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LE PLATEAU D’HANOUNA, UN «TROU NOIR QUI DÉVORE TOUT» ?

METAHODOS AVAIT PLUSIEURS FOIS ALERTÉ SUR « LE PIRE DE LA POLITIQUE SPECTACLE « ET LE « CIRQUE DE L’INFORMATION «

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ARTICLE

Affaire Boyard: le plateau de Cyril Hanouna est un trou noir qui dévore tout

Christian Salmon — Édité par Sophie Gindensperger — 21 novembre 2022 SLATE

L’échange sur le plateau de «Touche pas à mon poste» ne peut plus être cantonné à un dérapage isolé, c’est une sortie de route de tout le système médiatique, une débandade collective de tous ses acteurs.

On n’a pas fini de «déconner» avec l’affaire Hanouna. Comment faire autrement? On ne peut en effet que «déconner» à vouloir analyser le «déconneur» en chef de «Touche pas à mon poste». Ces «conneries» revendiquées et auto-entretenues ne sont pas de simples dérapages, des séquences plus ou moins calibrées pour choquer et stimuler l’audience.

«Déconner», ce n’est pas pour Cyril Hanouna commettre une faute ou braver un interdit. C’est un mode opératoire qui est devenu dominant et qui préside aux échanges dans les médias ou les réseaux sociaux. «Déconner», c’est repousser la frontière de ce qui est dicible dans le débat public.

Spirale du discrédit

L’indignation en fait partie. Elle souligne cette frontière, elle signale qu’elle a été franchie. En tant qu’acteurs plus ou moins consentants de la vie numérique, nous ne sommes pas seulement «pris au mot» mais «pris au clash» par le système Hanouna, emportés dans la spirale du discrédit qui fait valser les raisons et les légitimités et qui ruine l’espace même dans lequel notre indignation pourrait prendre pied, assoir sa légitimité.

Le clash entre l’animateur de TPMP et le député Louis Boyard dépasse désormais ses seuls protagonistes. Le feu qui s’est déclaré sur le plateau de C8 le 10 novembre dernier s’est propagé très vite au-delà des studios de Boulogne-Billancourt jusqu’aux bancs de l’Assemblée nationale, aux réseaux sociaux et aux médias. L’Arcom, l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle, s’est trouvée assaillie de signalements. Elle vient de mettre en demeure TPMP dans le traitement de la mort de Lola.

L’affaire Hanouna s’auto-entretient depuis une semaine. Habilement utilisée par l’animateur, qui a élargi le cercle de ses attaques à ses nombreux contradicteurs, l’affaire nourrit l’affaire, le scandale attise le scandale. L’émission trouve désormais sa matière, ses sujets, ses cibles, ses polémiques, en elle-même ou plutôt en lui-même.

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Hanouna est devenu le sujet de la conversation, dans une sorte d’accomplissement égotiste, de surenchère narcissique et d’auto-dévoration. L’affaire ne cesse de gonfler, nourrie par ses propres déjections. Elle est en train de devenir le miroir grossissant de la dégradation du débat public et de la crise de la représentation. Elle ne peut plus être cantonnée à un dérapage isolé, c’est une sortie de route de tout le système médiatique, une débandade collective de tous ses acteurs.

Comme au catch, le jeu consiste à faire semblant

L’incident ne vaudrait pas qu’on s’y arrête s’il n’était l’occasion de réfléchir à ce qui se joue dans ce type de programmes, sa rationalité et son efficacité, son emprise, ce qu’on pourrait appeler le «modèle Baba». Le «clash» conçu comme un affrontement simulé, obéissant à la fois à la figure rhétorique de l’hyperbole et à la scénographie du combat est le carburant de ce programme de télé-réalité, construit sur le modèle du catch.

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Car comme le disait Roland Barthes, le catch n’est pas un sport, c’est un spectacle. Et la télé-réalité en est l’exacte transposition. Sur le ring s’affrontent non pas des lutteurs, comme dans la boxe ou les arts martiaux, mais des personnages clivés, qui simulent des valeurs antagoniques, la franchise et la duplicité, la loyauté et la trahison, l’obéissance et la transgression, la sincérité et la dissimulation.

Comme au catch, le jeu consiste à faire semblant, à surjouer les rôles et les attributs. Les personnages traditionnels du catch sont des caricatures qui évoquent étrangement l’univers d’Hanouna. Le méchant immigré, ingrat avec sa terre d’accueil, le catcheur efféminé fuyant lâchement en cas de danger, et le mauvais milliardaire sans scrupule, qui exhibe sa fortune et achète les gens. Ici, on joue à «qui perd gagne» sa légitimité.

Le pouvoir de la transgression performative

Plutôt que de s’indigner à chaque manifestation de ce déconnage systémique, il s’agit de comprendre la mécanique qui est à l’œuvre dans ce pouvoir étrange et mystérieux, et si l’on veut fascinant, de la transgression performative. Non pas Hanouna et son émission, mais le hanounesque comme forme d’hégémonie du grotesque sur les esprits.

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Ce pouvoir grotesque comble la passion des foules désorientées pour le n’importe quoi. Tout ce qu’on peut en dire, c’est qu’elle prend partout dans les démocratiesoccidentales la forme d’un pouvoir qui assoit sa légitimité de manière paradoxale, non pas sur le crédit qu’il inspire mais sur le discrédit qu’il nourrit.

Rituel de rabaissement propre aux scènes de bizutage, mais qui prend à l’écran un sens particulier: le bizut ici, c’est l’homme politique qu’il s’agit de délégitimer.

La bataille d’Hanouna n’a rien d’une bataille d’Hernani opposant les anciens et les modernes, le peuple méprisé et les élites coupées du réel; c’est une bousculade de la raison, une mêlée confuse qui oppose les dupes et les non-dupes, les naïfs et les cyniques, les prétendus acteurs de la bataille culturelle et les performers de l’audimat, ceux qui s’emploient à transformer toute discussion en une guérilla médiatique pour le contrôle des attentions. La mesure de son succès, c’est l’audimat. Le moyen de ce succès, c’est l’excès. Ce succès ne doit pas être limité par des considérations morales ou politiques, ni par des règles extérieures, puisque le nerf de cette guerre pour l’audimat, c’est justement de les transgresser.

Au cœur du dispositif se tient Hanouna le magnétique, arbitre déloyal, héros et bouffon, régisseur et acteur d’une performance qui n’a d’autre but que d’attirer comme un aimant les particules dispersées de l’espace politico-médiatique, les fanzounes, sa piétaille hyperconnectée. Il les cajole et les électrise, les convoque et les disperse, tribu du poste intouchable, comme le proclame le titre de l’émission. Mais ce n’est pas seulement le «poste» qui est intouchable désormais, c’est lui-même, lui seul! Ecce Hanouna!

Jongleur de la tension narrative

Le nez sur son smartphone qui affiche minute par minute les chiffres d’audiencede son émission, il navigue à vue. L’écran, c’est sa boussole! Il choisit les rythmes, module la vitesse, décide de réduire ou de prolonger une séquence, voire susciter un coup d’éclat si l’audience s’effiloche, comme on vole aux instruments en avion quand la visibilité est réduite.

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Hanouna est un jongleur de la tension narrative. Son émission est jalonnée de scènes foutraques, d’humiliations gratuites, d’insultes surjouées, de performances dégradantes, comme si la légitimité télévisuelle s’acquérait au prix de la honte assumée et mise en scène.

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Rituel de rabaissement propre aux scènes de bizutage mais qui prend à l’écran un sens particulier: le bizut ici, c’est l’homme politique qu’il s’agit de délégitimer. Hanouna est allé jusqu’à opposer l’audience à l’élection, les deux millions de téléspectateurs quotidiens de son émission aux quelque milliers d’électeurs du député Boyard. TPMP est le théâtre d’un conflit entre deux sources de légitimité: la démocratie et les médias, le vote et l’audience. Qui légitime qui?

Logique de dévoration

Le plateau d’Hanouna n’est pas un forum. C’est un trou noir. Son véritable but, ce n’est pas d’échanger des opinions ou des arguments, mais d’empêcher tout échange, de réduire tout dialogue à une tempête d’insultes et de provocations. Il ne s’agit pas de convaincre ni même de séduire, mais de surfer sur le discrédit de la parole politique. Logique de dévoration qui a pris la place de la délibération démocratique.

La série Black Mirror l’avait préfiguré dans la scène du cochon intitulée «Hymne national» où l’on voit le Premier ministre britannique contraint de baiser une truie en direct à la télévision, pour sauver la princesse héritière de la famille royale britannique enlevée et prise en otage par un groupe terroriste. Le terroriste n’était qu’un performer qui voyait dans cette performance visant à dégrader l’image du politique la plus grande œuvre d’art du XXIe siècle. Hanouna n’a pas eu besoin d’une telle revendication pour souffler en direct dans le cul d’un chien.

Ce succès ne doit pas être limité par des considérations morales ou politiques, ni par des règles extérieures, puisque le nerf de cette guerre pour l’audimat, c’est justement de les transgresser.

Ce que l’affrontement Boyard-Hanouna a fait éclater au grand jour, c’est le monopole exercé par Hanouna sur le débat public. C’est ce monopole que le jeune député a fait vaciller en prononçant le nom de Bolloré. Il a volé le feu de la transgression. Il a démasqué l’interdit au royaume du tout-est-permis.

Même mode opératoire que Musk

Au simple prononcé du nom de Bolloré sur son plateau, Hanouna s’est cabré et est sorti de ses gonds. Soudain, l’intouchable se matérialisait, prenait un visage. C’est la grande différence entre Bolloré et Elon Musk: l’un se cache derrière son pitre, alors que Musk assume à visage découvert les risques de ses pitreries.

Mais le mode opératoire est le même. Après les capitaines d’industries du capitalisme industriel, voici les libertariens qui abhorrent toute idée de régulation économique, sociale et politique. Leur goût de la transgression n’a pas d’autre signification. D’où le caractère carnavalesque de la dispute qui adopte partout la forme d’une danse burlesque de milliardaires.

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Cyril Hanouna est un danger public

Elon Musk en est la figure de proue, le roi des balivernes («Baloney King», selon le magazine The Atlantic). Le chroniqueur Ian Bogost les qualifie de «bullionaires»[1]. Après les bullshit jobs, les milliardaires du bullshit! Musk, qui vient de rétablir le compte Twitter de Trump, n’a-t-il pas proposé de renommer Twitter «Titter»[2]?

1 — Du verbe «bully», qui signifie «intimider, brutaliser». Retourner à l’article

2 — Qui veut dire «ricaner» et s’abrège en «tits», soit «nichons» en français.Retourner à l’article

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