La démocratie en faiblesse de communication constructive
ARTICLE sur Linkedin de Régis CHAUMONT Président d’honneur de l’Unsfa, Architecte-expert près la Cour d’Appel d’Aix en Provence
La démocratie en faiblesse de communication constructive
Le corps électoral confie un mandat à des élus pour diriger, avec des budgets extrêmement importants, une politique qui détermine notre quotidien, notre avenir, le cadre de notre vie en société.
Avec une abstention grandissante, ces manettes sont confiées par de moins en moins d’électeurs à des dirigeants de plus en plus isolés.
Le rôle des corps intermédiaires, dont bien évidemment celui de notre syndicat l’Unsfa, tend à se diminuer par l’affaiblissement de deux vecteurs :
§ Le désintérêt des individus pour l’action collective en laquelle ils ont difficulté à croire ou s’investir
§ La mise à l’écart de ces corps intermédiaires par nos élus et ce, tout particulièrement depuis les dernières élections de 2017.
Parallèlement, les retiennent l’attention de nos dirigeants, qui ont tendance à réagir à la dernière action collective émergeant de telle ou telle plateforme ou messagerie numérique.
Nous sommes nombreux à y trouver un moyen d’expression qui nous donne l’illusion d’agir ou l’impression d’exister, alors que nous alimentons simplement des mouvements collectifs éphémères peu à même de produire des effets construits, concrets et réfléchis.
Aussi, le pouvoir s’use-t-il vite…très vite avec l’affaiblissement rapide du soutien populaire.
Et s’en suit inéluctablement une baisse de popularité qui fragilise la légitimité de ce pouvoir.
Par la suite, les nouvelles élections se focalisent alors principalement sur l’éviction des dirigeants sortants. C’est le dégagisme.
Les mécanismes démocratiques se désarticulent, avec pour partie d’explication, l’extinction progressive et programmée des corps intermédiaires au profit des réseaux sociaux. Ceux-ci confrontent en direct, l’intérêt particulier de chaque individu à l’intérêt général.
Les corps intermédiaires souffrent de certains maux engendrés par ce que le corporatisme fait apparaître comme des privilèges et par le népotisme qui peut naitre de leurs réseaux.
C’est pourtant dans un syndicat professionnel que naissent les idées, se développent la contradiction et la réflexion. Les propositions se construisent et deviennent l’expression d’un groupe et non l’agrégation imprécise d’opinions dispersées.
Ces opinions qui se nourrissent d’exemples non vérifiés, se fient aux impressions des sens, procèdent par associations superficielles et s’en remettent au fait majoritaire. Or la majorité, montre Platon, se laisse séduire par la flatterie des démagogues; prompte à affirmer et à nier, elle ne sait pas suspendre son jugement.
Il s’agit donc non seulement de dépasser l’inconsistance de ce sur quoi s’appuie l’opinion, mais aussi d’ébranler le statut d’une existence pour qui opiner c’est savoir, et qui assimile spontanément le certain au vrai.
Notre union doit évoluer, être plus attractive, plus constructive, moins arc-boutée sur des acquis qui doivent se mettre en phase avec nos systèmes.
C’est pourquoi, nous nous employons à dynamiser notre fédération, à solliciter les rencontres, à manifester, à nous manifester, à sans cesse contribuer, proposer, rencontrer. Nous le faisons avec vous qui constituez pleinement cette force qu’il faut animer, réanimer, sans jamais abandonner…C’est le cœur de la démocratie que nous devons rappeler chaque jour à nos dirigeants.
Plus que jamais, nous devons conduire l’action syndicale avec conviction. Elle permet de mener une réflexion issue des réalités et de construire des propositions raisonnées et novatrices.
Régis CHAUMONT
Président de l’Unsfa
« Il s’agit donc non seulement de dépasser l’inconsistance de ce sur quoi s’appuie l’opinion, mais aussi d’ébranler le statut d’une existence pour qui opiner c’est savoir, et qui assimile spontanément le certain au vrai. »
Donc en fait, l’argument est qu’il faut des corps intermédiaire parce que les gens sont dans l’ensemble trop bête pour pouvoir juger avec du recul…
La faille de ce raisonnement c’est évidemment que l’executif et les corps intermédiaires justement, sont élus. Par les gens. Ceux qui son bêtes…
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