
La première édition du Prix du Meilleur Ouvrage sur la Transparence et l’Éthique,
créée par Transparency International France et l’Observatoire de l’Éthique Publique, n’a pas pu départager deux ouvrages de sa sélection. Ce sont donc deux titres qui remportent ce premier trophée.
« Des auteurs indispensables pour le débat public et la démocratie »
TITRE LIBÉRATION Thomas Legrand 2 décembre 2022
Le sombre travail qui consiste à déterrer les faits, à les documenter, à les contextualiser, produit-il du contenu suffisamment captivant pour avoir une quelconque influence sur le cours des choses et notre vie publique ? Oui, et cela même si leurs auteurs ne sont pas invités chez Cyril Hanouna.
« Vous ne les verrez pas souvent sur les plateaux de télé «bollorisés», ni même, sans doute, sur les autres chaînes d’info, s’écharper et décrire un monde politique de «tous pourris» à coups d’anathèmes. Ils n’ont pas le temps. Quand sonne l’Heure des pros, eux sont sur le terrain pour déterminer ce qui est pourri, comment, pourquoi et qui ne l’est pas. Ils travaillent pour la nuance et le discernement, c’est-à-dire pour la vérité. Un ou deux d’entre eux auront peut-être de beaux succès de librairie, mais leur compte Twitter est bien moins pourvu de followers que les polémistes qui animent les controverses cathodiques et numériques. Leurs salaires, leurs droits d’auteur et leurs piges n’arrivent pas à la cheville des cachets de ceux qui ont pour métier de faire l’opinion chez Hanouna.
« Et pourtant, la dizaine d’auteurs, journalistes, universitaires, et même banquier, des cinq essais finalistes du premier prix du livre décerné par Transparency International France et l’Observatoire de l’éthique politique, sont plus utiles, et même indispensables, pour le débat public et la démocratie. Le jury (dont je fais partie) a attribué jeudi le prix à deux livres, arrivés ex æquo : Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre pour les Infiltrés (Allary Editions), une enquête fouillée sur l’utilisation des cabinets de conseils par l’exécutif, et l’Ennemi de l’intérieur de …
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ARTICLE
Deux lauréats pour le premier Prix du Meilleur Ouvrage sur la Transparence et l’Éthique
Le 06/12/2022 par Dépêche – ACTUALITÉ
Le jury, présidé par Thomas Legrand et composé de trois membres de l’Observatoire et de trois membres de Transparency France, a choisi de récompenser les auteurs de deux ouvrages lors d’une cérémonie à l’Hôtel de Ville de Paris, le 1er décembre 2022.
Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre reçoivent la récompense pour Les Infiltrés, publié par Allary Éditions.
Le résumé de l’éditeur pour Les Infiltrés :
Depuis vingt ans, les consultants se sont installés au coeur de l’Etat. Gestion de la pandémie, stratégie militaire, numérisation de nos services publics… : les cabinets de conseil, pour la plupart anglo-saxons, sont à la manoeuvre dans tous les ministères. L’Etat a payé pour se dissoudre. Ce livre relate ce suicide assisté. C’est l’histoire d’un putsch progressif, presque rampant, sans effusion de sang mais qui, de l’intérieur, a changé la France.
Depuis vingt ans, les consultants se sont installés au coeur de l’Etat. Gestion de la pandémie, stratégie militaire, numérisation de nos services publics… : les cabinets de conseil, pour la plupart anglo-saxons, sont à la manoeuvre dans tous les ministères. On les retrouve même au coeur de nos services de renseignement. L’histoire de cette infiltration n’a jamais été racontée. Et cette prise de pouvoir encore moins démocratiquement approuvée.
Les choses se sont faites par acceptations ou résignations successives. Il ne s’agit en rien d’une conspiration. L’Etat a été parfaitement consentant. Il a payé pour se dissoudre. Et dépense chaque année toujours plus pour s’effacer. Ce livre relate ce suicide assisté.
Nicolas Forissier, avec Raphaël Ruffier-Fossoul, remportent également le prix pour L’ennemi intérieur, publié par Fayard.
Le résumé de l’éditeur pour L’ennemi intérieur :
J’ai 23 ans et je vais mourir. Nous sommes en 1992. La science ne se trompe jamais. Je suis atteint d’une maladie incurable. Je ne devais donc pas devenir, trente ans plus tard, l’homme qui allait faire exploser le schéma bancaire mondial. Cet auditeur inconnu, courtisé par les services secrets, qui finirait par coûter 1,8 milliard d’euros à UBS, le géant mondial de la gestion de fortune. Mais la médecine m’a accordé un répit. Pour, enfin, vous raconter mon histoire. Celle d’un lanceur d’alerte, pour qui le plus dur commence quand tout s’arrête : le départ de l’entreprise est une libération trompeuse. Je compte bien vivre le plus longtemps possible…
Pour Patrick Lefas, président de Transparency international France, « En choisissant de récompenser deux ouvrages et non un seul, nous avons renoncé à choisir entre deux types d’acteurs indispensables à la lutte contre la corruption : les journalistes d’investigation et les lanceurs d’alerte. Tous, à leur manière, se trouvent confrontés à la nécessité d’extirper l’information au cercle restreint du pouvoir pour la porter à la connaissance du plus grand nombre, de documenter une pratique de dévoiement de l’intérêt général à des fins privées. »
Je suis étonnée que les livres de Péronne n’apparaissent pas. Mais je vois que Thomas Legrand préside le jury. Alors je comprends mieux…
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