
« La foule » n’a pas de « légitimité »
Emmanuel Macron appelle à « apaiser » mais affirme que « la foule » n’a pas de « légitimité » face aux élus qui représentent le peuple.
VOIR NOTRE AUTRE PUBLICATION DE CE JOUR :
LA FOULE CORPS POLITIQUE ILLÉGITIME ? – « IMAGE DU PEUPLE, PÉRIL HIRSUTE » – CLICHÉS ET PRÉJUGÉS https://metahodos.fr/2023/03/23/la-foule-corps-politique-illegitime-image-du-peuple-peril-hirsute-et-expression-politique-illegitime/
« « Factieux et factions » : Macron ose un parallèle entre les manifestants et l’invasion du Capitole »
TITRE MARIANNE QUI POURSUIT (Robin Verner. 22/03) :
« Le chef de l’Etat a accordé un entretien aux journaux de 13h de TF1 et France 2 ce mercredi 22 mars. Il a tenté une comparaison pour le moins douteuse entre le mouvement actuel contre la réforme des retraites et l’assaut contre le Congrès de Washington le 6 janvier 2021.
« Des protestataires décrits comme des « factieux », comparés aux partisans de Donald Trump ayant investi le Congrès américain le 6 janvier 2021, voire aux sympathisants de Jair Bolsonaro, à l’assaut des institutions brésiliennes le 8 janvier dernier à Brasilia. Après avoir dénié toute « légitimité » à « la foule » des opposants à la réforme des retraites devant des parlementaires à l’Elysée la veille, Emmanuel Macron a continué de creuser son sillon lors de l’entretien qu’il a accordé aux journaux télévisés de TF1 et France 2, à 13 heures ce mercredi 22 mars.
« « Quand des groupes utilisent l’extrême violence pour agresser des élus de la République, parlementaires ou maires, chaque semaine, quand ils utilisent la violence absolue, sans règle, parce qu’ils ne sont pas contents de quelque chose alors là ce n’est plus la République », a-t-il introduit.
« SIMPLE « CLARIFICATION » POUR MACRON
« Emmanuel Macron a alors ciblé plus directement les manifestations spontanées survenues dans plusieurs grandes agglomérations au cours des dernières soirées. « Quand les Etats-Unis d’Amérique ont vécu ce qu’ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu’il a vécu, quand vous avez eu l’extrême violence en Allemagne, aux Pays-Bas ou parfois, par le passé, chez nous, il faut dire : on respecte, on écoute, on essaie d’avancer pour le pays mais on ne peut accepter ni les factieux, ni les factions. » Une façon de faire une distinction entre les manifestations au profil « classique » – et encadrées par les syndicats – contre la réforme des retraites des rassemblements dénonçant un déni de démocratie dans le recours au 49.3 ? »
MISE À JOUR – « Réforme des retraites : la posture sécuritaire d’Emmanuel Macron face au mouvement social »
TITRE LE MONDE QUI POURSUIT ( Ivanne Trippenbach. 23 mars 2023 ) :
« Pour se sortir de la tourmente, le chef de l’Etat met en scène une menace politique contre la démocratie et la République. « On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions », a-t-il insisté. Un argumentaire déjà utilisé lors de la crise des « gilets jaunes ».
« Un ancien président de la République observe son successeur, mercredi 22 mars, apparaître sur l’écran à l’heure du déjeuner, au journal télévisé de TF1 et France 2. Alors qu’Emmanuel Macron parle aux Français pour tenter de s’extraire de la crise, aggravée après l’adoption de la réforme des retraites via le 49.3, François Hollande songe que « ça ne risque pas d’apaiser ». Depuis le jardin d’hiver de l’Elysée, le chef de l’Etat clive. Jusqu’à dépeindre une menace portée aux institutions et à la démocratie. « Il y a des légitimités qui existent », sermonne-t-il, au premier rang desquelles celle du président de la République. « On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions », lâche-t-il avec les mots qu’il employait au temps de la crise des « gilets jaunes », en ciblant des groupes violents ou qui rêveraient de renverser le régime.
« Comme la veille devant les élus de sa majorité, Emmanuel Macron s’affirme garant de « l’ordre républicain » face au chaos. Alors qu’éclataient des incidents en marge de manifestations partout en France, le chef de l’Etat désignait mardi « la foule », dont il conteste la « légitimité », par opposition au « peuple qui s’exprime souverain à travers les élus ». La formule a aussitôt électrisé ses adversaires. Et provoqué le malaise de son principal allié, François Bayrou, qui trouve le mot excessif et décrit un « mur de verre » rompant le dialogue « entre les pouvoirs officiels et les citoyens de base ». »
ÉMISSION
Retraites au 49-3 : crise de la démocratie ou crise du macronisme ?
Mercredi 22 mars 2023 FRANCE CULTURE
Après une nouvelle utilisation du 49.3 et après le rejet de la motion de censure transpartisane à l’Assemblée nationale, les méthodes de l’exécutif sont remises en cause. Les institutions de la Ve république sont-elles encore viables et démocratiques ?
Avec
- Marc Lazar Pofesseur d’histoire et de sociologie politique, directeur du Centre d’histoire de Sciences Po à Paris
- Claire Gatinois Journaliste au Monde
Le gouvernement formé par Elisabeth Borne est fragilisé malgré le rejet de la motion de censure transpartisane par les députés de l’Assemblée nationale. Alors que les injonctions à sa démission se multiplient dans l’hémicycle et dans la société civile, comment l’exécutif peut-il encore convaincre ?
Le Président de la République “face au peuple”
“A travers tout ce que l’on vit actuellement se pose la question de la réforme retraite, du malaise social, de la légitimité de la Vème République et de la valeur de la démocratie représentative”, analyse l’historien Marc Lazar. La journaliste spécialiste de l’exécutif français Claire Gatinois ajoute : « on a le sentiment d’un déjà vu, puisqu’à nouveau, le président de la République est face au peuple. Dans cet affrontement, Emmanuel Macron essaie en effet de restaurer sa légitimité en expliquant que la « foule » qui s’adresse à lui dans la rue n’est pas plus légitime que les députés qui s’expriment au Parlement et rappelle que l’utilisation du 49.3 n’est pas un « outil de dictateur », mais qu’il appartient aux instruments de la Constitution”. La journaliste note par ailleurs que “le chef de l’Etat n’exprime pas de regrets, ne donne pas le sentiment de tendre la main” et indique qu’en parlant “d’émeutes”, terme employé lors de son adresse aux députés le mardi 21 mars, Emmanuel Macron “essaie de montrer qu’aujourd’hui, l’expression de la rue est désordonnée, représente le chaos et qu’il sera là pour maintenir le calme et respecter les institutions face au désordre alimenté par les députés qui sont ses ennemis, en particulier les députés de la France insoumise”.
Compromis social et politique : un double échec
La réforme est très majoritairement impopulaire. Quels sont les signaux dont l’exécutif doit tenir compte ? “Il doit tenir compte de l’importance de ces mobilisations, souligne Marc Lazar. Les grèves ne sont pas de l’ampleur de celles de 1968, ni de celles de 1995 mais l’on sait aussi que l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat n’incitent pas les individus à faire la grève. Pourtant, manifestement, le mouvement est immense et relayé par l’opinion publique. »
L’historien ajoute : “le gouvernement n’est pas entré dans un logique de compromis social, ce qui a été recherché est un compromis politique avec Les Républicains, qui a également échoué. C’est donc un double échec”.
Quelles sont les possibilités offertes par Macron après le rejet de la motion de censure et l’intensification des mobilisations ? “Il dispose de plusieurs outils, indique la journaliste spécialiste de l’exécutif français Claire Gatinois. Parmi ces derniers, il en a écarté certains devant ses députés : l’option de la dissolution était invoquée pour faire peur plutôt que pour l’utiliser réellement, puisque les députés Renaissance ont peu de chance de sortir grandis de cette dissolution ; le référendum, destiné à relégitimer la réforme en faisant appel à la population, est également écarté puisque le Président en sortira perdant. Enfin, il reste l’option du remaniement gouvernemental pour essayer de donner un nouveau souffle à ce quinquennat”.
La fin du macronisme ?
“Ce que l’on reproche à Emmanuel Macron est d’agir comme s’il avait une majorité absolue alors même que l’on se demande aujourd’hui si le macronisme qui se revendiquait et de gauche et de droite a encore toute sa place, ajoute Claire Gatinois. N’est-ce pas en effet la fin du macronisme étant donné que la seule main qui peut lui être tendue est celle des Républicains ?” Marc Lazar souligne également les “limites du macronisme liées à l’incapacité de créer un corpus idéologique et un refus de constituer une formation ancrée dans le pays et dans le parti. Tout le monde pense à la fin de son mandat et donc à la fin du macronisme”. Il ajoute : “on a le sentiment d’une promesse trahie par Emmanuel Macron et ressort l’image d’un président qui incarne le vieux monde, le pouvoir vertical”.
L’équipe
Guillaume ErnerProduction
- Vivien DemeyèreRéalisation
- Lucas BretonnierProduction déléguée
- Roxane PoulainCollaboration
- Audrey DugastCollaboration
- Joséphine ReinartzCollaboration
- Emma LichtensteinCollaboration
Quand le mensonge et les passe droits sont les pratiques de l’exécutif, que le président se confond avec l’exécutif, les règles républicaines sont abolies.De plus, ce président ne peut ignorer l’exploitation mensongère de la manifestation des amis de Trump par les démocrates, ni la correction de l’événement par la publication des vidéos de sécurité montrant la promenade du Chaman Quaenon avec les policiers dans le Capitole.Ce président ne défend pas les intérêts de la France, il les brade à ceux qui ont financé ses campagnes et qu’il sert.Bien amicalementJean-Marc
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