
ÉMISSION
Espagne : la gauche s’attaque aux superprofits
Mercredi 23 novembre 2022. FRANCE CULTURE
Au lieu de sortir son carnet de chèques comme ce fut le cas en avril 2022 pour répondre à la crise sociale, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez choisit de s’attaquer aux bénéfices extraordinaires. Les fonds perçus financeraient les nombreuses mesures du plan anti-crise annoncé en juin 2022.
Avec
- Christine Rifflart économiste à l’OFCE
- Carole Viñals Maître de conférences-HDR à l’Université de Lille, spécialiste en civilisation de l’Espagne contemporaine
- Maria-Eugenia Sanin Économiste spécialiste des questions énergétiques, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Saclay
Taxer les bénéfices extraordinaires réalisés par les entreprises de l’énergie.. La mesure a été annoncée en juillet dernier par le premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Elle devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2023. Un impôt exceptionnel et temporaire, conçu au nom de la justice fiscale et qui devrait permettre à l’Etat de financer les différents plan sd’aide annoncés ces derniers mois pour aider les ménages et les entreprises à faire face à la crise.
Durement frappée par l’inflation, tout comme le reste de l’Europe, l’Espagne a été particulièrement fragilisée par les conséquences de la pandémie qui ont durement affecté son économie. Le pays ne s’est pas non plus totalement relevé de la dure crise immobilière de 2008. Face au risque d’appauvrissement de la population, le gouvernement de gauche – coalition socialistes et podemos – a donc sorti l’artillerie lourde : celle de la fiscalité pour les plus riches et de la redistribution pour les plus démunis.
Mais le gouvernement aura-t-il les moyens de ses ambitions ? La taxation des super-profits sera-t-elle suffisante pour financer les vastes plans d’aide déjà mis en place ? Comment ce projet s’inscrit-il dans une politique de gauche assumée qui depuis deux ans multiplie les réformes pour plus de justice et de partage de la richesse ?
Pour répondre à ces questions, Julie Gacon reçoit Christine Rifflart, économiste au département analyse et prévision de l’OFCE et spécialiste de l’Espagne, Carole Vinals, maîtresse de conférences à l’université de Lille et spécialiste de l’Espagne post-franquiste.
Seconde partie : le focus du jour
Taxer les profits exceptionnels des grands groupes de l’énergie : l’Italie pionnière
En Italie comme dans le reste de l’Union européenne, les factures d’énergie ont explosé. Pour y faire face et tenter d’amoindrir les effets sur les ménages de la très forte dépendance du pays au gaz, le gouvernement Draghi a mis en place au printemps dernier une taxe sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises du secteur énergétique grâce à la hausse des prix. Le gouvernement espère en retirer environ 4 milliards d’euros, de quoi financer ses plans d’aide. Mais le recouvrement s’avère plus compliqué que prévu car de nombreuses entreprises ont refusé jusqu’ici de payer…
Maria-Eugenia Sanin-Vasquez, maîtresse de conférences en économie à l’Université Paris Saclay.
LIEN
Si le gouvernement français s’attaquait à la question des surprofits, on verrait alors très clairement que ceux-ci relèvent plus de spéculations que de l’économie pratique.Bien amicalementJean-Marc
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