
Un verdict accablant sur l’aide militaire française
Le spécialiste Défense François Heisbourg s’est rendu en Pologne et à Kiev pour étudier les armes livrées à l’Ukraine. Son verdict sur l’aide militaire française est accablant.
ENTRETIEN EXTRAIT
Livraisons d’armes à l’Ukraine : « Le constat est un peu humiliant pour la France »
Propos recueillis par Corentin Pennarguear Publié le 08/10/2022
Au fil des classements d’aide à l’Ukraine, le même constat, étonnant : la France se classe loin des premiers contributeurs, que ce soit pour l’aide humanitaire, financière et surtout militaire. Les États-Unis restent aux avant-postes, souvent suivis par les Baltes et les Polonais. A titre d’exemple, dans le Ukraine Support Tracker, un outil créé par les Allemands du Kiel Institute, Paris se trouve à la septième place pour l’aide financière et à la onzième pour l’aide militaire.
Depuis le début de la guerre, la faiblesse de ces chiffres intrigue les experts militaires français. Pour en avoir le coeur net, François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la Recherche stratégique, a fait le déplacement à Kiev et dans un centre polonais où transitent les armes occidentales fournies à l’Ukraine. Il a ainsi constaté que seul 1,4% du matériel militaire provient de France…
L’Express : Depuis sept mois, les classements sur l’aide militaire apportée à l’Ukraine placent la France très loin des premiers contributeurs. Qu’en est-il réellement ?
François Heisbourg : J’étais sceptique face à ces statistiques. Comme le dit la formule anglaise, il existe trois sortes de mensonges : le mensonge, le gros mensonge et les statistiques. Certaines de ces données comptaient les promesses, d’autres les engagements financiers et certaines étaient clairement réalisées pour minorer le rôle de la France. Mais j’avais des retours, y compris du côté ukrainien, qui m’indiquaient que nous n’en faisions pas énormément dans la livraison de matériel.
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En septembre, je me suis rendu à Kiev, en passant par le principal hub de matériel militaire occidental en Pologne, l’endroit où passent l’essentiel des armes et des munitions pour l’Ukraine depuis le 27 février. Là, le responsable du site m’a indiqué la part de la France : exactement 1,4%. Aïe… Car il s’agit de livraisons réelles : des obus, des canons, des blindés… Tout l’impedimentum nécessaire pour faire la guerre et qui se trouve effectivement dans les mains des Ukrainiens. Pas uniquement des promesses.
Où se situe la France par rapport aux autres pays occidentaux ?
Paris se trouve à la neuvième position. Les Américains sont en tête avec 49% des livraisons, ce qui est un chiffre presque rassurant pour les Européens : l’Europe contribue pour la moitié de l’aide militaire à l’Ukraine, soit un rôle un peu plus important que celui qu’on lui attribue parfois.
Je n’ai pas eu accès à toute la liste, mais il était clair que les Allemands étaient largement devant nous, à près de 9%. L’Allemagne se fait constamment houspiller pour la lenteur de ses livraisons, avec ses procédés extrêmement bureaucratiques et ses problèmes politiques, mais à la sortie, elle livre. Et beaucoup ! Une donnée particulièrement
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Voilà une excellente nouvelle, la France en posture de belligérant faible dans cette guerre américano-russe. Citoyen français je ne souhaite pas du tout participer à une guerre dont je vais être la seconde victime, après les peuples ukrainiens et russes, et qui ne représente aucun intérêt pour la France. C’est une guerre au seul profit des américains…
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