
BILLET
Une démocratie insincère ? des gouvernants illégitimes ?
La fausseté est un des pires dangers pour la démocratie, qu’il s’agisse des fausses promesses ou justifications, de la manipulation de l’information, de l’insincérité des responsables, ou encore du camouflage du bien commun….
Et quand une campagne électorale est touchée par cette fausseté, surtout la principale, cad la présidentielle, c’est la « sincérité « du scrutin ( concept constitutionnel ) et la légitimité de l’élu qui sont en cause. En matière de dégradation de la démocratie le pire n’est jamais sûr, il y a au-delà du pire.
Avant la confirmation par le president sortant de son refus de tout débat avec les candidats, et après également, les appels au débat entre candidats sur les enjeux et diagnostics, le bilan et les programmes ont été nombreux, Pascal Périnéau, Dominique Reynié, Jérôme Jaffré , Chloé Morin, des médias presse, Le Monde dans un éditorial, Le Figaro, l’Opinion, les médias sociaux (abondamment).
PARODIE DE DEBAT TV – LES CANDIDATS NE VONT JAMAIS SE CROISER
TF1 propose une soirée avec huit candidats, dont le président sortant Emmanuel Macron – qui n’a pas de contrainte d’agenda quand on lui propose en solo les cameras du plateau TV – , participeront lundi 14 mars 2022 sur TF1 à une grande soirée politique intitulée « La France face à la guerre ».
…..Ils ne seront toutefois pas réunis pour débattre.( voir l’article 4 proposé en lecture )

L’image d’un faux plateau TV.
Le président sortant n’a pas de contrainte d’agenda quand on lui propose en solo les cameras du plateau TV
Les tractations ont été nombreuses autour de l’émission politique que TF1 organise lundi 14 mars 2022. Trois candidats, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ont longtemps laissé planer le doute sur leur participation à La France face à la guerre. En cause ? Le format de l’émission où chaque candidat va défiler l’un après l’autre pour défendre sa candidature, sans jamais se croiser.
Xavier Bertrand propose un dispositif de débats pouvant répondre à l’argument du président sortant relatif à l’impossibilité d’un débat à 12
« Je veux bien comprendre qu’un débat à 12, ce n’est certainement pas facile », et que cela tournerait à « une foire d’empoigne », a admis Xavier Bertrand sur RTL mercredi. « Mais il y a aujourd’hui trois ou quatre candidats qui peuvent être au second tour et qui se tiennent. Il y a [encore] quatre semaines [de campagne], pourquoi ne pas accepter un débat avec chacun des candidats : M. Macron contre Valérie Pécresse, M. Macron face à M. Zemmour, face à M. Mélenchon, face à Mme Le Pen ? », a-t-il alors suggéré, estimant que « notre pays a besoin de la confrontation ».
Des interviews, pas de débat – acrobaties démocratiques ridicules
Dans un premier temps, les candidats auront une minute pour adresser une « profession de foi » aux Français. Dans un second temps, ils répondront à des interviews individuelles d’un quart d’heure. Enfin, les candidats auront à tour de rôle un « droit de réponse » de deux minutes leur permettant de revenir sur certains des points abordés auparavant. Même si la guerre en Ukraine sera au centre des questions, d’autres sujets pourront être abordés.
Contorsions médiatiques en absurdie
Les explications du rédacteur en chef du service politique du groupe TF1, Adrien Gindre, sont stupéfiantes, il justifie : «On a fait l’analyse, avec les candidats, que cette campagne présidentielle se déroule dans un contexte international inédit, et qu’on ne peut pas les rassembler sur un plateau en en faisant abstraction.»
« Macron s’offre une campagne sur mesure«
« Officiellement candidat depuis une semaine, le chef de l’État survole, écrit Ellen Salvi dans Mediapart, la campagne en verrouillant sa communication et en refusant la confrontation d’idées avec ses adversaires. Une stratégie qui inquiète certains de ses soutiens qui redoutent une élection par défaut et posent la question de sa légitimité.
« Images léchées, échanges millimétrés, mélange des genres, position de surplomb, promesses non détaillées, contradictions et formules creuses… La première semaine de campagne d’Emmanuel Macron est un précipité du quinquennat qui s’achève. Le président-candidat, qui n’aime rien tant que se mettre en scène au centre du plateau, l’a traversée tel qu’en lui-même, jonglant avec les registres, les tonalités et les rôles. »
Poissy. : il s’agissait d’un « faux débat » d’après Nicolas Beytout
Mercredi, il était revenu sur l’exercice auquel s’est livré Emmanuel Macron, lundi soir à Poissy. Selon lui, il s’agissait d’un faux débat
Plus récemment il s’exprimait sur Europe 1 suite au débat Pécresse/ Zemmour. « C’est entendu, Emmanuel Macron ne participera pas à une confrontation avec ses onze adversaires. Mais, on l’a vu hier soir, un affrontement, un choc entre des idées (pour peu qu’il soit de bonne tenue), c’est toujours un moment de démocratie. Un grand débat est impossible, alors il faut des débats, des duels, il faut de quoi se forger une opinion. Première leçon, donc : espérons que ce face-à-face en annonce d’autres, et pourquoi pas avec la participation du candidat-Président Macron ». Voir l’article 3 ci dessous.
VOIR LES PUBLICATIONS PRECEDENTES DE METAHODOS :
LE JOURNAL « LE MONDE » S’ENGAGE POUR LA DÉMOCRATIE ET LE DÉBAT ENTRE CANDIDATS. https://metahodos.fr/2022/03/10/editorial-le-monde-sengage-pour-la-democratie-et-le-debat-entre-candidats/
UNE VRAIE CAMPAGNE OÙ LES CANDIDATS SE CONFRONTENT – CONDITION INDISPENSABLE D’UN VOTE LÉGITIME. Video https://metahodos.fr/2022/03/07/une-vraie-campagne-ou-les-candidats-se-confrontent-condition-indispensable-dun-vote-legitime/
REFUS DES DÉBATS CONFIRMÉ. LES APPELS POUR UNE VRAIE CAMPAGNE SONT ILS VAINS ? VERS DES « DÉBATS ARRANGÉS » ?https://metahodos.fr/2022/03/08/je-ne-ferai-pas-de-debat-avant-le-premier-tour-previent-macron-2/
Et également :
Chloé Morin : Le débat doit exister durant la campagne, malgré la guerre en Ukraine https://metahodos.fr/2022/03/10/chloe-morin-le-debat-doit-exister-durant-la-campagne-malgre-la-guerre-en-ukraine/
Présidentielle : « Une élection en suspension ». Vers une crise de légitimité dans un pays ingouvernable ? https://metahodos.fr/2022/03/06/presidentielle-une-election-en-suspension-vers-une-crise-de-legitimite/
Voici 5 nouveaux articles :
1. Présidentielle : l’indispensable débat
2. Macron débattra donc avec lui-même
3. Présidentielle 2022: le risque du faux débat
4. Lundi, sur TF1, Macron sera interviewé entre Jadot et Mélenchon
5. Présidentielle 2022 : Xavier Bertrand propose à Emmanuel Macron quatre débats, avec ses principaux adversaires
1. Article
Présidentielle : l’indispensable débat
ÉDITO Sylvain Courage L’OBS – 10 mars 2022
Le président sortant Emmanuel Macron aurait dû accepter de débattre de son bilan et de ses nouvelles propositions avec les autres candidats avant le premier tour de l’élection présidentielle.
Qui s’ingénie à escamoter le débat de la présidentielle tel un Houdini de la politique ? « Emmanuel Macron ! » dénoncent en chœur ses opposants. Président sortant attendu au tournant, le prestidigitateur de l’Elysée s’est enfin déclaré candidat à sa propre succession. Mais cette officialisation ne fait pas de lui un simple politicien. Au contraire.
Candidat, Emmanuel Macron demeure plus que jamais président. La crise ukrainienne le requiert. C’est à lui, chef des armées et de la diplomatie, de jouer les intercesseurs entre les belligérants. C’est à lui, président du Conseil de l’Union européenne, de mener les discussions sur la politique de défense du Vieux Continent et d’affronter la crise énergétique qui ne fait que commencer. C’est à lui qu’un nombre croissant de Français angoissés par la crise ukrainienne semblent s’en remettre : désormais crédité de 30 % d’intentions de vote au premier tour dans les dernières études d’opinion, Emmanuel Macron surclasse ses poursuivants.
A vrai dire, ce non-match a commencé bien avant l’offensive russe en Ukraine. Les fameuses « circonstances » souvent invoquées par le général de Gaulle pour expliquer la politique ont d’abord défavorisé la gauche qui voulait défier le « président des riches »décrit comme un réformateur ultralibéral. C’était compter sans la pandémie de Covid. Changeant de pied, l’ex-inspecteur des Finances Macron s’est alors mué en grand dispensateur d’argent public. Et cette politique keynésienne, pratiquée à l’échelle mondiale grâce aux libéralités des banques centrales, a fonctionné : les 200 milliards d’aides du « quoi qu’il en coûte » ont permis à l’économie de redémarrer sans délai, privant la gauche de son angle d’attaque principal.
Emmanuel Macron, une campagne à blanc ?
Cette reprise a désarçonné les écologistes. Loin de déboucher sur un « monde d’après » fantasmé, les tensions sur les prix des carburants ont réveillé la hantise du pouvoir d’achat et relégué au second plan la lutte contre le réchauffement climatique. Un impératif aujourd’hui largement occulté par les âpres réalités de la guerre. En fait de transition énergétique, voilà que les centrales à charbon pourraient reprendre du service en Europe pour compenser une probable chute des approvisionnements en gaz et pétrole russes… Difficile dans ces conditions de s’en prendre efficacement à l’immobilisme climatique d’Emmanuel Macron qui vante la préférence française affirmée pour le nucléaire.
Le prix de la démocratie
La droite n’est pas mieux servie. De Zemmour à Pécresse en passant par Le Pen, les candidats de la « tolérance zéro » espéraient instruire le procès en inaction sécuritaire du sortant. Mais que valent les coups de menton de ceux qui veulent « riposter aux voyous »quand le monde paraît de nouveau exposé à l’apocalypse nucléaire ? Le lamento anti-immigration, spécialité d’une droite gagnée par l’idéologie xénophobe du « grand remplacement », devient de moins en moins audible. Même Eric Zemmour a dû admettre, du bout des lèvres, la nécessité d’accueillir les réfugiés ukrainiens tout en maintenant un douteux distinguo « entre des migrants venant pour des raisons économiques et des déplacés de guerre venant de la civilisation chrétienne et européenne ».
Présidentielle : un « général » Macron indéboulonnable ?
-50% la première année avec Google
Le contorsionniste Emmanuel Macron retire les bénéfices d’une certaine constance : ses réformes du marché du travail lancées dès le quinquennat de François Hollande ont contribué à faire baisser le taux de chômage, sa politique vaccinale résolue a permis d’absorber les vagues du Covid, et son combat permanent pour l’intégration européenne a fini par épouser le cours de l’histoire. Que sont les eurosceptiques devenus qui, comme Jean-Luc Mélenchon, prétendaient dénoncer les traités constitutifs de l’Union européenne ?
Philippe Poutou : « Le refus de Macron de débattre avec moi relève d’un mépris social »
Le président sortant aurait tort cependant de se contenter de gérer son avantage. Une campagne sans suspense accroîtra le risque de forte abstention que les sondeurs anticipent déjà et aggravera encore la crise de représentation dont souffre la République. S’il s’agit bien de défendre les libertés en Europe, le candidat Macron doit commencer par les préserver dans son propre pays en acceptant de débattre à la télévision de son bilan et de ses nouvelles propositions avec ses principaux concurrents. C’est là le prix de la démocratie.
Par Sylvain Courage
2. Article
Macron débattra donc avec lui-même
Frédéric Mas Contrepoints
Emmanuel Macron n’aime pas le débat, et n’aime pas se justifier devant les institutions démocratiques ou ses édiles. En bon technocrate, il multiplie les stratégies d’évitement pour ne jamais avoir à répondre de ses décisions.
« Je préfère le débat avec les Français. C’est ce que je leur dois. »
C’est ce que déclarait Emmanuel Macron sur LCI lundi dernier. Au grand dam de ses concurrents à l’élection présidentielle, le candidat président ne prendra pas part aux débats avant le premier tour du scrutin. Régression monarchique pour les uns, retour à l’esprit « vertical » de la Ve République pour les autres, cette décision lui permet d’éviter l’exercice désagréable d’être jugé sur un bilan que seule la Macronie juge positif.
Entre l’explosion de la dette publique, la répression des Gilets jaunes, le traitement soviétoide de la crise sanitaire, l’embourbement de la réforme des retraites et l’érosion générale des libertés publiques comme de l’esprit de l’État de droit, le débat promettait d’être sportif, peut-être même pénible.
Macron n’aime pas débattre
Mais Emmanuel Macron n’aime pas le débat et n’aime pas se justifier devant les institutions démocratiques ou ses édiles. En bon technocrate, il multiplie même les stratégies d’évitement pour ne jamais avoir à répondre de ses décisions devant la plèbe.
Quand, malheureusement pour lui, il est ramené à la démocratie, il invente des institutions et des procédures pseudo-démocratiques pour justifier ses décisions, ou pire, son absence de décision. Qu’on se souvienne du bidule citoyen pour justifier ses réformes écologiques catastrophiques ou la pseudo consultation post-crise Gilets jaunes qui n’a abouti à rien.
Pour la présidentielle, c’est un peu la même chose : à Poissy, la conversation « spontanée » que le candidat Macron a eu avec les Français s’est révélée largement chorégraphiée. Petit à petit, le président candidat s’enferme dans sa bulle pour ne pas avoir à rendre compte, et ne veut discuter qu’avec lui-même et ses semblables. Après tout, à quoi bon se mettre en danger si à la fin le risque de ne pas être réélu est quasi nul ?
La responsabilité des gouvernants devant les gouvernés, fondement du consentement libéral aux institutions, s’efface ici sans bruits.
C’est en monarque républicain qu’Emmanuel Macron a suspendu le pass sanitaire, sans l’abolir vraiment. Sans justification vraiment scientifique, en ignorant les acrobaties juridiques du Conseil d’État pour adouber sa nature discriminatoire, la Macronie assouplit le régime d’exception sanitaire le temps de l’élection.
Macron face au populisme
Face à une technocratie qui confisque le débat démocratique et neutralise les formes du gouvernement représentatif, le discours populiste gagne chaque jour en visibilité et en popularité. Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et beaucoup d’autres exploitent le travers centralisateur, technocratique et jacobin de nos institutions pour entretenir leurs discours anti-élites.
Parce que la République a été cartellisée par la bureaucratie et la classe politique, il faudrait en abolir toutes les formes légales pour que le peuple puisse enfin avoir le pouvoir sur lui-même. Le discours populiste offre la tyrannie majoritaire comme solution contre la tyrannie de l’expertise. Dans les deux cas, la liberté individuelle s’efface, les collectivismes s’installent durablement.
Pour reprendre une expression imagée de Jacques Garello, les Français se retrouvent pris en tenaille entre le virus du despotisme et le virus du populisme, qui sont deux tentations de gouverner sans la loi, au gré des rapports de force entre groupes d’intérêts et coalitions politiques. Qui pour prescrire le vaccin libéral qui libérera le pays ?
3. Article
Présidentielle 2022: le risque du faux débat
Par Nicolas Beytout L’Opinion 09 mars 2022
Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l’actualité politique et livre son opinion sur Europe 1. Ce mercredi, il revient sur l’exercice auquel s’est livré Emmanuel Macron, lundi soir à Poissy. Selon lui, il s’agissait d’un faux débat
https://www.dailymotion.com/embed/video/x88sd0x?api=1&html=1&app=amp
4 Article
Lundi, sur TF1, Macron sera interviewé entre Jadot et Mélenchon
Par Ludovic Vigogne L’Opinion 11 mars 2022
Jeudi, un tirage au sort a fixé l’ordre de passage de cette émission très attendue
Ce sera la première émission où les candidats à l’Elysée se succéderont pour exposer leurs arguments aux Français. Baptisée « La France face à la guerre », elle aura lieu lundi, en prime time sur TF1. Deux autres sont prévues : le 23 mars sur BFMTV et le 31 mars sur France 2.
Lundi, TF1 n’a convié que huit des douze candidats (Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan ne seront pas là). Ce jeudi, la chaîne a organisé une réunion avec leurs équipes afin de préparer l’émission.
5. Article
Présidentielle 2022 : Xavier Bertrand propose à Emmanuel Macron quatre débats, avec ses principaux adversaires
Le président sortant et candidat à sa réélection a déjà annoncé qu’il refuserait de participer à un débat avant le premier tour.
franceinfo France Télévisions 09/03/2022
« Quatre semaines, quatre débats » : le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a proposé mercredi 9 mars au président sortant Emmanuel Macron de participer à quatre débats d’ici au premier tour de l’élection présidentielle, avec chacun des quatre autres candidats les mieux placés dans les sondages. Ce direct est maintenant terminé.
Xavier Bertrand propose des débats à Emmanuel Macron. « Je veux bien comprendre qu’un débat à 12, ce n’est certainement pas facile », a convenu sur RTL le conseiller de Valérie Pécresse sur le travail et les territoires, alors que le chef de l’Etat a évacué l’idée d’un tel débat. « Mais il y a aujourd’hui trois ou quatre candidats qui peuvent être au second tour et qui se tiennent. Il y a quatre semaines, pourquoi ne pas accepter un débat avec chacun des candidats : M. Macron contre Valérie Pécresse, M. Macron face à M. Zemmour, face à M. Mélenchon, face à Mme Le Pen ? » a proposé le candidat malheureux à la primaire de la droite.
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