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La liberté de pensée menacée par le narratif du gouvernement
VolPasStaire CONTREPOINTS 10 avril 2023
La liberté de pensée en péril : les risques de la diabolisation par les gouvernements.
Le narratif des gouvernements peut limiter, restreindre, annihiler la liberté d’expression.
Dès lors qu’un gouvernement définit le bien et le mal, utilise sans retenue des qualificatifs comme factieux, séditieux, pour désigner une opposition, des mouvements sociaux sans discerner leurs différents acteurs – le mal absolu étant tout ce qui ne va pas dans le sens du bien qu’il prétend définir -, cela rend la liberté d’expression périlleuse et plus périlleuse encore la liberté de penser nécessaire à la liberté d’expression.
Avant de s’exprimer encore faut-il penser. L’injonction étant de ne pas penser puisque vous pensez faux.
S’il fallait prendre un exemple de dénialisme : négation de la science, le dénialisme a posé les défenseurs du nucléaire comme des individus parfaitement déraisonnables, la crise énergétique traversée montre et démontre à quel point l’excès idéologique des mouvances écologistes a nié la science et la raison et qu’elles ont eu gain de cause à des fins purement électoralistes. On cherche alors aujourd’hui vainement l’intérêt supérieur de la nation.
Une autre problématique me semble être les postures des médias et de certains journalistes qui se prennent désormais pour des consciences, ce que je nommerai le syndrome Bourdin. Ils font de ridicules micros-trottoirs pour séléctionner ceux qui servent leur soupe. La notoriété est une chose, jusqu’au moment où elle prend le pas sur sa fonction… Dans des situations de crises extrêmes comme celles que nous traversons où par la voie de son président l’exécutif ne cesse de verser de l’essence sur un incendie, ces gens n’étant pas concernés par ce qu’ils infligent, les personnes les plus aux faits montrent l’inanité de cette réforme…
La responsabilité des médias est dès lors engagée. Elle est aussi inconfortable que celle de nos malheureux policiers qui sont devenus de la chair à canon. Et à quelle fin ? Asservir une opinion publique, la soumettre, lui faire peur. La violence légitime est une chose mais à quel moment la violence jugée illégitime devient-elle condamnable si tout est mis en œuvre pour organiser le chaos ? À partir du moment où cette violence originellement illégitime est utilisée pour effrayer l’opinion publique et révolter tout homme de bien, elle est liée à des mouvances ultraviolentes qu’on laisse alors agir pour disqualifier un mouvement.
La gouvernance par les médias
On ne gouverne pas avec Twitter. On n’expose pas ses forces de l’ordre en attendant la violence et pire en l’annonçant. Avons-nous jamais vu un ministre de l’Intérieur prédire des violences ? S’il les prédit, c’est qu’il sait ! S’il sait, il empêche ! S’il n’empêche pas, il s’en sert !
Le pouvoir actuel n’instrumentalise-t-il pas les forces de l’ordre ? Les black blocs qui font tranquillement le tour des lieux de tensions ne sont-ils pas les crétins utiles d’un gouvernement qui n’a aucun intérêt à les arrêter ? Sans être juriste, il me semble qu’il est possible d’appréhender des individus prévoyant des crimes en bande organisée. En ces temps de tensions extrêmes, permettez-moi ce jeu de mots discutable qui n’engage que moi et certainement pas mon institution : ce gouvernement acculé joue dangereusement à la roulette russe avec la démocratie.
Mais si donner une interview à Marlène Shiappa dans Playboy est un signe d’émancipation, si faire son coming out dans Têtu pour le ministre du Travail c’est prendre de la hauteur… je pense plutôt que c’est pour pouvoir exister et balayer toute forme de critique derrière un infâme sexisme ou une immonde homophobie. La ficelle est tellement grosse qu’elle alimente les tristes silences de demain. Je ne peux m’empêcher de me rappeler cette phrase de l’ancienne porte-parole du gouvernement à l’annonce du décès de Simone Veil : « La meuf est morte ».
Le narratif actuel du gouvernement sert et utilise la culture woke. Ce courant de pensée agrège différentes luttes : antiracisme, antisexisme, droits LGBT+, etc. Mais certains modes d’action pratiqués par leurs défenseurs peuvent être perçus comme excessifs par leurs détracteurs : harcèlement ciblé en ligne, censure, cancel culture. Je pense que ce gouvernement s’appuie sur cette sous-culture violente extrêmement agressive, intolérante, totalitaire, visant à infliger une société sans plus aucun repère. Des minorités trouvent la majorité intolérable, s’organisent pour ostraciser la raison.
Des étudiants invitent Jean-Marc Rouillan, un terroriste d’extrême gauche. Cet homme a été condamné en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de dix-huit ans pour complicité d’assassinat de l’ingénieur général de l’armement René Audran en 1985 et du PDG de Renault Georges Besse en 1986 ! Que dire ? Rien !
D’autres personnalités ont, elles, été refoulées. Dans le même temps : « Une conférence sur Napoléon ? Déprogrammée. Une pièce de théâtre grec antique ? Reportée. Un cours de prévention de la radicalisation ? Ajourné.
Ces derniers mois, dans les grandes écoles et universités françaises, de nombreux événements ont été annulés. Que dire ? Rien. Si les grandes écoles se couchent, la réponse est oui.
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