
…
« En vers et avec tout«
Chaque semaine Oriane Delacroix propose pour France Culture quelques vers.
Nous avions déjà présenté cette rubrique de France Culture sur notre site. Celle consacrée à EDOUARD GLISSANT nous est proposée par un de nos éclaireurs qui vit dans les Antilles;
Avec un dossier qui nous permet de (re)découvrir cet immense intellectuel qui peut éclairer – au fond – notre travail relatif à la démocratie et au vivre ensemble. En particulier avec le concept de la « relation » qu’il a développé dans ses romans, poèmes, essais et études.
« C’est l’occasion pour moi de saluer et embrasser mes amis de Guadeloupe, éloignés du fait de la pandémie, et si proches par le cœur et l’âme. Avec une pensée toute particulière pour l’un d’entre eux – si grand, Christian GATOUX – qui nous a quitté touché par le Covid. » T Lidolff.
Extrait du poème « L’Aveu » dans le recueil Le Sel noir.
Chaque visage est un appel miroir brisé
Soupesant dans leurs mains le désespoir
D’en face, tremblants ils se taisent.
C’est leur manière de fleurir, l’aveu.
Espace pour ces mains
N’y laissant trace d’amitié,
Secrète si secrète
Qui ose dire si son visage
Tient à son corps ou si sa face
Est transparente ?
Miroir, nul n’y passe ô falaise.
Elle est oiseau mouvement pur
Que vent consume.
Édouard Glissant
Bon week-end 👋👋 !
Oriane DELACROIX
qui est Édouard Glissant ?
Né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie à la Martinique et mort le 3 février 2011 à Paris, il est romancier, poète et philosophe français. Il obtient le prix Renaudot en 1958 pour son roman La Lézarde. En 1992, Édouard Glissant a été finaliste pour le prix Nobel de littérature, mais c’est l’écrivain Saint-Lucien Derek Walcott qui l’emporte d’une voix. C’est une des belles performances réalisée par un écrivain martiniquais sur le plan international.
Édouard Glissant est fondateur entre autres des concepts d’« antillanité », de « Tout-monde » et de « Relation ». Il repense également la notion de créolisation et les catégories de la métaphysique ainsi que les modalités du dialogue des cultures, à l’aune de son prisme relationnel. Surtout connu pour Le Discours antillais (1981), Édouard Glissant est l’auteur d’une œuvre conceptuelle et littéraire colossale.
De Soleil de la conscience (1956) à l’Anthologie de la poésie du Tout-Monde de 2010, il s’est illustré dans tous les genres, roman, poésie, théâtre, essais philosophiques. Souvent classée parmi les théories du postcolonialisme, la pensée de Glissant est irréductible à une école ou un courant fixe, ayant toujours redéfini les modèles d’une vision du monde en quête de son mouvement.
« Distinguished professor » en littérature française à l’Université de la ville de New York (CUNY), Édouard Glissant est directeur du Courrier de l’Unesco de 1981 à 1988 et président honoraire du Parlement international des écrivains en 1993. Il reçoit à plusieurs reprises le titre de Docteur Honoris causa de diverses universités de par le monde (l’Université de Bologne par exemple, en 2004). Il mène l’essentiel de sa carrière universitaire aux États-Unis, d’abord à l’Université d’État de Louisiane à Baton Rouge, puis à New York. Il préside par ailleurs en 2006 la mission de préfiguration d’un Centre national consacré à la traite, à l’esclavage et à leurs abolitions. En 2006, il fonde l’Institut du Tout-Monde, à Paris.
Depuis 2002, le prix Édouard-Glissant, créé par l’université Paris-VIII, avec le soutien de la Maison de l’Amérique latine et de l’Institut du Tout-Monde, est destiné à « honorer une œuvre artistique marquante de notre temps selon les valeurs poétiques et politiques d’Édouard Glissant : la poétique du divers, le métissage et toutes les formes d’émancipation, une réflexion autour d’une poétique de la Relation, celle des imaginaires, des langues et des cultures ». Fait avec Wikipedia.
Les manifestes écrits par Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau
Les Éditions La Découverte et les Éditions de l’Institut du Tout-Monde proposent la première édition en un seul volume des manifestes écrits par Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau (et pour deux d’entre eux, cosignés avec des collectifs d’intellectuels) entre 2000 et 2009, sous le titre Manifestes. Parution le 4 février 2021.
« Il n’y a de puissance que dans la Relation,
et cette puissance est celle de tous. Toute politique sera ainsi estimée à son intensité en Relation. Et il y a plus de chemins et d’horizons dans le tremblement et la fragilité que dans la toute-force.»
Cet ouvrage rassemble pour la première fois six textes : De loin…, Dean est passé. Il faut renaître. Aprézan !, Quand les murs tombent et L’Intraitable beauté du monde coécrits par Patrick Chamoiseau et Édouard Glissant ; et avec Ernest Breleur, Gérard Delver, Serge Domi, Bertène Juminer, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar et Jean-Claude William le Manifeste pour un projet global et le Manifeste pour les « produits » de haute nécessité.
VIDEO – Tropismes EDOUARD GLISSANT avec Laure ADLER :
« Raviver la :mémoire de l’esclavage ( des esclavages ) et affronter les combats contemporains de formes diverses.
VOIR EGALEMENT LE SITE DU ROMANCIER POETE PHILOSOPHE :
1 réponse »