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PROMESSES (5) : L’INDÉCHIFFRABLE BAISSE D’IMPÔTS POUR LES CLASSES MOYENNES – MISE À JOUR

PRÉCÉDENTE PUBLICATION :

PROMESSES (4) RÉPÉTÉES À L’ENVIE SUR LES FINANCES PUBLIQUES https://metahodos.fr/2023/05/16/promesses/

NOUVELLE PROMESSE SANS ENGAGEMENTS ?

Ce n’est pas le « plan Marshall » promis : une baisse d’impôts de deux milliards d’euros pour les « classes moyennes », sans préciser clairement qui serait concerné, ni quand et comment la mesure serait mise en œuvre. Cela pourrait ne représenter que 133 Euros par an quand la hausse des prix alimentaires est de 15%.

« Définir les classes moyennes est un débat éternel,

Lit on dans Marianne qui poursuit :

« mais Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, a peut-être donné une indication de la vision du gouvernement en la matière dans une récente interview au Monde. La classe moyenne correspondrait à ceux qui se situent entre les « quatrième et huitième déciles » de revenus établis par l’Insee. En préambule, on doit noter que les valeurs définissant les déciles de l’Insee ne correspondent pas à un salaire, mais désignent le « niveau de vie » du foyer, soit l’ensemble des revenus qu’il perçoit et dont il peut effectivement disposer. L’intervalle courant du quatrième au huitième décile retenu par Gabriel Attal englobe ainsi les quinze millions de ménages ayant un niveau de vie compris entre 17 410 euros et 31 770 euros (1428 euros et 2648 euros par mois). Dans la même veine, Emmanuel Macron a également précisé vouloir aider ceux qui gagnent entre « entre 1 500 et 2 500 euros »par mois dans son interview à l’Opinion.

« Dans cette définition assez large, les trois premiers déciles (entre 8 710 euros et 16 120 euros par an) correspondraient donc aux classes populaires, et le seuil d’entrée parmi les plus aisés serait fixé à 31 770 euros par an (2648 euros par mois), si l’on retient les dernières données de l’Insee datant de 2019. Première conséquence : sur le papier, le coup de pouce serait modique. Si quinze millions de ménages doivent se partager deux milliards d’euros de baisses d’impôts, cela veut dire que chacun d’entre eux ne gagnerait que 133 euros chaque année, soit 0,56 % de leur revenu annuel moyen. Cela ne représenterait donc pas grand-chose, d’autant plus si les prix grimpent en parallèle de 5,3 % par an comme c’est le cas en ce moment. »

« reprendre la main alors que la colère gronde »

« Aussi, le gouvernement veut reprendre la main alors que la colère gronde et qu’il ne dispose plus de majorité à l’Assemblée nationale. Lit on dans La Tribune.

« Le président Emmanuel Macron a annoncé vouloir « concentrer » deux milliards de baisses d’impôts sur « les classes moyennes » d’ici à 2027.

« Quant à savoir à quels horizons dans le temps se situeront ces baisses d’impôts, le chef de l’Etat a admis : « quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat ».

« De fait, non seulement la France est en queue de peloton par rapport à ses voisins européens sur le désendettement du budget de l’Etat, mais, en plus, cette dette empêche toutes baisses des recettes fiscales (comme la baisse des impôts), sans mettre en péril la réputation financière du pays, prévient encore le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.

« « Il y a deux milliards de baisses d’impôts pour les ménages. Ces deux milliards, j’ai demandé au gouvernement de me faire des propositions pour qu’ils se concentrent sur ces classes moyennes », a-t-il tout de même ébauché.

« Les pistes restent donc encore floues même si Emmanuel Macron a déjà indiqué : « la fiscalisation des revenus des classes moyennes est trop importante et s’accélère trop vite. Elle écrase les gains de pouvoir d’achat entre 1.500 et 2.500 euros. Je parle de ceux qui sont trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre », avait-il expliqué dans une interview à l’Opinion la veille. »

« … le président des bonnes intentions »

TITRE MARIANNE SUI POURSUIT :

« Les dernières annonces du président de la République au sujet de la réindustrialisation, du lycée professionnel ou de la lutte contre la fraude fiscale sont louables, mais insuffisantes pour inverser la tendance. Elles ne changent guère l’ordre du système : les multinationales continueront d’échapper le plus légalement du monde à l’impôt, et la libre circulation des capitaux, des marchandises et des travailleurs renforcera encore le dumping social.

« En matière de communication politique, l’offensive tous azimuts du président de la République, du New York Times à L’Opinionen passant par Challenges et le plateau de TF1, a des airs de reconquête… ou de diversion. Comment ça, les Français sont mécontents ? Pas au courant. Adressez-vous à la Première ministre, ce sont ses dossiers. À l’Élysée, on est sur du long terme, de la prospective. On change la vie. »

ARTICLE

Impôts : ce que cachent les 2 milliards d’euros de baisse promis par Macron

16/05/2023 HUFFPOST

Le président de la République veut donner un coup de pouce aux « classes moyennes ». Mais son annonce, pour l’instant, est entourée d’un flou épais.

Par Anthony Berthelier

POLITIQUE – Emmanuel Macron veut baisser les impôts de ce qu’il appelle les « classes moyennes. » Il l’a promis et répété lundi 16 mai au soir dans le journal de 20 heures de TF1, dernière étape d’une offensive médiatique qui aura vu la parole présidentielle se répandre dans Challenges, L’Opinionou le Financial Times en un temps très court.

Objectif : tourner la page de la difficile réforme des retraites en enfourchant l’un de ses chevaux de batailles favoris, l’économie et la réindustrialisation, pour saturer l’espace de diverses déclarations et autres annonces. Sans oublier de soigner une popularité en chute libre depuis sa réélection.

Dans ce contexte, également marqué par une inflation toujours galopante, la promesse de redonner du pouvoir d’achat à certains Français ne pouvait passer inaperçu. « J’ai demandé au gouvernement de me faire des propositions » pour supprimer deux milliards d’euros d’impôt aux « classes moyennes », a effectivement expliqué le président de la République à Gilles Bouleau, sur la Une. Mais quand ? Et comment ? Ou pour qui ? Force est de constater que les questions restent nombreuses après l’interview du président.

Qui sont les « classes moyennes » ?

En réalité, cette annonce, sans doute la plus marquante de son passage sur TF1, n’en est pas vraiment une. La baisse d’impôt était déjà au programme de l’agenda des 100 joursproposé par Élisabeth Borne en avril dernier. Emmanuel Macron lui-même l’avait teasé dans les colonnes de L’Opinion la veille de son passage au 20 heures.

Restait alors à connaître le montant de l’enveloppe. Ce sera donc deux milliards d’euros, comme prévu en amont, là aussi, dans la « trajectoire budgétaire » du pays, selon les mots d’Emmanuel Macron. La feuille de route de la France, baisses d’impôt comprises, a effectivement été transmise par le ministre des Finances Bruno Le Maire à l’Union européenne il y a quelques semaines.

Mais pour quel résultat concret dans le porte-monnaie des Français ? Pour l’instant, ni l’Élysée ni Bercy ne se risquent à trop de précisions concernant les mécanismes à l’étude pour parvenir à cette baisse. « Il y a plusieurs éléments qui permettent de toucher les classes moyennes », a seulement relevé Emmanuel Macron, lundi soir, soucieux de ne pas « fermer de portes » aux « choses intelligentes. »

Le flou est tout aussi épais quant aux personnes finalement concernées par le dispositif. À travers l’expression « classe moyenne », un brin fourre-tout, Emmanuel Macron veut s’adresser aux « Françaises et Français qui travaillent dur, qui veulent bien élever leurs enfants » et qui gagnent un peu trop pour avoir bénéficié des différents chèques débloqués par l’exécutif au fil de l’inflation. Quid, dans ces conditions, des retraités ? Ou des personnes sans enfant ? Pas de réponse, pour l’instant.

« C’est en train d’être travaillé, instruit, à Bercy », explique l’entourage de Bruno Le Maire au HuffPost, selon qui les pistes devront être rendues publiques dans « les quelques semaines qui arrivent. »

Des doutes sur les finances

Dans ce contexte incertain, il est tout de même intéressant de noter que le montant budgété pour ce rabotage est sans commune mesure avec les baisses d’impôt ou les dispositifs d’aide entérinés précédemment. La suppression de la taxe d’habitation avait par exemple coûté, en tout, 18,5 milliards d’euros entre 2017 et 2022.

La fin de la redevance télé avait provoqué, quant à elle, un trou de plus de 3 milliards d’euros dans les caisses de l’État au tout début du quinquennat, pour un gain de 138 € par an pour chaque foyer. Des dispositifs de plus grande ampleur, donc, que celui dessiné par l’exécutif après la réforme des retraites, et qui concernaient l’ensemble des Français.

Un an plus tard, le tâtonnement du gouvernement sur sa nouvelle politique fiscale semble traduire les doutes de certains (dans la majorité ou dans l’opposition) sur le financement d’une nouvelle baisse d’impôt. Qui plus est à l’heure où la dette inquiète et où l’agence de notation Fitch a dégradé le score de la France.

« Est-ce qu’on peut continuer les baisses d’impôt, même celles promises avant la décision de Fitch ? », s’interrogeait par exemple le député macroniste Charles Sitzenstuhl, il y a quelques jours, dans les colonnes du Monde. Son collègue socialiste, Philippe Brun ne dit pas autre chose. « On n’a pas les moyens de le faire », expliquait-il, lundi soir, sur le plateau de BFMTV.

C’est également ce que traduit la petite phrase d’Emmanuel Macron sur le timing de son nouveau dispositif. Quand les baisses d’impôts pourraient-elles intervenir ? « Quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat, dans cette mandature », a-t-il expliqué sur TF1. « Il n’y a pas d’urgence. Ce sera avant 2027 », confirme-t-on du côté de Bercy, ce mardi, en expliquant assumer une « politique qui aide ceux qui travaillent » tout en restant « attentifs aux finances publiques. » Avant d’ajouter, avec ironie : « Depuis 1974, aucun budget n’a été excédentaire. On n’aurait donc pas les moyens pour beaucoup de choses ». Et si c’était cela le principal enseignement de cette annonce ?

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