
Démocratie : le Franc-Parler de Caroline Fourest
par Caroline Fourest. FRANC TIREUR
Alors que la Coupe du monde de football au Qatar s’éloigne, un autre tournoi se poursuit. Celui qui oppose les tyrannies aux démocraties. Les règles sont injustes. Car seules les démocraties s’obligent à les suivre. Les tyrannies s’octroient tous les passe-droits : tricher, mentir, violer, piller et corrompre.
Grâce à la rente des hydrocarbures, sans aucun talent ni mérite, uniquement des valises de billets, le Qatar a pu s’acheter une page de publicité aussi polluante pour la planète que pour les droits de l’homme. Sous les applaudissements du monde entier.
C’est en pillant son pays, en trichant avec la présidentielle, en mentant à son peuple, en empoisonnant ses opposants et en tuant sans merci, que Vladimir Poutine réalise son rêve : rester président de la Fédération de Russie à vie, quitte à mourir au pouvoir. Dire qu’il se trouve, en démocratie, des esprits tordus – hypnotisés par la propagande russe comme d’autres (parfois les mêmes) par l’argent du Qatar – pour admirer Poutine et reprocher à la France d’être une « dictature »… Simplement parce qu’on leur a demandé de se vacciner.
C’est en enfermant son peuple au nom du « zéro Covid » que la Chine prétendait donner des leçons d’efficacité. Trois ans après le début de l’épidémie, le score plaide largement en notre faveur. Bien qu’elles aient tâtonné, comme tous ceux qui cherchent à bien faire, les démocraties ont assuré. Ni le vaccin chinois ni le vaccin russe n’ont l’efficacité de ceux validés par l’Union européenne. Nous avons été moins confinés et nous sommes aussi moins « naïfs » face au virus. Non seulement il fait bon vivre en démocratie, mais c’est aussi plus sûr.
En Iran, après avoir été frappés de plein fouet par l’épidémie, des parents doivent pleurer leurs enfants violés et pendus. Les tyrannies peuvent séduire les peuples en trichant. Une fois au pouvoir, ils s’y maintiennent par la terreur, car le désir s’enfuit. Et le besoin de liberté revient souffler dans les bronches. À force de respirer un air libre, d’en jouir sans y penser, les démocrates finissent par oublier leur chance, par s’endormir ou se plaindre de tout. Qu’un gouvernant pratique la langue de bois et calcule, et on le raille. Qu’il se montre spontané ou dise la vérité, et on le moque. Les tyrans, eux, ne font rire personne.
La démocratie, «le pire des systèmes à l’exception de tous les autres», disait Churchill. C’est la bonne résolution que nous devrions prendre pour 2023. Redire, haut et fort, combien nous sommes heureux en démocratie. Même au cœur de l’hiver, même si nous endurons quelques coupures d’électricité, même si nous devons parfois reprendre le masque. Il suffira de regarder autour de nous pour réaliser et rallumer cette flamme, sur laquelle tant d’apprentis dictateurs aimeraient souffler.
Belle démonstration et la relativité qui pourrai nous animer pour cette année et je rajouterai volontiers un zeste de responsabilité citoyenne face aux enjeux de transformation qui s’annoncent
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