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DÉBAT SUR LA RETRAITE : SIGNE D’UN « ÉBRANLEMENT DE NOTRE DÉMOCRATIE »

LÉGITIMITÉ FONDÉE SUR L’ÉLECTION CONTRE LÉGITIMITÉ FONDÉE SUR L’INTÉRÊT GÉNÉRAL ?

L’historien et sociologue affirme, dans un entretien au « Monde », que si le gouvernement peut invoquer la légitimité « procédurale » née de l’élection, il ne peut invoquer celle « sociale », fondée sur l’intérêt général.

ARTICLE 1 Extrait

Pierre Rosanvallon : « Le débat sur la réforme des retraites est le signe d’un ébranlement de notre démocratie »

Propos recueillis par Anne Chemin Publié le 24 février 2023 LE MONDE

Depuis sa présentation au conseil des ministres, le 23 janvier 2023, la réforme des retraites a été critiquée par les syndicats, dénoncée par l’opposition et contestée par des manifestations massives. L’adoption à marche forcée d’un texte aussi controversé constitue-t-elle un manquement démocratique ? Comment penser, sous la Ve République, la complémentarité entre les différentes légitimités démocratiques – celle du chef de l’Etat, celle des députés, celle des syndicats et celle des manifestants ? L’historien et sociologue Pierre Rosanvallon, professeur honoraire au Collège de France et auteur de nombreux ouvrages historiques et théoriques sur l’histoire de la démocratie, analyse cette notion aux dimensions plurielles.Lire aussi :

Que vous inspire le débat autour de la réforme des retraites ?

Il est, à mon sens, le signe d’un profond ébranlement de notre système démocratique – un ébranlement du sens et des fondements de la notion de légitimité, un ébranlement des formes d’expression de la démocratie, un ébranlement de la notion même de représentation et un ébranlement du fonctionnement parlementaire.

…/…

ARTICLE 2 Extrait

Pierre Rosanvallon, un intellectuel engagé pour la démocratie

L’historien et sociologue témoigne d’un parcours singulier, mêlant la rédaction de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire du régime démocratique et les combats d’idées. 

Par Anne CheminPublié le 24 février 2023. LE MONDE

Professeur honoraire au Collège de France, où il occupe la chaire d’histoire moderne et contemporaine du politique, Pierre Rosanvallon n’a pas le parcours académique classique qu’ont suivi beaucoup d’intellectuels. Après avoir obtenu son diplôme d’HEC, en 1969, il s’engage dans le syndicalisme en devenant conseiller économique de la CFDT, puis conseiller politique d’Edmond Maire et rédacteur en chef de la revue CFDT-Aujourd’hui (1973-1977). Dans les années 1970, il contribue, avec L’Age de l’autogestion (Seuil, 1976) et Pour une nouvelle culture politique (1977), à définir le corpus intellectuel de la « deuxième gauche », incarnée dans le monde politique par Michel Rocard.Lire aussi la tribune :  Article réservé à nos abonnés  Développer l’accès aux sciences économiques et sociales pour tous les lycéens : « une urgence démocratique et intellectuelle »

A la fin des années 1970, Pierre Rosanvallon rejoint le monde académique – d’abord à l’université de Paris-Dauphine, où il anime le pôle sociologique du centre de recherches Travail et sociétécréé par Jacques Delors, puis, au début des années 1980, à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Son travail porte notamment sur l’histoire intellectuelle de la démocratie française, à laquelle il consacre une trilogie – Le Sacre du citoyen. Histoire du suffrage universel en France(Gallimard, 1992), Le Peuple introuvable. Histoire de la représentation démocratique en France (Gallimard, 1998) et La Démocratie inachevée. Histoire de la souveraineté du peuple en France (Gallimard, 2000).

Critique du populisme

Depuis son élection au Collège de France, en 2001, Pierre Rosanvallon a publié une nouvelle trilogie consacrée, cette fois, aux mutations de la démocratie contemporaine – La Contre-Démocratie. La politique à l’âge de la défiance (Seuil, 2006), La Légitimité démocratique. Impartialité, réflexivité,

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1 réponse »

  1. Je tiens à rappeler que la politique, en démocratie, c’est par nature le lieu de la confrontation, de l’arbitrage et du compromis entre des intérêts contradictoires, des revendications multiples et des priorités diverses.
    D’une part, l’ébranlement de notre démocratie est illustré par l’absence de dialogue préalable avec le peuple pour juger de la nécessité de la réforme des retraites, or le Général @de Gaulle lui-même reconnaissait qu’« en France, la Cour suprême, c’est le peuple ».
    Il est affligeant de constater que nos gouvernants font plus confiance aux cabinets de conseils au lieu d’accorder leur confiance au peuple qui leur donne l’onction par la voie des urnes.
    Cet ébranlement s’explique aussi par le manque de clarté et de sincérité dans la communication gouvernementale. Le masque de Pinocchio siérait à merveille aux membres du gouvernement.
    Pinocchiomaske für Politiser. 🤥
    @Anne BRUNET

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