
Liberté, Bureaucratie et Système présidentiel français
Lors d’un entretien mené par Anton Malafeev pour sa chaîne YouTube, Gaspard Koenig explique ses positions philosophiques sur la liberté, la bureaucratie et le système présidentiel français.
Philosophe de terrain, Gaspard a mené une campagne présidentielle à l’hiver dernier où il s’est heurté au jeu des parrainages face à des candidats jouant plus de leur personne que de leurs idées. Il annonce dans cet entretien la sortie, la semaine prochaine, de son nouvel essai « Contr’un » dans lequel il plaide pour la fin de l’élection présidentielle au suffrage universel. Il salue par là-même le message intelligent et clair des Français lors de la dernière présidentielle : « ils ont redonné le pouvoir à Macron mais pas tous les pouvoirs ».
« [La logique de la Ve République] est une anomalie dans l’histoire de la démocratie. À la révolution française, le pouvoir exécutif exécute. Celui qui fait les lois et donne la direction à la nation, c’est le pouvoir législatif. C’est ce qu’écrit Rousseau dans le contrat social. »
Partant du fait anthropologique que la liberté est une construction sociale, il détaille la place que doit avoir l’Etat, avec l’unique but de rendre l’individu plus indépendant de sa communauté. Sans être totalement anarchiste, Gaspard désigne la puissance publique comme responsable du chaos et croit à un ordre spontané qui laisserait place petit à petit à de nouvelles règles, au cas où elle disparaissait. Il dénonce l’utilitarisme de Bentham, aujourd’hui poursuivi par l’intelligence articificielle, qui homogénéise la société, empêche l’individu de faire ses propres choix et le ramène petit à petit vers la moyenne.
« John Stuart Mill parle de qualia, expériences personnelles qui ne peuvent pas faire partie du calcul homogène. C’est tellement personnel que vous ne pouvez pas savoir, vous devez respecter la volition des gens, leur volonté explicite, y compris si ça leur attire du malheur et que c’est sous-optimal pour le reste du groupe. »
Gaspard termine en expliquant deux des idées phares défendues par GenerationLibre. Le revenu universel d’abord, dont il se lamente de l’incapacité des hauts fonctionnaires, pourtant dernièrement très proches, à le mettre en place sous peine de perdre le contrôle des bénéficiaires. Gaspard revient aussi sur la légalisation du cannabis, un « no-brainer » aux arguments faciles. Il précise faire la distinction claire entre les majeurs d’une part, et les mineurs d’autre part – pour lesquels des interdictions sont souhaitables – faisant référence à sa proposition d’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans. « On infantilise les adultes parce qu’on ose plus éduquer les enfants ».

Pour voir l’entretien de Gaspard, cliquer ICI.

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