 22 % au premier trimestre.

Dans ce télégramme aux préfets, Gérald Darmanin a précisé de sa main que Sonia Backès et lui-même étaient « avec le ministre de l’éducation nationale très attentifs à ce sujet ». Il est demandé aux préfets d’apporter « toute l’assistance nécessaire aux personnels de la communauté éducative qui feraient l’objet de menaces, voire d’agressions en lien avec l’application stricte du principe de laïcité ». Et, dans l’éventualité où ils seraient saisis de « cas de port de vêtements traditionnels en milieu scolaire » d’apporter leur concours pour l’application de la loi de 2004.

Les deux ministres rappellent que le port des vêtements tels que « les abayas ou les qamis constituent bien des vêtements religieux par destination dès lors que la finalité qui s’attache à leur port ne fait aucun doute et qu’elle constitue une tentative de contournement » de la loi de 2004. Dès lors, ajoutent-ils, « les chefs d’établissement sont fondés à prendre des sanctions contre les élèves à l’origine de tels comportements et à leur interdire l’accès à leur établissement ».

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