
INTRODUCTION
Anne BRUNET qui intervient régulièrement sur Metahodos a écrit récemment un article proposé ici. Il concerne Roland GORI dont elle propose également une Vidéo.
La fabrique des imposteurs
Au moment de sa déclaration de candidat à l’investiture à l’élection présidentielle, François Hollande s’est présenté sous la bannière de la « normalité » pour renouveler la démocratie en France. Mais une démocratie ou une société doit-elle être normale ?
L’ouvrage analyse les relations ambiguës et paradoxales que la démocratie entretient avec la norme et les processus de normalisation sociale et culturelle pour comprendre l’incroyable état de résignation du politique aujourd’hui. Résignation dont l’illustration la plus éloquente est la confiscation de la pensée critique au moyen des procédures de l’évaluation et l’emprise de la « religion du marché » au cœur de nos sociétés – et qui, en prédisposant à la dépression, fait le lit d’une société totalitaire. Par l’un de nos psychanalystes les plus importants, initiateur du fameux Appel des Appels et auteur de nombreux livres, un essai qui nous exhorte à prendre conscience du nouveau malaise de notre civilisation pour mieux le dépasser.
Roland Gori
Il est Professeur émérite de Psychopathologie clinique à l’Université d’Aix-Marseille, Président d’honneur du Séminaire interuniversitaire européen d’enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse (SIUEERPP), Psychanalyste Membre d’Espace analytique. Il est l’initiateur de l’Appel des appels.
Il a créé et dirigé la revue Cliniques méditerranéennes et occupé des responsabilités collectives et d’expertise importantes, tant auprès des comités d’expertises des revues scientifiques que des instances de la recherche universitaire. Il a formé de nombreux élèves qui occupent actuellement des postes de Professeurs et de Maîtres de conférences des Universités.
Ses travaux de recherche portent sur les fonctions de l’acte de parole dans les situations cliniques et psychanalytiques, la logique des passions, l’épistémologie de la psychanalyse et plus récemment la médicalisation de l’existence et les dispositifs anthropologiques du soin.
L’IMPOSTEUR
L’imposteur est aujourd’hui dans nos sociétés comme un poisson dans l’eau : faire prévaloir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutôt que les fins, se fier à l’apparence et à la réputation plutôt qu’au travail et à la probité. L’imposteur vit à crédit, au crédit de l’Autre.
« Notre société de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique des imposteurs. L’imposteur est un authentique martyr de notre environnement social, maître de l’opinion, éponge vivante des valeurs de son temps, fétichiste des modes et des formes. »
ARTICLE d’Anne BRUNET
ROLAND GORI : LA FABRIQUE DES IMPOSTEURS # COGITO ERGO SUM
Anne BRUNET Juriste droit public, consultant juridique
Dubito ergo cogito, cogito ergo sum !
La crise liée à la pandémie du Coronavirus met en exergue que la société contemporaine est ce que Roland Gori, professeur émérite de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille, nomme: La Fabrique des Imposteurs.
Tous les dispositifs actuels de colonisation des mœurs empêchent de réfléchir par soi-même. Nous vivons dans une société où l’on se fie plus à l’apparence et à la réputation qu’à l’intégrité, où l’audience est préférée au mérite, où la servilité permanente se retrouve même dans le service public de l’information !
Les journalistes sont censés nous informer en toute objectivité. Malheureusement, force est de constater que beaucoup sont des propagandistes qui préfèrent manipuler les informations et alimenter la psychose, oubliant que le stress et la peur diminuent les défenses immunitaires.
L’information est fondamentale. Nous sommes des êtres rationnels et non des moutons. C’est pourquoi il est souhaitable que chaque citoyen fasse appel à son discernement en réfléchissant par lui-même, sans prendre pour argent comptant les vérités approximatives que les « tenants du pouvoir médiatique, perroquets de l’oligarchie politique… » nous imposent.
Aujourd’hui nous sommes en plein dans la société du spectacle où le dialogue est inexistant. Cessons d’être timorés : les libertés d’opinion et d’expression sont consubstantielles à l’existence même d’une société démocratique. Ces libertés sont non seulement consacrées par les articles 10 et 11 de la DDHC de 1789, mais elles sont aussi définies par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Explicitement, ces libertés donnent le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions.
En tant que citoyens éclairés, redonnons le pouvoir à la parole, car la démocratie est synonyme de débats. J’entends par là un débat respectueux, bref un respect mutuel tel que le concevait le président Jacques Chirac lorsqu’il affirmait : « J’ai toujours respecté les hommes qui se battent pour d’autres idées que les miennes. »
« La politique en démocratie, c’est par nature le lieu de la confrontation, de l’arbitrage et du compromis entre des intérêts contradictoires, des revendications multiples et des priorités diverses. »
Anne BRUNET
Voir la vidéo:
2 réponses »