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Les pouvoirs de la littérature ? LIEU D’ENGAGEMENT

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BONNES FEUILLES

Lorsque Justine Augier s’ouvre à sa mère de son projet d’écrire sur les pouvoirs de la littérature et sur l’écriture comme lieu de l’engagement, celle-ci est à l’hôpital, elle-même engagée contre la maladie comme elle l’a toujours été en politique, absolument. Sa manière de « passer commande » de ce livre à sa fille lui donne une charge de pacte symbolique et ouvre comme une voie nouvelle dans leur relation. Laquelle, par la force des choses, pénètre le tissu du livre qui s’écrit.

ARTICLE

Justine Augier et les pouvoirs de la littérature

LES UNIVERS DU LIVRE ACTUALITE 07/12/2022 Hocine Bouhadjera

Ainsi, tout en déployant ce vaillant et virtuose témoignage de la réalité des pouvoirs de la littérature sur le réel, qui parfois ressemble à un plaidoyer pour la justesse du langage, pour une attention redoublée à la vérité des mots (et donc, des autres), Justine Augier déplie aussi l’origami de son propre rapport à une mère “publique” dont elle a eu tendance à se priver.

On ne s’éloigne en rien de la question de la littérature car, très tôt, l’apprivoisement de la fille par la mère passe par les livres dont la circulation entre elles raconte la construction intime de chacune – dans la proximité comme dans la séparation – et dessine un double portrait lumineux et complice.

Et si la mort en approchant dicte sa loi – au cœur de quoi elle impose de croire sans réserve à la vie –, elle ouvre aussi le temps de la relecture : de l’autre, de sa vie, de ses choix, et ici, de ce qui s’est joué entre la mère et la fille. Cette affaire d’engagement et de pouvoirs de la littérature prend alors toute sa dimension intime et politique, irréfutable et bouleversante.

Les éditions Actes Sud proposent d’en découvrir les premières pages : 

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Justine Augier est l’autrice de Son absence (Stock, 2008), En règle avec la nuit (Stock, 2010), Jérusalem. Portrait (Actes Sud, 2013), Les Idées noires (Actes Sud, 2015) ainsi que de deux récits autour de l’écrasement de la révolution syrienne abordée à travers deux de ses figures les plus frappantes, Razan Zaitouneh – De l’ardeur (Actes Sud, 2017, prix Renaudot essai 2017) – et Yassin al-Haj Saleh – Par une espèce de miracle (Actes Sud, 2021).

Elle a récemment traduit Avoir et se faire avoir de l’Américaine Eula Biss pour les éditions Rivages.

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