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« FUREUR, DÉSESPÉRANCE, RÉVOLTE » : LA RÉFORME DE LA PJ DANS LE MUR ? MISE A JOUR

MISE À JOUR

« La colère et la désespérance ont gagné les rangs de la PJ »

« Nos collègues étaient inquiets, ils sont aujourd’hui furieux », alerte Christophe Desmidt, vice-président de l’Association nationale de police judiciaire.

Le limogeage du directeur de la zone sud de la police judiciaire, Éric Arella, a mis le feu aux poudres au sein de la PJ, déjà sur des charbons ardents avec les projets de réorganisation en cours au ministère de l’Intérieur.

Dans la maison depuis vingt-sept ans, le commandant Christophe Desmidt dirige à Montpellier (Hérault) l’office français antistupéfiants.

Membre de l’Association nationale de police judiciaire (ANPJ), créée l’an dernier et dont il est le vice-président, il alerte dans un entretien au Point sur « l’état de désespérance » et la colère qui animent ses troupes, après la mise à l’écart de M. Arella. Une décision qu’il juge « scandaleuse » et « contre-productive ».

«Cette réforme de la police, personne n’a eu le courage de la faire» déclare G Darmanin

« Avoir du courage n’empêche pas de réfléchir sur ce qui se passe » dit un philosophe contemporain.

Alain Etchegoyen, également philosophe, disait, quant à lui, dans un texte fondamental que nous reproduirons demain : « Le courage politique ne doit jamais se dire courageux »

et poursuit : « Le courage politique est spécifié par la démocratie : tenir son pouvoir du peuple modifie les ingrédients du courage politique ». … et les risques de brusquerie, de flatterie ou de lâcheté qui en découlent.

Ou encore : « Généralement, dans le gouvernement démocratique, le courage est une vertu qui ne peut se dissocier de la responsabilité, principe moral émergent de notre temps. …la responsabilité consiste à répondre de ses actes ou décisions et de leurs conséquences devant ceux qui sont concernés par ces actes ou décisions… »

« Police judiciaire : Darmanin défend une réforme « courageuse et difficile » »

Titre Le Point qui poursuit :

« Malgré la gronde persistante suscitée par la nouvelle réforme de la police judiciaire, le ministre de l’Intérieur persiste et signe.

« Gérald Darmanin ne compte pas lâcher sur la réforme de la police judiciaire, malgré la contestation

« La réforme « bouscule des habitudes et il est normal qu’elle suscite des contestations mais certaines limites ne doivent pas être franchies », ajoute-t-il en dénonçant les « images choquantes » de la manifestation des enquêteurs à Marseillelors de la venue du directeur général de la police nationale (DGPN).

« Comme il l’avait dit vendredi devant le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), le ministre explique avoir « commandé un audit », auquel l’inspection générale de la justice doit être associée et qui « sera rendu mi-décembre ». « Nous discuterons à partir de là avec les organisations syndicales pour amender la réforme en fonction des remarques pour une mise en place en 2023 », ajoute Gérald Darmanin, sans donner de date plus précise. »

« La révolte de la police judiciaire française après le limogeage du patron de la PJ de Marseille »

Titre Le Monde du 8 octobre qui poursuit ;

« L’annonce de l’éviction d’Eric Arella, dont les troupes avaient fraîchement accueilli le directeur général de la police nationale la veille, a été suivie par des rassemblements spontanés de policiers dans toute la France. La contestation d’un vaste plan de réformes s’est encore durcie.

« Il a quitté son bureau décoré d’affiches du Prix de l’Evêché, un festival de polar qu’il patronnait, puis est allé saluer des policiers réunis pour un pot de départ. Lui n’a pas eu le temps d’organiser le sien : vendredi 7 octobre, Eric Arella, 62 ans, patron de la PJ dans le sud de la France depuis 2015, a été prié de faire ses cartons sans délai. « Viré comme un malpropre », résume un de ses hommes. Son départ sous les acclamations ne suffira sans doute pas à apaiser l’amertume : quatre décennies de service dans la police, balayées par une vidéo d’une durée de 68 secondes. »

LE PATRON DE LA POLICE REPORTE SON DÉPLACEMENT À VERSAILLES

Une annonce qui intervient dans un contexte de grandes tensions au sein de la PJ, bousculée par le limogeage du directeur marseillais ce vendredi.

Éric Arella, directeur de la PJ de la zone sud allant de Perpignan à Nice démis de ses fonctions au lendemain d’une manifestation

Malgré ses états de services, la direction générale de la police nationale (DGPN) a confirmé son éviction ce vendredi, au lendemain d’une action de ses troupes à Marseille contre la réforme de la police judiciaire (PJ). « Comme pour toute réforme, il y a des discussions, il peut y avoir des désaccords. Mais une telle déloyauté n’est pas acceptable », indique-t-on dans l’entourage du DGPN.

Des appels à manifester dans toute la France de policiers et magistrats

Un simple coup de fil à informé Eric Arella sur son débarquement à la mi-journée, suscitant immédiatement des appels à manifester dans toute la France de policiers et magistrats inquiets depuis des semaines de la réforme en préparation.

Un « mode de gestion autoritariste »

« Cette décision hâtive et manifestement prise en réaction à l’accueil réservé au DGPN par les fonctionnaires de police de ce service (…) est inquiétante et significative d’un mode de gestion autoritariste, qui ne tolère aucune manifestation d’opposition et interdit tout réel débat interne », indique l’Afmi.

Dans un communiqué distinct, les juges d’instruction de Marseille ont, eux, indiqué avoir appris « avec stupeur » l’éviction d’Eric Arella et expriment leur « vive inquiétude » à l’égard du projet de réforme de la PJ.

La Conférence nationale des Procureurs de la République se dit « préoccupée »

Les procureurs sortent de leur réserve pour prendre position. Ce vendredi, la Conférence nationale des Procureurs de la Républiques (CNPF) évoque dans un communiqué sa « plus grande préoccupation » après le limogeage du directeur de la PJ de la zone sud de la France, Éric Arella.

« La Conférence Nationale des Procureurs de la République a déjà pu exprimer ses inquiétudes quant à la réforme de la Police nationale et, plus particulièrement, à l’avenir de la filière judiciaire », indique le document.

« Après l’annonce du départ du Directeur zonal de la police judiciaire sud, elle ne peut manquer d’exprimer à nouveau sa plus grande préoccupation quant aux contours et aux conséquences de la réforme envisagée », poursuivent les membres du conseil d’administration de la Conférence, présidée par Jean-Baptiste Bladier.

« La réforme de la « PJ » faisait jusqu’ici des remous. C’est désormais la tempête. »

Écrit Le Parisien du 7 octobre qui poursuit :

« Voilà pour le premier coup de semonce. « On est estomaqué, on ne pensait pas vivre une chose pareille dans notre institution, confie un enquêteur de la PJ marseillaise. Éric Arella n’a pas trahi sa direction, il a simplement choisi d’être aussi loyal à ses hommes et on lui fait payer cela, c’est inadmissible. ». Ce directeur n’a pourtant pas la réputation d’être un frondeur et est décrit comme un homme de dialogue et ouvert aux propositions.

« Dans la foulée, le directeur central de la police judiciaire, Jérôme Bonet, a fait savoir à sa hiérarchie qu’il souhaitait quitter ses fonctions en guise de solidarité en guise de solidarité avec son subordonné limogé, selon plusieurs sources concordantes au sein de la police judiciaire.

« Mais la direction générale de la police nationale a très vite publié un communiqué laconique pour démentir sa démission. Des tractations ont-elles eu lieu en coulisses pour faire baisser la tension et rejeter une démission qui sonnerait le glas de la réforme et conduirait à guerre ouverte au sein de la police ? « Le directeur central de la police judiciaire a bien écrit un courrier pour exprimer sa volonté de partir mais on lui a demandé de rester à son poste » nous confient plusieurs commissaires, soulignant que l’on ne peut quitter ses fonctions de DCPJ que par décret du gouvernement.

« La crise est en tout cas historique et met le ministère de l’Intérieur dans une position intenable face à sa volonté de faire passer coûte que coûte sa réforme controversée de départementalisation de la police. »

« La police judiciaire traverse-t-elle la plus grave crise de son histoire depuis sa création en 1907 ? « . Interroge Le Monde

Par ailleurs, les juges d’instruction de Marseille tiennent à exprimer leur vive inquiétude à l’égard de cette réforme qui aura pour conséquence de remettre en cause leurs capacités d’action dans le cadre des affaires criminelles les plus complexes, les plus graves et les plus sensibles », indiquent-ils.

Les magistrats s’inquiètent également de la « méthode » utilisée pour mener à bien cette réforme, assurant qu’elle « impacte les conditions dans lesquelles (les juges, ndlr) travaillent quotidiennement avec les services de la police judiciaire ».

LES PRÉCÉDENTES PUBLICATIONS DE METAHODOS :

SUPPRESSION DE LA PJ – FRONDE – suite (5). https://metahodos.fr/2022/10/05/suppression-de-la-pj-fronde-suite-3/

ARTICLE

Marseille : le directeur de la PJ démis de ses fonctions

jeudi 6 octobre.Source AFP LE POINT

ÀMarseille et dans le sud de la France, la décision est difficile à comprendre. Éric Arella, le patron de la police judiciaire (PJ) de la zone sud de la France, a été démis de ses fonctions vendredi 7 octobre. Une décision qui intervient au lendemain d’une manifestation à Marseille contre la réforme de la PJ. « C’est une honte, on lui fait porter le chapeau. Il a toujours été loyal. Et ce sont la quasi-totalité des responsables qui sont contre cette réforme », voulue par le gouvernement, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) une source de la PJ à Marseille.

Éric Arella pilotait notamment les enquêtes sur le narcobanditisme de Perpignan à Nice, en passant par Marseille, une des villes les plus touchées par ce fléau.

À LIRE AUSSIFace aux projets de réforme, la police judiciaire se rebiffe

« On lui reproche le coup de force des officiers hier », a commenté une autre source policière locale, évoquant un homme « très respecté ». Des dizaines de policiers se sont rassemblés vendredi spontanément au pied de l’hôtel de police, a constaté une journaliste de l’AFP.

Jeudi, quelque 200 officiers de la PJ avaient manifesté devant l’Évêché, l’hôtel de police à Marseille, à l’occasion de la venue du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux. À sa sortie de réunion, Frédéric Veaux a traversé les couloirs dans une ambiance glaciale, contraint de fendre une haie de manifestants, bras croisés et silencieux, selon une vidéo transmise à l’AFP jeudi.

La réforme de la PJ suscite une énorme réticence au sein de l’institution, mais aussi du côté de la justice. Porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et Frédéric Veaux, le projet prévoit de placer tous les services de police d’un département – renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) – sous l’autorité d’un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

Éric Arella, qui va partir à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) à partir de lundi, est remplacé par Dominique Abbenanti, actuellement attaché de sécurité à Alger, a-t-on ajouté du côté de la Direction générale de la police nationale (DGPN).

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