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POLICE JUDICIAIRE : DES PROCÉDURES QUI DORMENT PAR MILLIERS

Réforme controversée de la police

Jérôme Bonet, le patron de la PJ, a répondu aux questions de la mission d’information parlementaire sur la réforme controversée de la police.

ARTICLE EXTRAIT

« On ne peut pas se satisfaire de procédures qui dorment par milliers » :

À l’Assemblée, le directeur central de la police judiciaire défend une réforme contestée

Par Samuel Laurent Publié le 17 novembre 2022 LE MONDE

Son silence face à la grogne de ses troupes, vent debout contre la réforme, avait été remarqué. C’est devant la mission d’information parlementaire sur la réforme de la police judiciaire que Jérôme Bonet, le directeur central de la police judiciaire (DCPJ), a finalement pris la parole, jeudi 17 novembre, pour évoquer la nécessité d’une réorganisation fortement contestée au sein de la PJ, mais aussi par les magistrats.

Voulant répondre au contexte d’engorgement des plaintes, qui s’entassent dans les commissariats, cette réforme entend notamment réorganiser au niveau départemental le pilotage policier, sous l’égide d’un unique directeur départemental de la police nationale (DDPN), placé sous l’autorité du préfet, qui aurait la charge à la fois du renseignement, de la sécurité publique, de la police aux frontières et de la police judiciaire.

Les fonctionnaires de la PJ, mobilisés contre cette réforme, craignent de perdre la spécificité de leur savoir-faire d’enquêteurs en devant traiter également les procédures du quotidien (petite délinquance, flagrants délits…) pour remédier aux manques d’effectifs de la sécurité publique, qui en a aujourd’hui la charge. Une critique reprise dans la justice, particulièrement par les magistrats instructeurs et les procureurs qui travaillent au quotidien avec les services de PJ.

Nécessité d’un échelon « zonal »

S’il a globalement défendu la réforme et le bien-fondé d’une « filière PJ » regroupant à la fois les services spécialisés (antiterrorisme, délinquance économique…) et les enquêteurs des commissariats, Jérôme Bonet a reconnu que « le tout-département n’est sans doute pas adapté à la lutte contre les phénomènes les plus graves ».

Il a également défendu la nécessité d’un échelon « zonal » – également proposé par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, en réponse à la grogne – englobant plusieurs départements. Cet échelon permettrait également de mener les « arbitrages » en cas de conflits sur les priorités à donner en matière de police dans les départements.

La gestion des priorités est au cœur des craintes soulevées un peu plus tôt par le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, également entendu par la mission.Prenant l’exemple des pôles spécialisés mis en place ces dernières années – Parquet national antiterroriste, pôle santé, juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco)… – pour fustiger la réforme : « On se spécialise pour traiter les contentieux compliqués et pour PJ on ferait l’inverse ? Je ne comprends pas. »

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